Danièle Darlan, la présidente de la Cour constitutionnelle, la haute institution qui refuse la modification de la loi fondamentale pour un troisième mandat à Touadera, est poussée à la retraite. Ce qui risque de créer une crise politique majeure en République centrafricaine (RCA).
Faustin-Archange Touadéra, le président centrafricain, est décidé à faire un troisième mandat, en modifiant la Constitution. Dans un premier temps, un projet de réécriture d’une nouvelle Loi fondamentale est retoquée par la Cour constitutionnelle, présidée par Danièle Darlan.
Celle-ci est devenue alors la cible privilégiée de la majorité au pouvoir qui multiplie les manœuvres pour lui faire changer d’avis. En vain. C’est alors que le gouvernement lui signifie qu’elle doit prendre sa retraite au plus grand tard le 31 décembre 2022.
Mme Darlan, s’appuyant sur les textes, assure qu’elle restera à son poste jusqu’en mars 2024, la date de la fin de la mandature. En effet, elle rappelle que « la durée du mandat des juges constitutionnels est de sept ans », conformément à l’article 99.2 de la Constitution, ajoutant que « les membres de la Cour constitutionnelle sont inamovibles pendant la durée de leur mandat », stipule l’article 102. Elle botte donc en touche toute initiative de sa mise en retraite forcée.
L’opposition au régime, elle, soutient la présidente de la Cour constitutionnelle, critiquant Faustin-Archange Touadéra et ses courtisans de s’inscrire dans « une démarche de vengeance pure et simple ». En tout cas, c’est l’avis de Martin Ziguélé, le porte-parole de la plateforme de l’opposition.
Selon lui, le chef de l’Etat veut « mettre à la tête de la Cour constitutionnelle quelqu’un d’acquis au pouvoir pour débloquer le verrou fixé par le verdict de la Cour constitutionnelle par rapport à la mise en place de ce comité de rédaction de la Constitution ».