Le 29 septembre 2024, il y a quatre mois, des nervis avaient infiltré les participants à la rencontre citoyenne organisée au siège de la CDPA pour y semer le chaos et la terreur. Cette rencontre animée par le député Guy Marius SAGNA, élu du Sénégal qu’il représente au parlement de la CEDEAO, a été brutalement interrompue par ces individus qui, après avoir commis leur forfait, se sont repliés sans être inquiétés par une patrouille de la gendarmerie qui était stationnée depuis plusieurs heures à quelques mètres en face du lieu de l’agression.
Le bilan de cette attaque préméditée et d’une violence inacceptable est lourd : de nombreux blessés graves, parmi lesquels des députés (Guy Marius SAGNA et Brigitte Kafui ADJAMAGBO-JOHNSON), ainsi que plusieurs responsables de partis politiques et d’associations (Sambiri TARGONE, Issaou SATCHIBOU, Poro EGBOHOU, Linus Kokou ZIDOL GBODONON, Sylvanus OUTCHA, Abdoulaye ALASSANI, François DEGOU). Des journalistes ont également été pris pour cible (Godfrey AKPA, Yawo KLOUSSEH, Hyacinthe GBOEDZRO, Yvette SOSSOU, Romuald Koffi LANSOU), sans compter les nombreux participants violemment agressés sur place.
Les dégâts matériels sont considérables :
• destruction d’équipements de reportage de journalistes ;
• trois voitures et plusieurs motos endommagées ;
• vols de téléphones, d’appareils d’enregistrement, d’ordinateur, d’une importante somme d’argent et des documents personnels du député SAGNA qui furent retrouvés dans la rue de l’Entente derrière l’ancien hôtel de la Paix.
Une enquête ouverte… mais toujours aucune réponse ! Suite à cette attaque qui a provoqué un tollé et une condamnation générale, le gouvernement a annoncé à travers un communiqué l’ouverture d’une enquête par les autorités sécuritaires et judiciaires togolaises. À la demande du commissariat central de Lomé, 22 témoins ont été entendus en octobre 2024. La police s’est même rendue sur le lieu de l’agression ainsi qu’à l’endroit où des documents volés dans le sac du député SAGNA avaient été jetés par les assaillants.
Depuis, c’est le silence total. Même après les récents changements à la direction générale de la police nationale, aucun résultat d’enquête n’a été communiqué. Pourquoi ce mutisme des autorités ? Cette attente interminable est insupportable. La DMP demande la publication immédiate des conclusions de l’enquête. Les opinions publiques nationale et internationale veulent savoir qui sont les commanditaires de cette agression ? Qui en sont les auteurs ?
La DMP constate une fois de plus que les enquêtes ouvertes lorsqu’il s’agit de violences contre les opposants politiques au gouvernement restent systématiquement sans suite. Inversement, lorsqu’un individu pose un acte susceptible d’aider des citoyens à prendre conscience de la gouvernance calamiteuse du régime en place depuis six décennies, les forces de sécurité font preuve d’une célérité remarquable, avec des enquêtes menées tambour battant, des arrestations rapides, et des conclusions livrées sans délai.
La justice n’hésite pas à frapper d’une main lourde les personnes qui souvent ne sont que des victimes de l’arbitraire d’une violence d’Etat injuste. La DMP exige justice et met en garde les autorités contre cette stratégie du dilatoire et refuse que cette affaire soit enterrée comme tant d’autres. Non ! L’agression du 29 septembre 2024 ne restera pas impunie. Nous sommes déterminés à obtenir justice. “Que viennent les tyrans, ton cœur soupire vers la liberté !”
Fait à Lomé, le 30 janvier 2025
La Conférence des présidents