Au Cameroun, il devient nécessaire de se questionner sur l’origine de la récurrente des scandales financiers. Autant les proches collaborateurs de Paul Biya que les simples fonctionnaires rivalisent d’ardeur pour détourner le plus gros montant. En ce début d’année, ce sont plus de 700 fonctionnaires qui sont mis en demeure de se présenter au ministère des Finances pour un audit de leur gestion.
C’est par un communiqué en bonne et due forme en date du 03 Janvier 2023, de la Présidence camerounaise qui invite illico presto plusieurs centaines de fonctionnaires camerounais avec leur matricule indiqué à se présenter pour se faire contrôler.
Le document émane précisément du ministère délégué à la Présidence de la République chargé du Contrôle supérieur qui « invite les personnes dont les noms et matricules figurent dans le tableau ci-dessous, à se présenter de toute urgence, pour affaire les concernant, à la porte 127 du bâtiment A du Ministère des Finances à Yaoundé, à l’effet de rencontrer la Mission Spéciale de Contrôle et de Vérification des Services du Contrôle Supérieur de l’Etat dépêchée, sur Très Hautes Instructions du Président de la République, auprès de ce département ministériel et le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, en vue d’auditer la gestion des ressources issues des chapitres 65 et 94 ». ce sont exactement 756 fonctionnaires qui figurent sur cette liste.
Pour rappel, les lignes 65 et 94 dont il est question, servent respectivement à « couvrir les charges non réparties de l’État en fonctionnement », et à « assurer la disponibilité des fonds de contrepartie et couvrir les autres charges non réparties de l’État en investissement ». Plus concrètement, il s’agit d’un secteur où les malversations financières sont facilement réalisées.
Cet audit, est-il dit, commandé sur « les très hautes instructions du Président de la République » ne devrait-il pas s’étendre aux avoirs du « très haut instructeur » ?