Leur composition en dit souvent long sur l’histoire, l’esprit d’ouverture, le degré de tolérance et de générosité des peuples qu’elles représentent lors des événements sportifs.
« Probablement qu’il y a certains qui sont Français parce qu’il y a un certain nombre d’intérêts à l’être, mais qui ont le cœur qui bat pour un autre pays ». Ainsi s’exprimait un homme politique, parmi quelques autres, qui prédisaient des débordements, sinon une guerre civile, le jour du match Maroc-France. Pourquoi donc dites-vous que cela vous rend triste, Jean-Baptiste Placca ?
Parce que cette perfidie est devenue un classique, qui surgit chaque fois que les Bleus brillent en compétition. Elle vise indirectement les joueurs dont au moins un des parents vient du Maghreb ou, plus généralement, d’Afrique. Arnaud Pontus, dans un billet caustique, le jour du match, a remis à leur place ces politiciens qui ne peuvent s’abstenir de renvoyer à leurs origines ces footballeurs de l’équipe de France et ceux qui leur ressemblent. Certains osent même parfois questionner leur loyauté à la patrie, au moment, précisément, où ces sportifs se dévouent corps et âme pour faire briller la France, comme jamais ne le pourront les politiciens qui les indexent.
En France comme ailleurs, la composition d’une sélection nationale est, sinon la carte génétique des peuples que représentent ces équipes, du moins l’illustration la plus fidèle de leur histoire, de leur esprit d’ouverture, de leur degré de tolérance et de leur générosité.
En quoi la composition de la sélection nationale illustre-t-elle l’histoire d’un pays ?
Prenons l’équipe des Pays-Bas. Depuis toujours, elle a comporté un fort contingent de joueurs originaires du Surinam. C’est parce que, jusqu’en 1975, ce pays a été une colonie néerlandaise. Frank Rijkaard, Ruud Gullit, Patrick Kluivert, Clarence Seedorf, et bien d’autres. Aujourd’hui, le père de Virgil Van Dijk est, certes, Néerlandais, mais sa mère est originaire du Surinam. Quant à l’esprit d’ouverture et de générosité, et même d’amour, il est illustré par la présence, dans cette équipe, de Memphis Depay et Cody Gakpo : leurs mères sont Néerlandaises, mais le père Depay vient du Ghana, et le père Gakpo est d’origine togolaise et ghanéenne.
Autre exemple de générosité pure : les jeunes noirs de l’équipe nationale d’Australie. Ils sont originaires du Soudan du Sud, nés, pour certains, dans les camps de réfugiés au Kenya. L’Australie a donné asile à leurs familles. Leurs garçons ont remercié le pays d’accueil en le qualifiant pour cette Coupe du monde 2022, et en le représentant plutôt dignement au Qatar.
Que dire alors des Bleus ?
En 2018, l’ambassadeur de France aux États-Unis s’était insurgé contre une insinuation de l’humoriste Trevor Noah, du « Daily Show », pour qui l’Afrique avait remporté la Coupe du monde, allusion à la proportion de joueurs d’origine africaine dans l’équipe de France.
Pendant qu’aux États-Unis, l’ambassadeur de France s’évertuait à rappeler que ces jeunes gens étaient Français et rien d’autre, en France même, certains politiciens ne pouvaient s’abstenir de questionner la sincérité de leur appartenance à la patrie. Et pourtant, par leur talent, ces jeunes gens apportent au peuple français plus de bonheur que ne pourront jamais lui apporter ces politiciens.
« Nous devrions nous comporter avec les autres comme nous aimerions qu’ils se comportent avec nous », disait Barack Obama, quelques jours après le sacre des Bleus en Russie. « Et lorsque tous adhèrent à ce principe, la société peut profiter des talents, de l’énergie et de la compétence de l’ensemble du peuple ». À ceux qui en douteraient, Obama recommandait alors d’aller regarder l’équipe de France qui venait de remporter la coupe du monde : « Tous ces joueurs, à mes yeux, ne ressemblent pas à des Gaulois, disait Obama. Mais ils sont Français. Ce sont des Français ! », concluait-il.
Le bonheur durable des peuples passe, souvent, par la capacité à s’accepter mutuellement, sans exiger de l’autre d’être du même sang.
Chronique de Jean-Baptiste Placca du 17 décembre 2022
Mr Placca a malheureusement oublié l’Argentine qui n’a jamais eu d’homme noir dans son équipe nationale parce qu’ils ont été tués par genocides et des politiques sociales.
Message aux africains ( supporters invétérés de l’Argentine), vous qui aimez les personnes qui vous détestent pourtant.