Un juge sénégalais a ordonné jeudi que le chef de l’opposition emprisonné, Ousmane Sonko, soit réinscrit sur les listes électorales, ouvrant ainsi la voie à sa candidature à l’élection présidentielle de l’année prochaine.
Le juge a confirmé la décision d’un tribunal régional datant d’octobre et annulée par la plus haute juridiction sénégalaise le mois dernier, qui avait déclaré que la question de savoir si Sonko devait être réinscrit sur les listes électorales devait être renvoyée au tribunal de première instance de Dakar. M. Sonko est au centre d’un bras de fer avec l’État depuis plus de deux ans.
« Le juge a ordonné la réintégration d’Ousmane Sonko dans le fichier électoral. Nous remercions d’abord le peuple sénégalais, l’ensemble des patriotes… patriotes au sens bien entendu large du terme. Ceux qui se sont mobilisés pour la justice. Pour des élections inclusives et également pour le respect du droit de vote. Parce qu’au-delà de tout il s’agissait de respecter un droit de vote. Les Sénégalais veulent voter pour un candidat de leur choix et choisir librement leur président, en vertu du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », a déclaré Bamba Cisse, avocat d’Ousmane Sonko.
Toutefois, ce scénario où la justice ordonne la réintégration de l’opposant aux listes électorales donne un air de « déjà vu ». L’administration sénégalaise avait déjà, à maintes reprises, refusé d’intégrer Ousmane Sonko en dépit d’une décision similaire d’un Tribunal de Ziguinchor en se fondant sur l’appel interjeté par l’Etat. Une fois encore, l’Etat sénégalais aurait déjà prévu de faire un recours contre le jugement d’aujourd’hui.