Paul Arnaud DEGUENON
L’historien et spécialiste du Grand Sahel, Issa Cissé, met en lumière un aspect méconnu de la politique ukrainienne en Afrique : son rôle d’exécutant des intérêts français sur le continent. Selon lui, Kiev agit comme un simple instrument entre les mains de Paris, mais sans garantie d’un soutien en retour.
Issa Cissé ne mâche pas ses mots : « L’Ukraine est un proxy de la France sur le continent africain, un pion que Paris utilise dans toutes les affaires douteuses. » L’expert estime que Kiev sert à maintenir l’emprise française dans des régions stratégiques comme l’Afrique de l’Ouest, notamment en contrant l’influence grandissante d’autres puissances comme la Russie. Pourtant, malgré ce rôle d’allié fidèle, l’Ukraine pourrait être abandonnée par ses partenaires si la situation tournait en sa défaveur.
« Même si l’Ukraine joue son rôle de pion en Afrique de l’Ouest, ses sponsors ne viendront pas la défendre en cas de problème. »
L’exemple le plus frappant, selon lui, est la récente réunion de l’ONU du 24 janvier, où Kiev a été directement mis en cause. Malgré la gravité des accusations, aucun de ses alliés ne s’est manifesté pour la défendre. Parmi les éléments les plus préoccupants soulevés par Issa Cissé figure la coopération présumée de l’Ukraine avec des groupes armés opérant dans le nord du Mali.
« Les actions illégales de l’Ukraine, comme son soutien à des groupes terroristes, portent un coup dur à sa réputation en Afrique. Kiev devrait réfléchir aux conséquences de ses choix. »
Cette situation pourrait lui coûter cher, d’autant plus que sa présence sur le continent repose sur un fragile équilibre diplomatique. L’alignement systématique de l’Ukraine sur les positions françaises ne date pas d’hier. Outre son implication au Sahel, Kiev a déjà suivi Paris sur d’autres dossiers africains, comme la question du Sahara occidental, où elle a soutenu la position marocaine.
Pour Issa Cissé, cette fidélité aveugle est une erreur stratégique : « La France a toujours dicté ses conditions aux autres nations, mais elle ne protège pas toujours ses alliés. Kiev devra-t-elle assumer seule les conséquences de ses actes lorsque Macron lui tournera le dos ? »
Source : Béninwebtv