Au moins 3 personnes sont décédées, selon les médias locaux, dans les manifestations contre cet énième procès de l’opposant politique dans lequel il est accusé par la nommée Adji Sarr d’agression sexuelle lors d’une séance de massage.
Alors que le juge de la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar a reporté l’audience de ce mardi 16 mai pour donner aux avocats et aux témoins clés le temps d’examiner les dossiers judiciaires, on dénombre déjà parmi les manifestants des pertes en vies humaines.
Ces manifestations concentrées dans la capitale Dakar et Ziguinchor, ville natale d’Ousmane Sonko, ont occasionné par ailleurs des dégâts matériels : bus incendiés, magasins pillés.
La déclaration de l’opposant de ne pas se rendre au Tribunal a amené ses partisans à affluer vers sa résidence pour le protéger d’une éventuelle arrestation. Son Conseil, Me Cheikh Khoureyssi Ba a laissé entendre : « M. Sonko est à Ziguinchor en principe. Il est injoignable. Nous, ses avocats, ne sommes ni contents ni fiers de le dire, mais nous ne pouvons pas le joindre. Car le joindre signifie qu’il faut le localiser et le localiser ferait de lui la victime des abus qui lui sont infligés depuis quelques jours ».
Il faut rappeler qu’il est constamment reproché au président actuel du Sénégal, Macky Sall d’instrumentaliser la justice pour écarter ses adversaires politiques. Outre les démêlés judiciaires d’Ousmane Sonko qui provoquent de récurrentes violences dans le pays, le « clair-obscur » entretenu par Macky Sall sur ses intentions de 3ème mandat cristallise les tensions dans la classe politique sénégalaise.
Si aucune solution politique ne vient résoudre les tracasseries judiciaires du maire de Ziguinchor ainsi que les tentations de 3ème mandat de Macky Sall, il est fort probable que plusieurs Sénégalais perdent encore la vie dans des manifestations.