Trois jours après des échanges de tirs nourris entre des éléments de l’armée nationale, un évènement d’ailleurs qualifié de tentative de coup d’Etat par le Chef de l’Etat Umaro Sissoco Embalo, ce dernier a décidé de dissoudre à compter de ce lundi 04 Décembre le parlement dominé par l’opposition.
De retour de son voyage sur Dubaï où il participait à la Cop 28, le président de la Guinée Bissau s’est immédiatement « attaqué » aux évènements qui se sont déroulés en son absence, notamment dans la nuit de jeudi 30 Novembre au vendredi 1er Décembre 2023. Pour rappel, des échanges de tirs avaient opposé les éléments des forces spéciales de l’armée à ceux de la Garde nationale qui s’étaient retranchés au sein d’une caserne au sud de la capitale, après avoir fait irruption dans les locaux de la Police judiciaire pour extraire deux ministres placés en garde à vue.
Ce lundi, Umaro Sissoco Embalo a procédé à la dissolution de l’actuel parlement acquis à l’opposition ; et par conséquent celle du gouvernement de cohabitation qui dirige le pays. Les ministres dont l’interrogatoire a entrainé ce que le Chef de l’Etat qualifie de « tentative de coup d’Etat », font d’ailleurs partie de cette opposition politique.
Cette dissolution a d’ailleurs été à l’ordre du jour d’un Conseil d’État au palais présidentiel ce matin qui a réuni les représentants des grands corps de l’État, notamment le président de la Cour suprême, le président de l’Assemblée nationale, Domingos Simoes Pereira, et le Premier ministre Geraldo Martins, ainsi que les leaders des partis politiques.
Le décret présidentiel portant dissolution du parlement précise que « la date des prochaines élections législatives sera fixée le moment opportun, conformément aux dispositions […] de la Constitution ».
Pour le Chef de l’Etat, il y a une complicité entre des éléments de la Garde nationale et des intérêts politiques au sein de l’appareil d’Etat.