Depuis le 27 août 2025, Abdoul Aziz Goma, détenu à la prison civile de Lomé, a entamé une grève de la faim. Par ce geste, il entend protester contre la détention de prisonniers politiques, les conditions inhumaines de détention, ainsi que les actes de torture et traitements dégradants subis par des détenus. Au sixième jour de cette grève, le 1er septembre 2025, il a été victime d’une grave crise qui a nécessité son transfert en urgence à la clinique Biassa. Mais selon son témoignage, au lieu de recevoir les soins nécessaires, il a subi de nouvelles violations de ses droits fondamentaux.
Refus d’hospitalisation
Alors que les médecins recommandaient son hospitalisation, l’administrateur de la prison civile de Lomé, monsieur Balaka, a catégoriquement refusé, compromettant ainsi son droit à la santé et à une prise en charge médicale adéquate. Rappelons que les frais des soins hospitaliers et d’hospitalisation sont à la charge de M. Abdoul Aziz Goma. C’est ainsi pour tous les détenus politiques.
Violation du secret médical
Contre toute déontologie médicale, un agent pénitentiaire a été imposé à l’intérieur de la salle des urgences pour assister aux échanges entre le détenu et ses médecins, sans son consentement.
Présence d’armes dans un espace médical
Toujours selon Abdoul-Aziz Goma, un des agents a fait entrer son arme à feu dans la salle des urgences, mettant en danger non seulement le patient, mais également les autres malades et le personnel médical présents. Une pratique inédite, puisque par le passé, les gardes pénitentiaires attendaient à l’extérieur de la clinique, sans armes.
Brutalités et intimidation contre une accompagnatrice
Enfin, l’un des agents aurait brutalisé une dame venue assister le détenu en pleine crise. Son téléphone lui aurait été arraché de force, puis fouillé illégalement, avant qu’elle ne parvienne à le récupérer.
Un appel à la communauté nationale et internationale
Ce témoignage révèle de graves atteintes aux droits de l’homme et à la dignité humaine. En poursuivant sa grève de la faim, Abdoul-Aziz Goma appelle à la libération de tous les détenus politiques, à la fin des traitements inhumains en détention et à l’amélioration des conditions carcérales au Togo.
Dans la journée du 2 septembre, Abdoul Aziz Goma, toujours très souffrant et dont, probablement, les pronostics vitaux seront engagés bientôt, n’a pas pu se rendre à l’hôpital. Le directeur de la prison était introuvable toute la journée de mercredi.
Le Trihebdomadaire « Liberté » N° 4033 du 05 septembre 2025