Alors que les messages de félicitations affluent de part et d’autres à l’égard de Faure Gnassingbé pour son rôle dans la libération des désormais « ex détenus ivoiriens de Bamako », il est judicieux de se questionner sur les réelles motivations ayant conduit le Chef d’Etat togolais à s’impliquer autant dans cette affaire.
Dès les premiers instants de cette affaire, il a été révélé que ce sont les autorités maliennes qui ont sollicité la médiation du Chef d’Etat togolais, non par coïncidence, mais justement à cause des positions flexibles du Togolais à l’égard de la junte militaire au Mali. Cette posture du pouvoir togolais n’est pas nouvelle car depuis longtemps la diplomatie de Faure Gnassingbé a toujours été de « ne se fâcher avec personne ».
Ainsi cette sollicitation de médiation était comme « une manne tombée du ciel » pour le régime togolais car c’était une occasion inespérée de « polir » son image auprès de la communauté internationale avant les prochaines échéances électorales au Togo. Puisque s’il s’agissait d’une démarche altruiste ou humanitaire, Faure Gnassingbé aurait déjà fait libérer les prisonniers politiques au Togo.
En effet, depuis 2005, année de son accession au fauteuil présidentiel, Faure Gnassingbé et son parti politique ont toujours été proclamés vainqueurs de toutes les élections au Togo. Face lui, son opposition politique sans cesse en manque de moyens et de stratégies, a toujours interpelé la communauté internationale sur des irrégularités, lacunes et les dénis d’une véritable alternance du pouvoir. De manière constante, cette communauté internationale entérine toujours les résultats donnés par des institutions visiblement aux ordres de l’exécutif togolais.
Il était donc nécessaire pour Faure Gnassingbé de se tailler une place confortable auprès de la communauté internationale, notamment celle de la CEDEAO pour s’assurer qu’aucune voix discordante et dissonante ne viennent corroborer les « prochains appels » d’une opposition togolaise qui appelle toujours aux fraudes électorales.
Il est évident aujourd’hui que la Côte d’ivoire d’Alassane Ouattara et le Mali d’Assimi Goïta sont redevables au régime togolais. Ils ne manqueront pas de lui apporter leur soutien au moment venu.
Il s’agit là des rudiments de la realpolitik qu’une certaine opposition togolaise va devoir s’acquérir si elle veut véritablement faire face au « génie politique » du régime de Faure Gnassingbé.
Un petit article creux inutile!