On sait quand débute l’insécurité terroriste, mais nul ne peut en prévoir la fin. Et il faut, juste, une réelle confiance en soi pour prétendre circonscrire ce fléau à une échéance prévisible.
Des peines exemplaires, assurément ! Mais le procès lui-même est loin de l'avoir été. Du moins, pour ceux qui en attendaient un éclairage courageux sur l'histoire de l'ex-Haute-Volta, la justice pour toutes les victimes, pas pour les seules victimes célèbres, gage d'une réconciliation sincère entre Burkinabé.
À force de trop se disperser et de verser dans des règlements de comptes mesquins et sélectifs, les juntes militaires donnent l'impression de vouloir les transitions en longueur non pas pour l'intérêt des peuples, mais pour des bénéfices personnels.
De la Haute-Volta au Burkina, ce pays, en soixante-et-un ans d'indépendance, a été dirigé par les militaires pendant… quarante-sept ans ! Avec les résultats mitigés que tous déplorent. Et qui semblent laisser de marbre ceux des Burkinabè qui n'en finissent pas de chanter les louanges des militaires qui ont renversé, le 24 janvier 2022, le président Roch Marc Christian Kaboré.
Par un dimanche ordinaire, le « professeur-président » a été déposé par le légionnaire qu’il était allé lui-même chercher à l’étranger, pour créer des forces spéciales censées le protéger des aléas du pouvoir. L’histoire dira si Alpha Condé a été meilleur ou pire que Sékou Touré et Lansana Conté, les deux premiers présidents de la Guinée, sur le dos de qui il s’était bâti, à bon marché, une réputation d’opposant et de démocrate.