Religieuse togolaise membre de l’Œuvre de Saint-Augustin, Sœur Pierre-Elise Gafah est journaliste spécialisée en audiovisuel, puis en presse écrite. Elle est l’une des premières religieuses journalistes du Togo et d’Afrique totalement dévouée à la pastorale des médias. Portrait.
Journaliste et écrivaine, Sœur Pierre-Elise Gafah, septuagénaire, s’est engagée dans la congrégation des Sœurs de Saint-Augustin il y a près de soixante ans. Aujourd’hui au repos dans la capitale togolaise Lomé, elle fait partie de la première génération d’agents pastoraux formés au Centre de recherche et d’enseignement en communication audiovisuelle et communication de la foi (Crec-Avex) fondée en 1971 à Lyon en France par le père Pierre Babin et désormais dénommé CREC International.
Après cette formation en « audiovisuel et catéchèse » à Lyon, suivie de quelques années d’expérience pratiques, elle a fondé le Centre audiovisuel Saint-Augustin à Lomé, en 1977. « Dans ce centre, j’ai organisé une série de formations en communication audiovisuelle et catéchèse à l’attention des agents pastoraux de la sous-région ouest-africaine », précise-t-elle à La Croix Africa.
Tout comme ses consœurs, sœur Pierre-Elise qui est également secrétaire de direction a travaillé pendant quelques années à la Librairie Bon Pasteur de Lomé gérée par sa famille religieuse. Puis, elle a suivi d’autres formations en communication avant de compléter par des études universitaires en journalisme avec un mémoire sur le thème « La Presse catholique en Afrique de l’Ouest francophone » présenté en 1990 à l’Institut de journalisme et de communication sociale de l’Université de Fribourg, en Suisse.
« Évangéliser par les médias est ma vocation »
« Le Seigneur m’a gratifié d’une foi très solide et de cette vocation à évangéliser par les médias », affirme-t-elle, avant de préciser qu’elle n’a « jamais voulu négocier cette vocation ». Pressentie pour un poste de communication au secrétariat du Sceam à Accra au Ghana, c’est finalement sa supérieure générale, sœur Pierre Descartes, qui a insisté pour qu’elle réponde à cette mission. Elle a été nommée secrétaire exécutive du Comité épiscopal panafricain pour les communications sociales (Cepacs) et y a servi l’Église de 1992 à 1997. « Une femme peut occuper ce poste et vous êtes compétente pour cette mission », lui avait confié le Cardinal John Patrick Foley, président du Conseil pontifical pour les communications sociales de 1984 à 2007, contrairement à l’avis de certains.
Elle était la première femme admise à ce poste vacant pendant des années. L’un des défis à relever était la réorganisation et le renforcement de ce département, mais aussi les divers services aux huit régions de l’Église catholique en Afrique. « J’ai apporté mon concours à la création de l’Institut supérieur de communication (Iscom), rattaché à l’Université catholique d’Afrique de l’ouest, unité universitaire d’Abidjan », évoque-t-elle. Une distinction honorifique lui a été décernée en novembre 2023 par l’instance continentale de l’Église.
Après sa mission au Cepacs, et pendant qu’elle était en année sabbatique en Amérique, sœur Pierre-Elise a été rappelée pour être directeur des études à l’Iscom qui connaissait des difficultés. Et pour que le Saint-Siège puisse reconnaître cet institut comme catholique, elle a dû proposer les cours « communication et pastorale » et « Église et médias » et y a formé des générations d’agents pastoraux dont plusieurs redoutaient « sa rigueur » qu’elle ne peut dissimuler. « L’amour de ma consécration à Dieu et ma rigueur m’ont aidé à faire mon travail, malgré les nombreux écueils », explique-t-elle.
Source: africa.la-croix.com
0 thoughts on “Togo-Sœur Pierre-Elise Gafah, une pionnière de l’évangélisation par les médias en Afrique”