Alors qu’il avait annoncé sa volonté de ne pas briguer un 3ème mandat à la tête du Sénégal et désigné l’actuel Premier Ministre Amadou Bâ comme son candidat aux présidentielles, Macky Sall pose ces derniers jours des actes qui s’apparentent à un rétropédalage. A-t-il vraiment réussi à s’exorciser des démons du 3ème mandat ?
En politique, la « parole donnée » n’a pas plus de poids que la plume d’un oiseau. Les exemples de rétropédale sur le « partira ou partira pas du pouvoir » sont légions en Afrique : Feu GNASSINGBE Eyadema qui avait donné sa parole de militaire avant de se raviser plus tard et surtout le cas le plus récent celui de l’ivoirien Alassane Ouattara.
Ces « jurisprudences » ont été à l’origine des doutes émis par certains adversaires politiques de Macky Sall au lendemain de son annonce de ne pas briguer un 3ème mandat.
Les évènements orchestrés depuis quelques jours par le Chef de l’Etat sénégalais semblent aller dans un véritable rétropédalage.
Il y a d’abord la décision d’un report des élections présidentielles à la veille du début des campagnes en invoquant une certaine discrimination dans le traitement des candidatures par le Conseil Constitutionnel.
Ensuite, le Chef de l’Etat sénégalais aurait également envoyé des émissaires auprès de l’opposant Ousmane Sonko, incarcéré depuis juillet 2023, pour des négociations sur sa libération. Pourtant, la question de la candidature de l’élu de Ziguinchor aux présidentielles a été au cœur de procès rocambolesques qui ont entrainé des violences et des décès dans tout le pays.
Pour plusieurs observateurs avertis, Macky Sall serait en train de rebattre les cartes pour justifier son éventuelle candidature aux élections reportées à la fin de cette année 2024.
Dans tous les cas, les démons du 3ème mandat semblent plus que jamais avoir élu domicile en Afrique de l’Ouest.