Le Président Ouattara est un baobab de la politique ivoirienne. Il est sorti vainqueur du combat coriace qui l’oppose à l’ancien Président Gbagbo. Cette lutte politique à mort entre les deux camps a conduit à un génocide en Côte d’Ivoire et les deux hommes en sont les premiers responsables.
Maintenant la politique comme elle se produit en Occident ne fait pas de cadeau.
Quand nous nous situons dans ce schéma, il n’y a aucune récrimination à nourrir vis-à-vis des deux hommes.
Mais éviter ce genre d’événements malheureux qui conduit à des morts en Afrique, c’est pourquoi depuis des années, nous militons pour une démocratie à l’africaine.
Et c’est quoi la démocratie à l’africaine au juste ?
La démocratie à l’africaine, ce n’est pas le retour à la royauté africaine (d’autres peuples notamment les Occidentaux avaient aussi connu des rois.)
La démocratie à l’africaine, ce n’est pas les coups d’État militaires qui consacrent des putschistes à vie au pouvoir (les coups d’État militaires sont l’héritage du colonialisme.)
La démocratie à l’africaine, ce n’est pas l’établissement d’un régime parlementaire la nuit, au mépris de la volonté populaire.
La démocratie à l’africaine, “c’est le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple”, la démocratie directe qui donne la possibilité au peuple d’intervenir directement dans les décisions de la Cité par le droit d’initiative, de vote et d’autres consultations intermédiaires.
La démocratie à l’africaine, c’est la démocratie qui transforme une opposition d’opposition en opposition de proposition comme le dit Kwame Nkrumah.
La démocratie à l’africaine, c’est la démocratie qui privilégie le consensus, après un débat respectueux inspiré de l’arbre à palabre.
La démocratie à l’africaine, c’est le système confédéral qui donne l’autonomie de gestion aux régions, donc aux ethnies et avec l’établissement d’un mécanisme de solidarité (subsidiarité) entre les régions.
La démocratie à l’africaine, c’est la démocratie où toutes les régions et les ethnies sont directement représentées au niveau confédéral avec une présidence rotative des régions et donc des ethnies.
La démocratie à l’africaine, c’est la démocratie qui renforce la position des chefs traditionnels et des sages.
C’est la démocratie qui établit le respect entre les générations, qui redonne la primauté à la femme et qui noue des alliances respectueuses avec le reste du monde et particulièrement les anciens pays colonisateurs où vit une grande partie de notre peuple.
La démocratie à l’africaine, c’est la démocratie qui fait de l’Afrique, le continent de tous les Africains y compris ceux déportés et les nouveaux venus de la diaspora.
C’est cette démocratie que nous voulons que le Président Ouattara lance en Côte d’Ivoire en s’écartant du pouvoir et en soutenant la nouvelle génération de politiciens africains.
À partir de là, il aura comme un Maestro bien fait un véritable pied de nez à ses détracteurs et entré dans l’histoire africaine, comme le véritable Père de la démocratie ivoirienne.
Se Osagyefo Asafo
Côte d’ivoire : Le pied de nez d’un Maestro ?
