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Wednesday, April 24, 2024
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[LeCoupD’œil] Ces signes inquiétants qui renseignent sur le niveau d’insécurité au pays

Je m’en voudrais de coucher ces lignes sans manifester de la compassion à l’endroit de mes frères et sœurs togolais et étrangers qui vivent un quotidien traumatisant à cause du crépitement des armes de guerre qui offrent l’insomnie, au cœur d’un incertain lendemain.

Attribuée au terrorisme, la situation qui vit nos compatriotes des savanes est plus que préoccupante surtout que cela se produit au coeur de la pauvreté ambiante qui rend déjà invivable, le quotidien. Nos prières s’intensifient pour que cesse ces violences gratuites exercées sur nos compatriotes. Nos regards se tournent également vers les peuples africains des autres pays qui vivent et partagent ce même destin tragique.

Vivement que les cœurs durs se ramollissent et se remplissent d’humanisme afin de mettre fin à l’extrémisme violent et aux faits qui poussent des humains à accepter la manipulation et prendre des armes pour attenter à la vie d’autres humains, au nom d’une religion qui n’a jamais prescrit la violence.

Loin des Savanes, l’on ne peut vivre sans oublier un temps soit peu l’insécurité grandissante qui prend de l’ampleur dans la cité.

Au lever du jour, nombreux sont ces citoyens qui sortent d’une nuit cauchemardesque, perdant en une seule nuit, ou dois-je dire en l’intervalle de quelques heures, tous les biens acquis après plusieurs années de dur labeur et d’intenses sacrifices. Il ne s’agit pas d’une perte par incendie mais plutôt d’ une perte dûe à la volonté manifeste d’individus sans foi ni loi qui font du cambriolage et de la méchanceté gratuite, leurs sources de revenus.

Ils blessent, tuent et dérobent des biens d’autrui sans inquiétude. Et les rares bandits attrapés ne font en réalité qu’un court séjour en prison pour ensuite revenir narguer leurs victimes et poursuivre de plus belle la vie comme si rien n’était.

Le fait qui m’amène à accoucher ces lignes, semble banal. Il faut le vivre pour y croire.

Une connaissance est du lot des opérateurs déployés par la Commission Électorale Nationale « Indépendante » (CENI) dans la zone 2 où était censée se poursuivre l’opération d’enrôlement des citoyens en âge de voter. A peine le bus à bord duquel elle était montée avale quelques dizaines de kilomètres que le communiqué de la CENI portant report de quelques jours du démarrage de l’opération d’enrôlement dans la zone 2 est rendu public.

Alertés, elle et ses autres collègues négocient avec le bus préalablement réservé, afin de limiter les pertes dues aux désagréments occasionnés par cette décision de la CENI. Il faut donc rebrousser chemin. Elle sollicite alors un conducteur de taxi-moto. Ce dernier installe sa cliente et ses bagages sur sa moto et démarre. Chemin faisant, la cliente se rend compte qu’elle et les bagages étaient de trop, rendant difficile le conduite de la moto au zedman. Ils conviennent alors de trouver une seconde moto pour arranger la situation d’inconfort. Ce qui fut fait.

Ainsi, la cliente s’installe sur la nouvelle moto avec sa valise et son sac à main, laissant au premier conducteur, le sac le plus lourd dans lequel il y avait plusieurs effets dont une bouteille à gaz, des ustensiles de cuisine, une casserole pleine de sauce soigneusement préparée. Avec le poids du sac, notre cher ami conducteur se fait déjà des idées. Il informe sa cliente et l’autre conducteur qu’il ne connaît pas le lieu où ils se rendent. Ainsi propose t’il qu’ils prennent le devant afin que lui, il puisse les suivre. La cliente était loin d’imaginer que notre ami avait déjà son plan tout taillé. Ils font du chemin.

Arrivé au rond point d’Adidogomé, juste après les clôtures du camp et du lycée technique, le malin n’a pas suivi sa cliente à la traversée de la voie. Comme amusement, notre ami s’est fondu dans la nature avec le sac bien chargé de sa cliente. Toutes les tentatives pour le retrouver ont échoué. Vu que la compagnie de transport avait inscrit le numéro de la passagère sur le sac, celle-ci gardait un petit espoir que notre ami serait perdu et donc aurait l’amabilité de sonner le numéro afin qu’elle puisse retrouver ses biens. Hélas ! Aucun signe à ce jour.

C’est dans cette société que nous vivons de nos jours. Au jour le jour, ces tristes scènes se multiplient, avec son lot de victimes qui n’ont malheureusement leurs yeux que pour pleurer.

Pleins d’autres citoyens vivent au quotidien ce genre de situation. Parce qu’ils ne le disent pas et avalent ces pilules amères qu’on peut penser qu’il y a la quiétude. C’est bien triste.

Il fut un temps, nous parlions de deux jeunes à bord d’une moto qui ont trompé la vigilance d’une revendeuse de pains et ont tranquillement emporté le panier plein de pains. Ça fait rire n’est-ce pas ?

Ces deux bandits ont payé juste un bloc de pain et ont remis à la revendeuse, un billet. Celle-ci n’avait pas la monnaie. Elle décide donc d’aller monnayer le billet. A son retour, il n’y avait plus les deux jeunes; il n’y avait pas non plus son panier de pains.

Il y a aussi la triste scène vécue par une dame qui préparait le déjeuner à ses enfants qui allaient rentrer de l’école à midi. En manque d’un condiment, elle fait juste le tour de quelques paquets de maison pour en acheter auprès de la bonne dame du coin. A son retour, il n’y avait plus les marmites et le repas qu’elle préparait. Quelqu’un a jugé utile de tout emporter. Ce n’était pas dans une maison de cour commune.

Pour finir,je me souviens de ce que moi-même j’ai vécu au quartier Tokoin Séminaire il y a quelques années. Nous n’étions que deux ménages dans la maison.Ce jour-là, la dame qui ramassait les ordures était là pour le travail. Logiquement, le portail était déverrouillé de l’intérieur le temps que la dame finisse de ramasser les ordures. Pour raison de sécurité, le portail de la maison était toujours fermé, nous permettant de contrôler les entrées et les sorties. J’étais loin d’imaginer que la bouteille à gaz que nous venions de charger allait disparaître à ce jour.

Des cas de fuites des conducteurs de taxis et taxi-motos avec les reliquats de leurs clients, n’en parlons pas.

Je me pose juste trois questions : pourquoi et comment sommes nous arrivés là ? Où allons-nous avec tout ça ? Que faire pour en finir?

Rodrigue AHEGO

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