Lomé, le 18 juillet 2023 – L’inondation de la Ville de Lomé ces derniers jours rappelle l’urgence d’agir ensemble contre la pollution plastique.
Le Togo s’est donné l’une des législations la plus solide au monde en matière de gestion des produits plastiques. Mais son application présente malgré tout des lacunes. À cette situation s’ajoute le manque de civisme dans l’élimination des déchets plastiques. Les organisations non gouvernementales de lutte contre la pollution plastique appuyées par l’ANASAP et la diaspora togolaise se sont réunis le 15 juillet 2023 à la Salle de Conférence de l’Hôtel Amy’s pour se pencher sur le sujet, faire le point et dégager de nouvelles pistes d’actions communes et ce, au parfum des négociations en cours pour un accord international juridiquement contraignant sur la pollution plastique.
« La pollution plastique est une épidémie » affirme le Ministre Norvégien de l’Environnement.
L’Institut International du Développement Durable va plus loin et qualifie la pollution plastique de pandémie.
Ces discours sont en résonance avec les conséquences très néfastes de la pollution plastique sur la santé humaine, l’environnement et l’économie.
En effet, une grande partie des déchets plastiques pénètre et endommage les écosystèmes aquatiques, bouche les systèmes de drainage, fait des retenues d’eau et augmente le risque des inondations.
Par ailleurs, l’incinération des déchets plastiques fait accroître les gaz à effet de serre et est aussi toxique pour la santé.
Certains articles plastiques qui entrent directement en contact avec les aliments sont quant à eux, extrêmement cancérigènes.
À l’instar d’autres pays de la planète, « le Togo en est directement victime avec l’usage inconsidéré des sacs plastiques non-recyclables et la pollution marine » rappelle le site gouvernemental Republicoftogo.com.
En conséquence, notre pays est très impliqué au niveau international dans la thématique de la pollution plastique.
Aussi, participe-t-il directement aux travaux de la 5e Assemblée des Nations unies pour l’environnement (ANUE-5.2) et prend-il part aux négociations pour un traité international juridiquement contraignant sur la pollution plastique.
Au plan national, le Togo a adopté un cadre juridique strict de la gestion des déchets plastiques.
Le décret N° 2011 -003 / PR en fixe les modalités de gestion des déchets et des emballages plastiques et l’arrêté N° 11/13/ MIZFIT/CA DU 22 MARS 2013 en définit les modalités de gestion des déchets, des sachets, sacs et emballages plastiques biodégradables.
Ces différentes mesures sont soutenues en pratique par la création du Centre d’Enfouissement Technique de la Ville de Lomé et l’Agence Nationale d’Assainissement et de Salubrité Publique (ANASAP.)
Les associations à but non lucratif, les entreprises de collecte et de recyclage secondent également l’action gouvernementale.
Dans cette logique, elles déploient notamment des activités de sensibilisation, d’éducation, de formation, de collecte et de recyclage.
Malgré ces riches initiatives, « le spectacle désolant qu’offrent les objets plastiques qui jonchent les sols aux abords des habitations ou dans les lieux publics ou qui sont suspendus aux branches des arbres (…) contribue à enlaidir le cadre de vie. [En outre, les inondations actuelles dans la ville de Lomé sont causées en partie par] l’obstruction par les déchets plastiques des canaux d’évacuation des eaux usées. » Désiré BITOKA, Chef Division Communication de l’ANASAP
Il faut donc relever que les divers efforts entrepris qu’ils soient au haut niveau qu’à la base, sont louables. En même temps, le chemin est encore long afin d’arriver à inverser véritablement la courbe de la pollution plastique.
Vu l’urgence de la situation, les partenaires engagés dans le domaine durcissent le ton et construisent des ponts d’actions innovantes.
« La stratégie de la carotte et du bâton. »
User de la carotte et du bâton, telle est la stratégie phare qu’il faut retenir de la rencontre.
A travers elle, les acteurs interpellent d’abord les citoyens au civisme dans l’utilisation des objets plastiques. Cette interpellation rime avec l’exigence d’une nouvelle conscience collective pour moins d’utilisation des objets plastiques, plus de recours aux produits alternatifs biodégradables et sensiblement de recyclage des déchets plastiques.
Ils interpellent ensuite le leadership associatif pour davantage de transparence dans les activités de lutte contre la pollution plastique, l’établissement et la solidification d’un partenariat multi-acteurs pour arriver au maximum d’impacts au niveau local, national et international.
Ils lancent enfin un appel aux pouvoirs publics pour un renforcement des textes en matière de la gestion plastique, leur pleine application de même qu’un soutien plus fourni aux associations à caractère sociale et environnementale par la création d’un Fonds national pour l’action associative.
« J’ai l’honneur de vous féliciter pour l’organisation dudit événement qui vise à [lutter contre la pollution plastique] et vous assurer que mon département est disposé à collaborer avec votre organisation. » Honorable Katari FOLI-BAZI, Ministre de l’Environnement et des Ressources Forestières
Cette phrase adressée par le Ministre de l’Environnement et des Ressources Forestières à la Rencontre Multi-Acteurs sur la pollution plastique vaut son pesant d’or dans la mesure où elle constitue pour les participants, une source supplémentaire de motivation dans leurs actions respectives et transversales.
Le message du Chef de Division Communication de l’ANASAP va également en appoint de celui du Ministre : « Avec le peu, Soutien Social veut faire plus. Et donc c’est l’occasion pour moi de dire un grand merci aux organisateurs pour l’initiative qui a permis d’échanger avec les différents acteurs à la base et qui a débouché sur des propositions très pertinentes à prendre en compte par ANASAP pour relever ensemble le défi. »
Dans cet élan, les différents partenaires s’engagent à se joindre au Ministère tutélaire et à l’ANASAP dans l’organisation des événements, afin de vaincre ensemble la pandémie de la pollution plastique.
Dans le but d’établir un partenariat durable, l’événement pose également la première pierre de l’Alliance Panafricaine Multi-Acteurs sur la Pollution Plastique.
L’Alliance se donne pour objectif entre autres de faire entendre la voix des parties prenantes togolaises aux négociations sur le Traité international juridiquement contraignant sur la pollution plastique.
Soulignons que la Rencontre Multi-Acteurs sur la Pollution Plastique est exclusivement financée par Co-habiter, une association diasporique africaine, Bebe Hair Braiding une entreprise diasporique africaine et le travail bénévole de tous les acteurs participants.
Finalement, la conférence s’inscrit dans la vision panafricaine du Ministère des Affaires Étrangères, de l’Intégration régionale et des Togolais de l’Extérieur.
Lien vers la rencontre, les participants et la documentation
Il est crucial que l’on puisse trouver des stratégies efficaces pour un tant soit peu réduire l’utilisation des sachets plastiques dans notre quotidien. Les nuisances de ces sachets plastiques sont connues de tout le monde. il urge de poser les actions concrètes pour réduire l’impact négative de cette substance dans notre existence. Aujourd’hui, même dans les villages, l’on n’utilise plus les feuilles de arbres comme les tecks et autres papiers d’emballage de ciment pour emballer les produits, c’est le plastique qui passe partout, même que chez certaines personnes ce plastique remplace les ustensiles de cuisine comme les assiettes et autres. il faut rappelle qu’il faut éviter d’utiliser ces plastiques pour mettre de la nourriture chaude dedans, de peur de s’intoxiquer, puisque nul n’ignore que ces plastiques sont des dérivés des hydrocarbures, toxique pour l’organisme aussi bien chez l’homme que chez les autres êtres vivants.
Très belle initiative