Ceux des responsables politiques qui, une fois au pouvoir, reprennent à leur compte les travers qu’ils reprochaient naguère à leurs prédécesseurs, sont-ils moins condamnables que les putschistes qui les déposent ?
« C’est la crédibilité même de la Cédéao qui se joue ». Les mots, hier, dans un entretien sur France 24, du président Umaro Sissoco Emballo de Guinée-Bissau, parlant de l’intervention en standby de la Cédéao, au Niger. En quoi ces propos, et quelques autres, sont-ils, comme vous le suggérez, une des plus courageuses prises de parole d’un chef d’État africain, au sujet de la multiplication des coups d’État sur le continent ?
C’est bien la première fois qu’un dirigeant africain, abordant la question de la rupture de l’ordre constitutionnel, souligne aussi clairement la responsabilité, les erreurs, sinon les fautes, commises par les chefs d’État africains dans la gestion de ces coups d’État. Il est toujours facile, lorsqu’un putsch est consommé, de s’emmener pour le condamner, ou questionner les justifications et autres alibis que les putschistes alignent à l’appui de leur forfait.
La langue officielle, dans son pays, est le portugais. Mais, le chef d’État bissau-guinéen fait, ici, l’effort de s’exprimer en français. Et ce qu’il dit est inhabituel. Il fallait du courage, pour exhorter l’Afrique à mener une réflexion sérieuse sur cette pandémie de putschs. Du courage, pour admettre que la vertu dissuasive des sanctions a été annihilée par leur levée, presque toujours sans contrepartie. Du courage, aussi, pour admettre que l’avenir de la Cédéao peut être menacée par l’incohérence des dirigeants.
De quel type d’incohérence s’agit-il ?
À force d’annoncer des décisions qu’ils rechignent ensuite à mettre en œuvre, et de brandir des menaces, qu’ils sont incapables de mettre en exécution, ils contribuent à ternir la démocratie. La réflexion à laquelle appelle Umaro Sissoco Emballo implique lucidité, y compris sur la pratique du pouvoir de certains dirigeants, alliés objectifs des putschistes.
Un exemple d’alibi facile que fournissent ces dirigeants à ceux qui les renversent : la loyauté. Ou, plutôt, l’impression d’absence de loyauté à l’égard du peuple qu’ils dirigent. Ce devrait être la préoccupation primordiale de tout dirigeant avisé. Des comptes, tout dirigeant devrait en rendre, en permanence, à ses concitoyens. Or, dans nombre d’États du continent, une fois élus, bien des dirigeants se croient supérieurs à leur peuple. Ils gouvernent pour eux, pour leur clan, oubliant même, parfois, avoir besoin de ce peuple. Et pourtant, les pires tyrans, y compris Néron, autrefois, se résignaient à admettre qu’un peuple est une nécessité qu’ils devaient, au pire, subir…
Les coups d’État seraient-ils donc l’illustration du déclin de la démocratie en Afrique ?
Seulement une des illustrations. La mort d’une démocratie ne se traduit pas nécessairement par des révolutions, des coups d’État militaires, ou l’armée dans la rue. La démocratie se meurt à petit feu, partout où les dirigeants se comportent comme s’ils étaient au pouvoir, juste pour créer des frustrations chez une partie de leurs concitoyens. Au point que certains en viennent parfois à se demander si Dieu ne s’est pas, résolument, mis du côté de l’imposture.
Les imposteurs, ce sont tous ces hommes politiques qui, une fois au pouvoir, reprennent à leur compte les travers qu’ils reprochaient naguère à leurs prédécesseurs. En plus de perpétuer les travers et autres mauvaises manières qu’ils décriaient comme autant de crimes abominables, ils enrichissent la panoplie avec leurs propres excès, utilisent les pouvoirs de leur fonction pour s’acharner sur leurs adversaires politiques, qu’ils traitent en ennemis.
C’est dire que toute réflexion pour éviter les coups d’État sur le continent doit intégrer le fait qu’aucune démocratie ne peut être sauvée, sans des dirigeants dignes de confiance. Même si aucun être seul, si fort soit-il, ne peut, à lui tout seul, sauver une démocratie.
Jean-Baptiste Placca
Texte insipide.
D’où vient la confiance?
Mr le president democratiquement Elu de la Guinee Biasso doit nous dire publiquement pourquoi le coup d’etat electoral est accepter au Togo a chaque elections presidentiels? Pourquoi le coup d’etat institutionnel a ete accepter en Cote D’Ivoire? Pourquoi le president democratiquement Elu feu IBK a ete victime d’un coup d’etat? Pourquoi le president democratiquement Elu Rock au Burkina Faso a ete arreter? Aujourd’hui le Togo demande dans sa majorite la non candidature de Faure en 2025.