La Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP) a pris une position ferme contre les élections sénatoriales prévues prochainement au Togo. Dans une lettre circulaire adressée à ses élus locaux et régionaux, la Conférence des présidents de la DMP a annoncé sa décision de boycotter ce scrutin, le qualifiant de “manœuvre vicieuse et pernicieuse du régime pour nous amener à entériner sa 5ª République”.
La DMP félicite ainsi ses élus de s’être abstenus de présenter leur candidature et leur rappelle leur devoir de ne pas participer à cette élection. Trois raisons majeures motivent cette décision, selon la lettre signée par la Conférence des présidents de la coalition d’opposition.
Sur le plan économique, la DMP dénonce la création d’une institution qui “engendrera des dépenses supplémentaires pour le budget de l’État, alors que le pays traverse une crise socioéconomique aiguë, exacerbée par une mauvaise gouvernance”. Dans un contexte où la population fait face à de nombreuses difficultés, la coalition estime inacceptable de consacrer des ressources à une structure dont l’utilité est remise en question.
Un déséquilibre électoral
D’un point de vue politique, la DMP rappelle que le corps électoral des sénatoriales est essentiellement composé de conseillers municipaux et régionaux “majoritairement acquis au régime dictatorial UNIR à la suite d’élections frauduleuses en 2019 et 2024”. Dans ces conditions, la coalition considère que toute participation à ce scrutin serait vaine. La DMP conditionne son engagement à “la tenue d’une véritable consultation nationale avec l’ensemble de la classe politique de l’opposition, afin de résoudre le différend national lié à la mauvaise gouvernance du pays”.
Un processus de légitimation du coup d’État constitutionnel
La préoccupation majeure de la coalition réside toutefois dans la finalité de ces élections. Pour la DMP, le véritable objectif du régime est “d’utiliser les candidatures et les votes des grands électeurs de l’opposition pour légitimer son coup d’Etat constitutionnel”. En effet, en prenant part au scrutin, les élus d’opposition risquent d’être instrumentalisés pour faire croire à la communauté internationale que la crise politique au Togo est résolue.
La DMP met en garde ses élus contre toute tentative de débauchage par le régime en place. Elle insiste sur le fait que “ce sénat de la 5ª République, illégal, est en rupture totale et fondamentale avec celui prévu par la 4ª République”. Par conséquent, la coalition appelle ses élus à “ne pas cautionner cette trahison” et à résister face à cette nouvelle tentative de manipulation politique.