Guinée–La junte militaire ne mâche pas ses mots

Les sorties médiatiques de Mamadi Doumbouya et ses camarades sur les déclarations du Président de la CEDEAO à l’égard de leur pays sont assez virulentes et originales. Le bissau guinéen Umaro Sissoco Embaló n’est pas du tout ménagé et il apparait selon les autorités de la Guinée comme un « guignol ».

Le Colonel Amara Camara, ministre Secrétaire Général de la Présidence guinéenne, est intervenu dans une vidéo pour donner une réponse aux déclarations du Président en exercice de la CEDEAO, Umaro Sissoco Embaló. L’intervention du porte-parole de la présidence guinéenne s’apparente à une réponse au président Umaro Sissoco, à qui il reproche d’ailleurs de faire cavalier seul contre la Guinée.

Tout en déplorant, au nom de la jeunesse africaine, le fait que les discussions relatives aux territoires africains soient menées très loin de l’Afrique, le Colonel Amara Camara convie Umaro sissoco à prendre plus au sérieux sa mission en œuvrant « d’avantage pour l’honneur et la grandeur » des peuples africains.

Celui-ci met à la charge du patron des chefs d’Etats ouest-africains des « mensonges grossiers » sur le processus de transition tel que cela est décidé en Guinée. Par-ailleurs, « la démarche du président Embaló procède d’une diabolisation du régime de la transition en Guinée », selon les mots du Colonel Amara Camara qui indique clairement que « cela ne marchera pas parce que ses intentions et son orientation sont connues ».

Le pouvoir militaire de la Guinée exige un minimum de retenue dans les prises de parole et demande au président Embaló d’éviter de se comporter « comme des acteurs de réseaux sociaux pour comptabiliser le nombre de vues ». Les relations diplomatiques entre Etats requièrent le respect et ne doivent pas s’apparenter à une « émission de guignols ou de téléréalité ».

Comme pour appuyer les propos du porte-parole de la présidence, le Premier ministre par intérim, Bernard Goumou est également revenu sur les interventions du président Embaló en le qualifiant, entre autres, de « Arriviste politique », « opportuniste mal briefé », « crieur public de Bissau », « emballé de Bissau », « type surexcité », « amuseur public » et enfin « guignol dans le manteau d’homme d’État ».

La diplomatie guinéenne montre qu’elle ne s’inscrit pas dans la logique de la « langue de bois ». D’ailleurs, les militaires en général, ne prennent pas de gants quand il s’agit de parler. Voilà Umaro Sissoco Embaló prévenu.

Barth K.