Souvent, c’est quand on croit que tout est acquis que les pires problèmes surviennent. La vie est ainsi faite. À bien regarder les choses, la nouvelle Constitution de la 5ème République pourrait être un piège subtil qui peut se refermer à tout moment sur son initiateur.
Contrairement à ce qu’on pense, la Constitution de 1992 offrait au chef de l’État les meilleures garanties de longévité au pouvoir. Avec ce texte, il suffisait de quelques modifications pour remettre le compteur des mandats présidentiels à zéro et s’assurer ainsi un pouvoir à vie. Rien ne pouvait véritablement échapper au contrôle, puisque armée, justice, cour constitutionnelle, CENI et tous les instruments de pouvoir étaient entre les mains de gens qui doivent tout à Faure Gnassingbé. Même les crises les plus spectaculaires comme les manifestations de 2017 menées par Atchadam Tikpi, pouvaient être neutralisées. La minorité qui mange ayant tout intérêt à ce que rien ne change, elle mettrait toujours la machine répressive en œuvre pour garder le pouvoir de Faure.
Mais avec la 5ème République, les réalités vont être floues, voire pernicieuses. C’est vrai que Faure restera au cœur du dispositif, en tant que Président du conseil des ministres, mais un autre poste de pouvoir sera également désormais visible. Il s’agit du poste de Président de la République, occupé par un autre, issu du même sérail, du même système, et pourtant… potentiellement concurrent.
En cas de troubles sociaux graves, la machine d’État que sont Sénat, Assemblée nationale, armée, justice, cour constitutionnelle etc. pourrait très bien considérer que Faure n’est plus indispensable. Pire, qu’il est devenu un poids. Et dans ce cas, pourquoi se battre pour lui, alors qu’un président de la République déjà en place, loyal, formé au même moule du parti UNIR, pourrait continuer à garantir les privilèges et les « mangements » des grands et petits barrons du pouvoir ? C’est là que réside le danger.
Ce n’est plus le coup d’État classique qui guette, mais c’est un coup d’État institutionnel silencieux et légal qui pourrait s’opérer. La constitution qu’on croyait protectrice pourrait se transformer en instrument de déchéance et le système que Faure Gnassingbé a bâti pourrait le sacrifier pour se sauver lui-même. Ce ne sera ni la rue, ni les armes qui décideront, mais les textes qu’il a contribué à faire naître.
N’djo
Source : Sikaajournal.tg
C’est possible… Mais ce qui est certain, c’est que l’opposition est légalement en droit d’obtenir l’alternance en gagnant les élections locales, régionales et législatives… Et c’est à partir des élections de conseillers municipaux ! Gagne ou ne te plains plus…