Le litige foncier opposant la collectivité Massémé à celle d’Avoussou dans le village d’Akato, un conflit vieux de plus de 30 ans, connait désormais une autre phase. C’est ce qu’a fait savoir l’ancien ministre de l’Intérieur du gouvernement Koffigoh, Kokouvi Massémé lors d’une conférence de presse tenue le vendredi 09 septembre 2022.
Devant les professionnels des médias, le patriarche dit lancer un appel à l’endroit des propriétaires de terrains à s’unir contre les spéculateurs fonciers. Ces derniers dont il dénonce l’appétit vorace dans le secteur foncier car selon lui, si le conflit avec les Avoussou a pu subsister dans le temps, c’est à cause des « prédateurs fonciers ». D’ailleurs, la collectivité Massémé dit avoir identifié ces personnes, notamment des prétendants héritiers qui vendent à prix d’or, ses terrains sous ses yeux hagards.
Le cas le plus improbable révèle cette l’entité, c’est celui d’un nommé ABAH qui aurait acquis auprès des membres des Massémé, plus de 18 hectares de terrains pour 5 millions de francs CFA. Un domaine que défend aujourd’hui un certain DOVI qui sème la terreur dans le village d’Akato.
Intervenant sur cet aspect du sujet, la collectivité Massémé récuse cette information. A l’en croire, aucune portion de terre n’a été vendue à Abah. Ce dernier selon les prétendants vendeurs, a plutôt financé à hauteur de 1.600 mille francs CFA le tout premier procès des Massémés contre les Avoussou et les Tany quelques années plus tôt.
« Nous avions invité à plusieurs reprises invité M. Dovi à présenter les reçus d’achat afin de certifier qu’il a vraiment acquis des terrains chez nous. Ce qu’il n’ jamais fait. M. ABAH n’a jamais acquis 18 hectares de terrain dans le domaine de notre collectivité. DOVI, de concert avec une autre personne du nom de Kossivi qui se dit collaborateur de Me Ahoumey-zounou et représentant du sieur ABAH bradent les terrains des gens, achèvent certaines constructions et les vendent… Notre inquiétude à présent, c’est l’intervention des forces de sécurité dans le domaine. Ils arrêtent des membres de notre collectivité, les torturent pour des raisons qu’on ignore. Nous ne connaissons Dovi nulle part et il n’a acquis aucune portion de terre chez nous, de même que ABAH », soutient le porte-parole de la collectivité qui certifie que le seul document dont dispose ABAH, sont les reçus du financement du procès même si les mis en cause disent détenir un certificat administratif sur les 18 hectares.
« Est-ce qu’un reçu de financement qui n’indique pas la superficie, même le lieu où se situe le terrain, suffit pour établir un certificat administratif ? (…) Le ministre Mally déclare qu’il est venu faire une enquête publique avec l’assistance de ses agents assermentés. Ils ont questionné des gens. J’ai demandé aux miens, ils disent que personne n’est jamais venu faire une enquête publique auprès d’eux pour établir ce certificat administratif. Pire encore, personne n’a jamais vu le plan des 18 hectares de terrain sur lesquelles on établissait ces certificats administratifs et ces titres fonciers. Comment ils se sont pris pour établir ces documents. Il y a des arrangements qui ont été fait sur le dos de la collectivité. Le certificat administratif a été établi sur la base de quel témoignage ? C’est révoltant. C’est ça le nœud du problème », a déploré Kokouvi Massémé.
« Cette terre nous avait nourri. Nous allons nous défendre mains nues jusqu’au dernier membre de la famille. Nous allons lutter pour la bonne cause parce qu’il n’y a plus un seul petit champ dans ce village », s’est-il plaint avant d’inviter les propriétaires terriens à faire front au « prédateurs foncier ».