Le président de la Transition au Niger, Abdourahamane Tiani, est à la recherche de nouveaux soutiens financiers pour son pays. Confronté à un isolement sans précédent, du fait des lourdes sanctions imposées par la CEDEAO depuis août dernier, et de la suspension de l’aide occidentale au développement suite au renversement de l’ancien président, Mohamed Bazoum, et à la récente classification par les Américains de son acte comme étant un coup d’état, le Niger se trouve asphyxié de toutes parts. Il faut chercher des axes de respiration.
Après s’être rapproché de Bamako et Ouagadougou, toutes les deux aussi sous le coup d’un blocus économique, Niamey veut se rapprocher de Malabo, et a, de ce fait, sollicité le président de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, dans un courrier adressé à l’occasion du 55ème anniversaire de l’indépendance de son pays. Cette initiative traduit la volonté du régime militaire nigérien, de s’allier avec tout autre dirigeant en délicatesse avec l’Occident. En effet, les litiges fonciers opposant Malabo à Paris sont devenus tel que le chef d’Etat équatoguinéen n’a pas reçu d’invitation pour le Sommet pour le nouveau pacte financier mondial organisé en France en juin dernier, alors que plusieurs de ses homologues africains l’ont été.
Ce boycott avait créé la surprise dans la presse et les milieux africains, notamment, à cause de l’influence évidente dont jouit le président, Obiang Nguema, en Afrique. Cet épisode n’a, en tout cas, pas échappé à Abdourahamane Tiani, qui, à cette période, officiait toujours sous l’aile du président, Mohamed Bazoum, mais, avait certainement déjà ficelé tous les contours de son putsch, et savait vers qui solliciter un appui le moment venu. C’est bien la raison pour laquelle Malabo a été l’une des premières capitales africaines à recevoir la visite officielle d’Ali Lamine Mahamane Zeine, juste après avoir été nommé premier ministre chef du gouvernement nigérien de transition.
Le général-président, Abdourahamane Tiani, reconnaît en Teodoro Obiang Nguema Mbasogo la capacité à protéger l’intégrité de son territoire national, ce dernier ayant échappé à une tentative de coup d’état en 2004 orchestrée par des puissances étrangères. Ce qui intéresse par dessus tout le dirigeant nigérien, c’est de savoir comment l’homme fort de Malabo fait pour gouverner sereinement dans un pays aussi riche que le sien, malgré toutes les convoitises qu’il ne cesse d’attiser. La question du développement des échanges commerciaux viendra en second lieu.
Paul-Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)
Guinee equatoriale la deuxieme plus ancienne dictature criminel en Afrique apres le Togo