En Afrique, on n’organise pas les élections pour les perdre, cette boutade de feu Omar Bongo Ondimba du Gabon est devenue un vade mecum pour la plupart des régimes en Afrique surtout subsaharienne. On voit ça et là les mêmes régimes qui gagnent toutes les élections malgré le visage tuméfié et tristounet des pays qu’ils prétendent diriger.
Cameroun, Gabon, Guinée Equatoriale, Tchad, Ouganda, Angola, Togo.., à chaque élection, c’est toujours le pouvoir qui est déclaré vainqueur. Et cela généralement dans des vagues de contestations. Parfois, cela frise le ridicule car cela saute aux yeux le rejet massif de la population et les chiffres contrastants issus des élections qui donnent toujours les mêmes vainqueurs.
Mais de plus en plus, certains présidents font des efforts pour respecter le choix des électeurs. C’est le cas par exemple du Ghana en décembre 2020, le pouvoir de Nana Akufo-Addo a perdu la majorité au Parlement tout comme en Guinée Bissau lors des législatives du 4 juin 2023. La coalition PAI-Terra Ranka, portée par le parti PAIGC, a remporté 54 sièges sur 102 au Parlement, soit la majorité absolue, à l’occasion des élections législatives organisées le 4 juin et dont les résultats provisoires ont été dévoilés par la Commission nationale électorale le 8 juin. Le parti du Président, Umaro Sissoco Embalo, le Madem, récolte 29 sièges. Selon la Constitution, le parti qui obtient la majorité au Parlement obtient automatiquement le poste de Premier ministre. Le président Embalo se dit prêt à nommer au poste de Premier ministre son challenger à la Présidentielle du 29 décembre 2019, Domingo Simoes Pereira, le Président du PAIGC et leader de la coalition PAI-Terra Ranka. Sans trop chercher à tirer sur la corde, le Président en exercice de la CEDEAO accepte son désaveu prononcé par le peuple bissau guinéen.« Je sais ce que j’ai dit, mais un homme politique doit prendre du recul pour le bien-être de la nation », a déclaré le chef de l’État, dans un message à la nation, au Palais présidentiel, à Bissau.
« En politique, il n’y a pas d’ennemis permanents. Si la coalition Terra-Ranka propose sa tête de liste, je le nommerai comme Premier ministre de Guinée-Bissau », a-t-il déclaré, ajoutant que le Président de la République va « cohabiter avec le prochain gouvernement ». Une fois élu, vous êtes président de la République, pas président du parti et donc j’ai la prérogative constitutionnelle d’être président de toutes les forces vives de la nation et c’est ça que je suis en train de faire » a-t-il avancé.
Et dans la droite ligne du Président, la Coalition qui l’a porté au pouvoir est resté digne perdante.
Braima Camara, la tête de liste du Madem-G15, affirme avoir félicité son challenger, Domingo Simoes Pereira. Le président du PAIGC et leader de la coalition PAI-Terra Ranka a exprimé sa satisfaction vis-à-vis des résultats provisoires qui donnent une majorité absolue à la coalition. « Je crois que nous sommes en train d’ouvrir une nouvelle page dans l’histoire politique de notre pays », a-t-il déclaré.
« À partir d’aujourd’hui, nous sommes invités à reconnaître le choix, librement prononcé, du peuple guinéen. Le président, en tant que premier magistrat de la Nation, sûrement va montrer qu’il comprend que nous voulons ouvrir une nouvelle page dans l’histoire politique du pays », a ajouté Domingo Simões Pereira. « Nous allons tous contribuer à faire de cette journée une journée différente, une nouvelle journée et un nouveau départ », a-t-il conclu.
Et dans cette ambiance, le vainqueur ne peut qu’exulter. Le porte-parole du PAIGC encourage toute la classe politique à le laisser travailler pour ce mandat de quatre ans et donc à mettre fin à ces cycles de crise à répétition à la tête des institutions de cet État d’Afrique de l’Ouest. « Le message que nous voudrions lancer à la population bissau-guinéenne et nos adversaires, c’est de nous laisser travailler pendant quatre ans. On demande que les adversaires aillent dans le sens de contribuer à réduire la souffrance du peuple bissau-guinéen », explique Muniro Conté.
Une belle leçon d’élégance politique
A la dernière présidentielle, la victoire de Emballo a été farouchement contesté par le PAIGC. Trois ans plus tard, le voilà désormais majoritaire au Parlement.Et cela s’explique de façon basique.Le peuple étant à la quête permanente de mieux être, ne peut indéfiniment voter le même parti au pouvoir surtout dans des pays comme le Gabon, le Cameroun, le Togo où la gestion est scabreuse. Des pays où la mal gouvernance est très prononcée, c’est une insulte à ces peuples qu’ils ne veulent pas de changement. On peut tout dire du Président Umaro Cissoco Emballo , il est resté digne perdant. Tout le contraire ailleurs où les despotes font la promotion des fraudes électorales.
Kokou Agbemebio
Source: Le Correcteur / lecorrecteur.info
Faure Dracula zieux hooonnn de hibou GNASSINGBE, tu vous et entends ça????