« Le Togo en noir » : PYRAMIDE décrète un deuil national et appelle à une marche silencieuse pour honorer les victimes de la répression

Face à la tragédie des 26, 27 et 28 juin ayant coûté la vie à sept jeunes Togolais, l’organisation citoyenne PYRAMIDE appelle à un sursaut de conscience nationale. Elle décrète quatre journées de deuil à compter du 11 juillet, accompagnées d’une marche silencieuse et d’actes symboliques pour défendre la sacralité de la vie humaine et exiger justice pour toutes les victimes de la répression d’État.

Communiqué de PYRAMIDE

 « Le Togo en noir : deuil national pour les 7 victimes des 26, 27 etC 28 juin, suivi d’une marche silencieuse pour la sacralité de la vie et pour la justice de toutes les victimes »

Chers compatriotes togolais, panafricain(e)s et ami(e)s du Togo,

Depuis des décennies, le Togo est le théâtre d’une violence d’État systémique, instrumentalisée pour étouffer les aspirations démocratiques du peuple et maintenir un régime autoritaire fondé sur la peur et la répression. Le régime RPT/UNIR a méthodiquement instauré une politique de brutalité et d’impunité, laissant derrière lui un sillage de souffrances humaines, de larmes, de sang, et de vies brisées.

La vie des Togolais est sacrée.

C’est à partir de cette vérité fondamentale que nous interpellons solennellement les autorités togolaises, la hiérarchie des forces de défense et de sécurité, ainsi que ceux qui exécutent leurs ordres de répression sanglante, qui banalisent et désacralisent la vie humaine au Togo.

Nous refusons de continuer à vivre dans un pays où la violence d’État est la seule réponse face aux revendications pacifiques d’un peuple en quête de justice, de dignité et de liberté.

Souvenons-nous.

Souvenons-nous de David Ahlonko Bruce, ancien chef de cabinet de feu Mgr Kpodzro, enlevé le 6 septembre 1994 devant ses enfants, à proximité de l’État-major des FAT. Il n’a plus jamais été revu.

Souvenons-nous de Anselme Sinandare et de Douti Sinalengue, tués en 2013 à Dapaong.

Souvenons-nous de Rachad Agrigna-Maman à Bafilo, de Abdoulaye Yacoubou à Mango, tombés en 2017.

Souvenons-nous de Joseph Zoumekey à Bè-Kpota, de Moufidou Idrissou et de Nawa Ino Tchakondo à Togblécopé, assassinés en 2018.

Et aujourd’hui encore, nous pleurons sept nouveaux martyrs, tombés sous les balles ou retrouvés dans la lagune, lors des manifestations pacifiques des 26, 27 et 28 juin 2025.

Ces jeunes Togolais sont morts pour avoir exprimé un désaccord, une espérance, une volonté de changement. Ils ont été fauchés par la répression, comme tant d’autres avant eux. Nous refusons qu’ils soient réduits à de simples statistiques. Ils avaient un nom, une famille, une vie, un avenir.

Nous n’oublions pas non plus les dix prisonniers politiques et d’opinion morts en détention ces dernières années, dans des conditions inhumaines, privés de soins, de justice, et de toute forme de dignité. Leur mémoire mérite elle aussi d’être honorée.

Nous réclamons une enquête internationale indépendante pour faire toute la lumière sur ces morts et établir les responsabilités.

Le silence officiel est assourdissant.

Face à cette tragédie humaine, les autorités ont choisi le déni, le mensonge, la manipulation.

Elles évoquent de prétendues noyades, parlent d’images générées par intelligence artificielle, se contredisent sur le nombre de morts, espérant réduire leur responsabilité à deux ou cinq décès officiellement reconnus. Pendant ce temps, les miliciens circulent librement, tandis que des manifestants pacifiques sont condamnés par une justice instrumentalisée.

Ce cynisme est une insulte à notre mémoire nationale, à notre humanité collective, à la souffrance du peuple togolais.

Appel à l’action

C’est pourquoi nous, membres de la société civile, citoyens engagés, membres de la diaspora et représentants de partis politiques, blogueurs. tik tokeurs, appelons à un sursaut national de conscience.

Nous décrétons, à partir du vendredi 11 juillet 2025, quatre journées de deuil national.

Nous appelons tous les Togolais à porter le noir, symbole de deuil et de recueillement, et à se joindre à une grande marche silencieuse le lundi 14 juillet 2025 à 11h.

•             Le cortège partira de Bè-Kodjindji

•             Il s’achèvera à la lagune de Bè, lieu de mémoire et de douleur

À midi, nous appelons à une minute d’arrêt national :

•             Les églises feront sonner les cloches

•             Les conducteurs feront tonner les klaxons

•             Les commerces suspendront temporairement leurs activités

En amont :

•             Vendredi 11 juillet : prières musulmanes dans les mosquées

•             Dimanche 13 juillet : prières chrétiennes dans les églises

À partir du 11 juillet, que la couleur noire envahisse la ville : sur les vêtements, dans les bureaux, dans les commerces, dans les rues.

C’est notre acte de désobéissance civique, pacifique mais résolu, face à un régime qui a perdu sa légitimité morale.

Un devoir de mémoire

Peuple togolais,

Unis dans le recueillement, portons ensemble le deuil national.

Unis dans la douleur, honorons ensemble nos morts.

Unis dans la mémoire, exigeons la justice.

Ils sont tombés pour que vive la liberté,

pour que notre peuple se relève,

et pour que plus jamais, la violence d’État ne soit tolérée sur la Terre de nos aïeux.

Le peuple n’oubliera pas.

Justice pour les victimes.

La vie des Togolais est sacrée et protégée par la Constitution.

Plus jamais une goutte de sang togolais ne doit être versée impunément.

Non à la répression sanglante des forces de défense et de sécurité.

“Que viennent les tyrans, ton cœur soupire vers la liberté.

La lutte des peuples est invincible.”

Vive le Togo libre, démocratique, solidaire et prospère.

Fait  a Lome, le 09 juillet 2025

Pour PYRAMIDE,

Che Hellu Nyamassadji Laté Héfumé Alphonse Lawson

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