Alors que Kpatcha Gnassingbé, le demi-frère du chef de l’État togolais, a été évacué du pays pour des raisons sanitaires, après 13 ans de détention pour atteinte à la sûreté de l’État, des observateurs s’interrogent sur les conséquences. Au-delà du geste humanitaire et familial, certains se demandent si l’acte pourrait avoir un prolongement politique et diriger Lomé vers plus de démocratie.
La santé de Kpatcha Gnassingbé s’était tellement dégradée que son évacuation sanitaire à l’étranger s’imposait, estime-t-on chez Amnesty international Togo. Les organisations des droits de l’Homme espèrent que ce geste du chef de l’État envers son demi-frère, incarcéré depuis 13 ans, sera l’occasion de mettre fin à des détentions qui avaient été jugées arbitraires par l’ONU et la Cédéao.
Aimé Adi, le directeur d’Amnesty International au Togo, espère que cette évacuation sera suivie de mesures pour mettre fin aux détentions arbitraires et pour améliorer les conditions de détention au Togo, car « il est important de mettre en place un dispositif pour prendre en compte des détenus malades au Togo ».
Pour Aimé Adi, le directeur d’Amnesty International au Togo, l’évacuation de Kpatcha Gnassingbé «montre la dimension des droits de l’Homme» et «la dimension humanitaire des lieux de détention».
Les observateurs les plus optimistes jugent que cet événement familial pourrait être une occasion historique pour les autorités togolaises d’orienter leurs pratiques politiques vers plus de démocratie, pour préserver l’unité du pays.
Aux yeux du juriste Doudou Diène, qui a enquêté sur les violences de 2005 au Togo pour l’ONU, cet événement d’ordre humanitaire et familial doit avoir un prolongement politique, vers plus de « pluralisme politique » dans le pays.
Le juriste Doudou Diène espère que ce soit «le début d’une transformation allant dans le sens du pluralisme politique» dans le Togo
Rfi.fr/fr