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Togo-Les grandes lignes de la déclaration de Lomé sur les engrais

À l’issue d’une Table ronde de haut niveau, organisée conjointement à Lomé par la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), la Banque Mondiale et le gouvernement togolais, dix-sept pays de la sous-région ont adopté mercredi 31 mai 2023, la « Déclaration de Lomé sur les Engrais et la Santé des Sols ».

Les travaux ouverts mardi dans la capitale togolaise, ont rassemblé plus de 250 participants dont une vingtaine de ministres, des représentants de la CEDEAO et de la Banque mondiale, pour des « solutions durables » à la problématique des engrais et la santé des sols.

Une feuille de route sera approuvée au terme de cette rencontre qui a également vu la présence des chefs d’États du Togo, du Niger et de Guinée-Bissau.

Dans un appel à renforcer la résilience des systèmes agricoles et alimentaires, les dirigeants régionaux ont approuvé une déclaration portant sur une série d’objectifs et de mesures concrètes, à savoir:

• Le triplement de la consommation d’engrais et le doublement de la production agricole d’ici 2035 grâce à l’adoption d’une approche intégrée de la gestion des terres et de la restauration de la santé des sols;

• Une amélioration urgente de l’accès aux engrais minéraux et organiques pour les petits exploitants agricoles, avec un focus sur les cultures résilientes au climat afin de garantir la sécurité alimentaire des habitants de la région;

• L’adoption de mesures politiques visant à faciliter l’accès et l’utilisation d’engrais en éliminant les frais de douane et les taxes, en promouvant la transparence, et en développant les capacités en matière de contrôle de qualité et de traçabilité, par l’établissement du Comité ouest africain de contrôle de la qualité des engrais;

• Le renforcement des systèmes de recherche et développement dans le domaine de la gestion durable des terres, y compris par l’adoption de nouvelles technologies;

• La promotion des investissements dans le domaine des transports, de l’expédition, et des infrastructures de stockage, ainsi que la mise en place de mécanismes de financement et de partage des risques pour les fabricants d’intrants et les distributeurs au sein de la région, avec l’appui du Groupe de la Banque mondiale (GBM), des banques régionales d’investissement et de développement (BIDC, BOAD), des banques africaines (BAD, Afreximbank); et

• Le renforcement de la collaboration régionale pour améliorer la production, l’achat et la distribution des engrais organiques et minéraux dans l’espace communautaire par l’opérationnalisation du Mécanisme africain de financement du développement des engrais.

Réactions des dirigeants

Selon un communiqué sanctionnant les travaux, les dirigeants d’Afrique de l’Ouest et du Sahel ont réaffirmé au cours de la conférence, leur engagement en faveur d’une accélération des investissements et des réformes pour rendre les engrais plus accessibles et plus abordables.

« Sans vision, sans stratégie, les engrais passent bien vite d’une promesse de restauration des sols à la cause de leur détérioration,» a ainsi confié Faure Gnassingbé. « Face à ce besoin de trouver un juste équilibre, la planification et l’implication de l’État s’imposent. C’est pourquoi je suis favorable à une planification régionale. Comme l’illustre la Feuille de Route présentée ce jour, notre vision doit être sous-régionale avant tout » a-t-il ajouté.

« En faveur des pays membres de la CEDEAO et avec les partenaires au développement, la Banque mondiale s’engage à accroître leur soutien financier et technique pour une agriculture résiliente porteuse de développement durable et créatrice d’emplois. Nous travaillons avec les institutions africaines pour promouvoir la santé des sols et lutter contre l’insécurité alimentaire », affirme Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

Pour Omar Alieu Touray, Président de la Commission de la CEDEAO, le bloc ouest-africain s’engage à travers cette feuille de route, « à améliorer l’accès aux engrais minéraux et organiques des petits producteurs et productrices agricoles, en mettant l’accent sur les cultures assurant la sécurité et la souveraineté alimentaires des populations et la mise en œuvre des actions prioritaires ».

En outre, la Banque mondiale a annoncé 1,5 milliard de dollars supplémentaires dans le secteur de l’agriculture d’ici 2024 – passant de 4 milliards déjà engagés et en cours de mise en œuvre à 5,5 milliards de dollars.

Cette réunion a également été l’occasion pour les chefs d’industrie et les partenaires de développement de l’Agence Régionale pour l’Agriculture et l’Alimentation en Afrique de l’Ouest (ECOWAP en anglais) de réaffirmer leurs appuis « pour une approche innovante et intégrée de la gestion durable de la fertilité des sols».

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Saint-Plaix
Saint-Plaix
June 3, 2023 8:32 am

Je ne pense pas que quiconque me connéissant suppose que je sois un supporter inconditionnel de Faure Gnassingbé…
Néanmoins il faut reconnaître qu’il a là entièrement raison:
« Sans vision, sans stratégie, les engrais passent bien vite d’une promesse de restauration des sols à la cause de leur détérioration.»

L’épandage systématique d’engrais est loin d’être une panacée face aux éléments fondamentaux qui sont

  • le choix des cultures en fonction des sols: ne pas planter n’importe quoi n’importe où!
  • la capacité d’irrigation en fonction des disponibilités locales: ne multiplions pas les catastrophes comme l’assèchement programmé et déjà bien avancé du lac Tchad (comme l’est la mer d’Aral)
  • ensuite, ensuite seulement se pose la question de l’enrichissement chimique extérieur des sols pour en augmenter les rendements. Encore faut-il le faire de façon mesurée sinon l’eutrophisation (heureusement quasi inconnue encore en Afrique) et la latérisation accrue et irréméediable des sols guette… Même constat pour les pesticides…

La chimie en agriculture – qui a déjà fait tant de ravages en France et surtout aux Pays Bas depuis cinquante ans – doit être utilisée certes, mais analysée avec circonspection.

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