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Le Roi Pelé va être inhumé aujourd’hui : voici ce que pense Abedi Pelé de l’illustre disparu

L’ancien capitaine des Black Stars du Ghana a rencontré le Roi Pelé pour la première fois en 1994 aux Etats-Unis. Aujourd’hui, il lui rend hommage à travers cette interview.

La mort du roi Pelé a ému toute la planète football, mais pas que. Qu’on soit amateur ou non, le nom du Brésilien, décédé le 29 décembre à l’âge de 82 ans à São Paulo, résonnait forcément. Et particulièrement pour certains acteurs du foot africain, proches de l’icône. C’est le cas d’Abedi Pelé. Né Abedi Ayew, mais surnommé tout petit « Pelé » quand il jouait au foot dans les faubourgs d’Accra, l’ancien international ghanéen, qui a remporté la Ligue des champions avec l’Olympique de Marseille en 1993, avait rencontré Pelé lors du tirage au sort de la Coupe du monde 1994 aux États-Unis.

On vient d’apprendre la disparition du « Roi » Pelé. Le Brésilien qui est mort le soir du jeudi 29 décembre 2022 à Sao Paulo, au Brésil. Quelle est votre réaction, vous qui portez son nom en surnom ?

Moi, personnellement, ça m’a bouleversé, parce que c’est quelqu’un que je connais très bien. Le « Roi » Pelé, je le connais, on s’est rencontré à New York, Madison Square Garden, puisqu’on a fait les tirages au sort ensemble. En 1994, la Coupe du monde est en Amérique. Puis, on s’est rencontré à la FIFA plusieurs fois. Il était dans beaucoup de commissions de la FIFA. Je le connais très, très bien. On a quelqu’un qui est le « Roi », quelqu’un que je respecte beaucoup, parce que j’ai son nom. Je regardais quelques vidéos à l’époque de lui, même si c’était en noir et blanc. J’ai gardé une certaine image de lui. Ça m’a vraiment touché.

Justement, votre surnom, vous l’avez acquis dans les rues d’Accra, quand vous jouiez petit au ballon, il me semble. Voilà, c’était un symbole, une référence mondiale, déjà, Pelé. Quand on jouait bien au foot dans n’importe quelle capitale africaine, on se faisait surnommer « Pelé », c’est ça ?

(Rires) Eh bien, c’est ça, exactement ! J’étais peut-être entre 7 et 10 ans. Je jouais dans le petit coin, à l’époque, déjà quand joue quelqu’un m’appelle… Surtout les gens plus vieux, qui connaissent le nom Pelé ! Ce sont eux qui m’appellent Pelé. Et même mes coéquipiers m’appelaient Pelé, sans savoir qui est Pelé ! Et nous tous, on ne savait pas… Après, un jour, il y a un grand Monsieur qui nous dit : « Vous, vous dites le nom de Pelé, mais vous ne le connaissez pas… ». On lui a dit : « Nous, on ne le connaît pas… Mais c’est le plus grand joueur du monde ! » Et après, en grandissant, on a commencé à apprendre beaucoup sur lui. Et puis, un cadeau, l’année 94, où on s’est rencontré en Amérique, où on a beaucoup, beaucoup parlé de football. Il me dit qu’il me regarde beaucoup, sur les chaînes françaises, et tout ça… Il sait qui je suis. Alors ça m’a vraiment, vraiment fait plaisir

Vous disiez que vous l’aviez rencontré à plusieurs reprises. Des rencontres forcément très, très marquantes. C’était un homme chaleureux, c’était un homme qui mettait à l’aise ?

Ah non, mais c’est vraiment quelqu’un qui est respectueux. Et puis, tous, on errait dans la salle de la FIFA où on faisait des réunions, comme ça. Et puis il rentre à la fin, et nous tous, on reste debout, pour saluer le plus grand. Et ça, ça ne disparaît pas dans ma tête. C’est comme une petite photo devant moi.

C’était un homme qui était aussi assez lié au continent africain. Il était déjà venu notamment jouer des matchs au Congo-Brazzaville, au Gabon. Vous, au Ghana, on vous appelle les Brésiliens de l’Afrique… Donc forcément, il y a des liens avec Pelé ?

Oui ! Il y a un peu de lien, mais à l’époque je crois que je ne suis peut-être pas né, ou je suis très petit, on m’a dit qu’il était venu au Ghana, avec son équipe de Santos. Le Brésil, ils sont venus au Ghana, ils ont fait un match amical. À l’époque, le Ghana s’appelle le Gold Coast (Côte-de-l’Or).

Et vous disiez en début d’interview qu’avec vos amis, quand vous étiez petits à Accra, vous vous surnommiez Pelé sans même l’avoir vu jouer, sans même savoir qui c’était. Mais même quand on ne le connaissait pas, tout le monde connaissait Pelé sur le continent africain ?

Bien sûr ! Mais c’est le « Roi ». Tu n’as pas besoin de connaître, tu as juste besoin d’entendre le nom, et puis tu sais qui c’est ! C’est ça la force qui l’a amené dans le football mondial. C’est celui qui a fait que le football est devenu ce qu’il est aujourd’hui.

Et pour terminer, pour rendre un dernier hommage au « Roi » Pelé, si vous deviez garder une image, un souvenir, que ça soit en tant que joueur, ou dans vos rencontres aujourd’hui, qu’est-ce que ça serait ?

Vraiment, c’était une grande chose pour moi de l’avoir devant moi. Et puis surtout, il y a une photo que j’avais de France Football, je crois que si vous voulez chercher, il m’a retenu dans son bras, comme son enfant. Vraiment, ça je n’oublie pas ! Le jour où il m’a fait ça…. C’était en 94 hein ! On était allé faire les tirages en Amérique.

rfi.fr/fr

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