Togo- Au port autonome de Lomé, les dockers sont en colère

Ils mettent leur vie en danger pour que fonctionne le Port autonome de Lomé (PAL). Mais personne ne reconnaît leurs efforts. Pire, ils sont gratifiés d’un salaire de misère, sans déclaration à la Caisse de sécurité sociale (CNSS) et surtout sans équipement. Les dockers en ont ras-le-bol et manifestent leur colère depuis mardi dernier.

Ce vendredi, encore en sit-in dans l’enceinte du port, au niveau service de main d’œuvre, situé à l’ancien harbour, ils voient débarquer des policiers.

Ces dockers ont alerté la Rédaction de “l’Alternative Info” du drame qui se joue au port de Lomé, surtout lorsqu’un des leurs a été écrasé par une machine la semaine dernière. Le récit est encore disponible sur la page de Ferdinand Ayité.

« Aujourd’hui même le 8/06/24 aux environs de 9h, nous avons encore perdu un de nos collègues dans accident de travail au Port autonome de Lomé. En réalité le collègue en question est décédé dans un navire de fer écrasé par un rouleau de fer, un autre gravement blessé », a alerté la semaine dernière un des dockers.

Une dizaine de dockers ont perdu la vie en l’espace d’un an dans de pareils accidents de travail. « C’est trop », crient les dockers. Ils ont arrêté le travail depuis mardi pour exiger de meilleures conditions. Ils réclament leur déclaration à la CNSS, des équipements de protection pour le travail et bien d’autres choses pour réduire les risques d’accident.

« A l’heure-là où je vous écris, les corps habillés sont sur les lieu pour nous mettre hors de SMOP », informe un des dockers.

Selon lui, il y a trois grades au sein des dockers. Les occasionnels, les professionnels et les permanents. Le problème est que, les grades se donnent par groupe d’âge et non pas par le nombre d’ancienneté. Eux-mêmes (Les autorités portuaires, Ndlr) ont instauré 42 ans pour le professionnel et 50 ans pour le personnel. Donc si tu arrives au port en tant que docker à 20 ans, il te faut 22 ans avant d’être professionnel et 30 ans avent d’être permanent », explique notre interlocuteur.

Mais le souci est que pendant ces 20 ou 30 ans, le docker ne gagne que des miettes. Sans assurance vie pour lui-même ou pour sa famille. Il gagne 3 200 FCFA pour le travail de jour et 5 000 FCFA pour le travail de nuit.

« L’occasionnel n’est jamais payé en fonction de son niveau d’études ni de sa formation. Moi j’ai commencé à travailler au port depuis 2013, mais jusqu’aujourd’hui, je suis toujours occasionnel », regrette-t-il.

Source: Lalternative.info

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