Dès les premières heures qui ont suivi les feux ravageurs qui ont emporté près de 75% du marché d’Agoè-Assiyéyé, les responsables communaux, le gouvernement, les partis politiques et le Chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé lui-même, ont tous exprimé leurs compassions à l’égard des femmes, principales victimes. Communiqués et rencontres ont abondé. Cependant l’avenir de cette affaire, et par là celui des autres marchés demeurent incertains.
Henri Queuille, homme d’Etat français et plusieurs fois Ministre sous la IIIème République, disait : « La politique, ce n’est pas de résoudre les problèmes, mais de faire taire ceux qui les posent ». Depuis une dizaine d’années déjà, le problème des incendies de marché se pose au Togo. Les grands marchés de Lomé et de Kara avaient ouvert ce malheureux bal.
Cependant les réponses à ces incendies demeurent les mêmes depuis ces années : émois, condamnations, expressions de compassions, ouverture d’enquêtes judiciaires qui n’aboutissent à aucune justice. Et c’est tout ! le scénario se répète depuis le début de ce week-end avec la malheur des commerçantes du marché d’Agoè-assiyéyé.
Et pourtant, les togolais vivent à une ère où il existe des moyens et techniques pour d’abord aisément identifier les causes des incendies ainsi que les auteurs, ensuite pour sécuriser les autres marchés en vue d’éviter à l’avenir de tels drames.
Malheureusement, les autorités togolaises ont choisi d’opter pour la réaction alors que la prévision est l’essence même d’une bonne gouvernance. Au-delà du spectacle qu’offrent le Chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé et son gouvernement, les responsables communaux ainsi que tous les partis politiques togolais, il convient de « redescendre sur terre ».
Il faut désormais réfléchir aux voies et moyens pour ceci ne se reproduise plus. Tous les autres marchés d’envergure de la capitale togolaise et des autres villes doivent être dotés d’un système élémentaire moderne d’alerte incendie.