De nos jours, tout le monde parle de l’échec de la démocratie occidentale et de la nécessité d’opter pour la démocratie africaine sur le continent.
Mais personne n’explique véritablement ce que c’est que la démocratie à l’africaine. Rares sont aussi les recherches et écrits scientifiques qui traitent du sujet.
Les putschistes africains qui plagient le concept, se perdent quant à eux complètement dans sa réalisation.
N’en témoigne leur démarche de modification des constitutions qui finalement remet les mêmes choses au même endroit.
La nouvelle Constitution de la Centrafrique et celle qui est mise en consultation au Mali en sont les preuves patentes.
La démocratie à l’africaine, qu’est-ce que c’est finalement?
En 2015, dans deux ans il y aura dix ans, nous écrivons:
« Depuis 1990, les Togolais d’Afrique ont commencé à se confectionner la mode occidentale de la démocratie. Un quart de siècle plus tard, ils n’ont jamais réussi à la ficeler, pour l’essayer ensuite, avant de penser enfin à procéder aux dernières retouches. À l’heure du bilan pour comprendre le pourquoi ce surplace, la logique politique recommande au peuple togolais de remercier sincèrement Jean-Pierre Fabre et tous ses camarades leaders politiques de la génération 90 et de les accompagner tranquillement vers une retraite politique bien méritée. En place, le peuple togolais d’Afrique gagnera sa libération en positionnant une nouvelle génération de leaders sains, désintéressés et décomplexés (…)
Cette nouvelle génération de leaders doit fondamentalement avoir trois choses : la sainteté, le désintérêt et le décomplexe.
La sainteté, parce qu’il ne sera plus question d’une génération corrompue et corruptible, adepte des vociférations, du suivisme politique du parti le plus populaire, d’un esprit suffisant de manitou, de la “connaissance-tout” et de la suffisance légère. Il s’agira au contraire d’une génération blanchie de tous ces défauts, moins émotive et qui sait analyser froidement la donne politique.
Le désintérêt, parce qu’il ne s’agira plus d’aller à la chose publique pour amasser pour soi, une part, la plus grande possible.
Il sera question au contraire d’une génération qui s’engage pour la libération du peuple togolais et prête à mourir pauvre et sans honneur.
Le décomplexe, parce qu’il ne s’agira plus d’une génération qui suit systématiquement les règles démocratiques préétablies ; il s’agira plutôt d’une génération qui n’a pas froid aux yeux et surtout capables d’établir d’autres règles qui répondent uniquement aux exigences du bonheur de son peuple. » (Se. O. T. Asafo dans Merci Jean Pierre Fabre, publié le 01.05.2015.)
Dans une autre sortie en 2017, nous lançons les pistes de concrétisation de la démocratie à l’africaine que nous résumons en ROOR :
« Réfléchir sur une nouvelle constituante qui tire ses fondements de notre mode de pensée et de vie.
Une consultation large de toutes les couches sociales, des panafricanistes de renom togolais, africains et d’ascendance africaine est utile ;
Organiser les représentations régionales par consultation locale. Chaque région choisit ses représentants sur la base du mode traditionnel de choix ;
Organiser la Représentation Nationale avec une rotation annuelle de cinq conseillers régionaux ;
Renforcer la chefferie locale avec une assemblée villageoise représentée par chaque famille.
Aucun régime politique autre que le fédéralisme africain n’est adapté à notre territoire.
Les exemples sont là pour nous conforter dans notre affirmation : le Ghana, le Bénin, le Mali, le Sénégal sont des Républiques. Ils organisent des élections démocratiques et pourtant ils sont restés appauvris comme le Togo.
Sous ce régime, aucun citoyen ne sera écarté ; aucune chasse à l’homme ne sera tolérée et aucun fils d’Afrique ne sera remis aux institutions qui nous dominent.
De mémoire d’hommes, Hitler, l’un des pires criminels de l’histoire du monde, n’a jamais été jugé même à post-mortem par le TPI.
Dans la mise en place de ce nouveau modèle de gouvernance, acceptons de commettre des erreurs.
L’essentiel, c’est qu’à la longue et de longue haleine, nous arrivions à le parfaire avec des réflexions poussées et reposées.
Nous devons éviter la logique de République, de la Constitution de 1992 et de « Faure doit partir » (Faure est un système composé de RPT-UNIR, des opposants et des ramifications extérieures et internationales. C’est un parti qui représente au moins 35% de l’électorat selon les chiffres donnés par les opposants pour les dernières élections.
Dans les démocraties auxquelles nous nous référons maladroitement, faire partir cette représentation est un suicide.)
Ayons à l’esprit que les peuples laminés ne peuvent gagner en rangs dispersés. Il nous faut donc marcher solidaires.
Notre territoire du Togo se doit d’accepter le rôle-cobaye de régime de gouvernance de l’Afrique par les Africains et dans un continent qui veut se libérer de la domination impérialiste. »
(Se O.T. Asafo dans Appel à la vaillante jeunesse togolaise, publié le 08.09.2017.)
Dans des écrits passés et suivants, nous n’avons cessé d’arrondir les angles de la démocratie à l’africaine : consensus, dialogue, arbre-à-palabre, démocratie directe, État fédéral d’Afrique, renforcement des institutions africaines, renégociation de tous les accords internationaux en défaveur de l’Afrique, conquête des institutions internationales et de la primauté mondiale, Retour de la diaspora, etc.
Voilà les racines que nous ne cessons de faire pousser pour solidifier le tronc de la démocratie à l’africaine.
Pendant que nous étions déjà dans la logique de la démocratie adaptée aux réalités de notre continent, les juntes militaires, les néo-activistes panafricains s’agglutinaient autour de la démocratie à l’occidental, du multipartisme, des élections balafrées.
Que donc ces gens-là disent de nous que nous sommes « les esclaves du maître » c’est tout simplement accepter que le serpent se mord la queue.
Dans tous les cas, la démocratie à l’africaine est la démocratie sans rien de plus, la démocratie originelle, “la démocratie du peuple, par le peuple et pour le peuple.”
Dans sa conception africaine moderne, elle est la démocratie nkrumahiste revisitée et en tant que discipline d’Osagyefo, nous-nous réclamons du néo-nkrumahiste, en un mot, le socialisme de Nkumah débarrassé de ces parasites communistes et socialistes occidentaux.
Nous appelons finalement ce nouveau courant le Nkrumahiste solidaire africain.
Il est donc temps pour les intellectuels africains de se réapproprier le concept de la démocratie à l’africaine, aider à améliorer les contours et surtout à la concrétiser sur tout le continent.
Alors, réussirons-nous à botter dehors, les révisionnistes de tout acabit qui affirment de manière saugrenue que « la démocratie n’est pas adaptée à la culture africaine. »
N’est-ce pas les mêmes qui avaient d’ailleurs dit que “les Africains n’ont pas d’âme (…) n’ont pas d’histoire ? »
L’Afrique est le berceau de la démocratie et les coups d’État ne sont pas compatibles avec la culture politique africaine.
Ces derniers sont en réalité l’autre face, les reliques de la “démocratie à l’occidental.”
Se O. Togoata Asafo
Les africains doivent arrêter de copier tout ce qui se passe ailleurs.
Selon la démocratie importée, un citoyen peut être voleur, violeur, assassin menteur etc…, s’il a plus 50 % il peut gouverner un peuple. Cela ne respecte pas les valeurs des africains.
Donc les africains doivent vraiment réfléchir , l’Afrique est gravement malade.