Après l’épisode du litige foncier, la population de Badja est de nouveau dans la tourmente. Au centre d’une situation indigeste, s’enlise un autre conflit impliquant le « Tam-tam sacré » de ce village situé à environ 42 km au nord de la ville de Lomé.
L’affaire qui remonte à plus de trois (03) mois déjà est aujourd’hui aux mains de la police de Kévé. Le conflit tel que relaté par certaines sources, est née de la disparition soudaine du tam-tam sacré du village. Un instrument dont l’usage n’est fait qu’à titre exceptionnelle, notamment lors des cérémonies funéraires des personnes âgées.
Après enquête minutieuse, les habitants découvriront que des responsables du CVD (Comité villageois de développement) sont impliqués dans la disparition du tam-tam.
« Ils sont venus prendre le tam-tam du village et l’ont remplacé par un autre. Nous avons fait les recherches et quand nous leur avons demandé, ils ont dit qu’ils ont le tam-tam avec eux. Mais ils ont refusé de nous le rendre alors que c’est un tam-tam qui est utilisé par tout le village. Depuis la perte de notre tam-tam, ceux qui veulent utiliser l’autre sont obligés de payer », soutient Adzola Kossi, Secrétaire du village chargé des affaires funéraires.
Il a poursuivi : « Ainsi, nous avions aussi à notre tour décidé de cacher le tam-tam déposé pour remplacer celui du village. Nous avons ensuite été convoqués à la brigade territoriale de Badja et l’un des commandants de la Brigade, après nous avoir écoutés, a tranché l’affaire en ordonnant aux partis en conflit de rendre mutuellement les tam-tams cachés. Le rendez-vous a été pris sur le lendemain. Mais le jour J, à la surprise générale à la brigade, nous n’avions pas retrouvé le tam-tam du village et encore moins ceux qui l’ont dérobé. On nous a dit que l’affaire est déjà réglée, d’aller récupérer notre tam-tam chez l’autre parti. Quand nous sommes allés, ils ont refusé de nous rendre notre tam-tam. Nous avons appelé le CB adjoint qui est arrivé sur les lieux. Malheureusement, c’est devant lui que les autres nous ont battus. Certains d’entre nous ont été blessés ».
Notons que cette affaire qui met à mal la cohésion sociale dans la village de Badja est désormais portée auprès de la police de Kévé. On nous append que le commissariat de police de cette localité a transmis une convocation au sieur Adzola Kossi qui doit y répondre aujourd’hui, « tout en n’excluant pas la possibilité d’être déposé », selon des sources.
Nous y reviendrons