Plusieurs influenceurs nigérians seraient actuellement à la solde des partis politiques dans le but de diffuser des « intox » sur les candidats aux élections générales de février prochain. C’est le résultat d’une enquête diligentée par la BBC.
A la suite d’une enquête menée auprès des lanceurs d’alertes, des influenceurs et des politiciens nigérians par une équipe de la BBC chargée de la désinformation dans le monde, il s’avère que ces 3 acteurs entretiennent des rapports très étroits. Ainsi, selon les révélations fournies par des dénonciateurs, il existe une réelle « industrie des réseaux sociaux » lors des campagnes électorales.
En contrepartie de « cadeaux somptueux, d’argent ou de nomination à des postes au gouvernement et institution publique », beaucoup d’influenceurs agissent sur les résultats des élections en produisant des contenus qui ne sont pas toujours « vrais ». Pire, ces influenceurs sont plus enclins à diffuser de « fausses informations » sur les adversaires des politiciens pour qui ils travaillent.
Un acteur politique a avoué à l’équipe de la BBC : « Nous avons payé un influenceur jusqu’à 20 millions de naira (27 341 415 CFA) pour obtenir un résultat. Nous avons également offert des cadeaux à des personnes ».
Il y aurait même au sein des partis politiques des « salles de crise » ou « situation rooms » dans lesquelles des équipes travaillent à suivre les performances des fausses histoires publiées par les influenceurs.
« Nous utilisons des images qui ne sont peut-être même pas pertinentes pour l’histoire que nous essayons de raconter. Nous pouvons prendre des photos d’Afrique, de l’Est dans les années 1990 dans des zones de guerre et les joindre à un tweet sur la façon dont mon groupe ethnique est tué. Lorsque les gens sont émus, ils retweetent, ils aiment, et l’histoire prend de l’ampleur », a indiqué un influenceur à la BBC.