Le Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES), jadis reconnu pour sa rigueur et son sérieux, se retrouve une fois de plus au cœur d’une controverse qui ébranle ses fondations. Cette nouvelle crise s’inscrit dans une série de scandales qui ont entaché la réputation de l’institution ces dernières années.
Une récente révélation du Professeur Isaac Yankhoba Ndiaye met en lumière des défaillances majeures dans l’évaluation des dossiers des enseignants chercheurs du supérieur souhaitant progresser dans leur carrière. Les réformes récemment introduites par le CAMES, telles que des réunions de CTS en ligne et de nouvelles grilles d’évaluation, semblent avoir exacerbé les dysfonctionnements plutôt que de les résoudre.
Le cœur du problème réside dans l’ingérence du CCG dans les décisions du Comité Technique Spécialisé (CTS), traditionnellement chargé de l’évaluation scientifique des candidats. Le Professeur Ndiaye dénonce une substitution injustifiée du CCG au CTS, remettant en question l’intégrité du processus d’évaluation.
« Le dernier épisode en date voit le CCG intervenir après les délibérations du CTS, rejetant plusieurs dossiers faute de pertinence scientifique. Le CCG a fait reprendre les délibérations, insistant pour inscrire certains candidats ajournés, contournant ainsi l’autorité du CTS. En conséquence, trois membres du CTS ont démissionné, estimant que leur rôle n’avait plus de sens dans cette nouvelle configuration », informe-t-on.
Face à cette situation, des démissions au sein du CTS sont annoncées. Si ces démissions se concrétisent, elles représenteraient un sérieux désaveu pour le CAMES. Cependant, comme le note un observateur, « démission n’est pas dans nos ADN », laissant planer le doute sur la réalité de ces menaces.
Cette crise soulève des questions profondes sur l’avenir du CAMES et son impact sur l’enseignement supérieur en Afrique francophone. Comme le souligne un critique, « le CAMES des promotions au rabais prend corps et devrait aussi longtemps que possible irriguer négativement le décollage de l’Afrique francophone. »
Le Professeur Ndiaye appelle à un audit technique et financier du CAMES. Il propose également d’explorer d’autres modes d’évaluation pour les enseignants, à l’instar des pratiques béninoises, si cette situation persiste. Il exhorte les autorités à examiner de près les événements actuels au sein du CAMES, arguant que la crédibilité scientifique de l’Afrique est en jeu.
Il faut noter qu’il y a quelques années, c’était un comité d’éthique et de déontologie instrumentalisé par l’ex-secrétaire général Mbatchi contre ceux qui voulaient encore donner du sens au CAMES. Autrement dit, la crise n’est nouvelle et semble profonde et le Cames est à la croisée de véritables choix et non des réformettes qui ne produisent toujours pas les vraies ruptures!