Le Togo veut adopter une nouvelle stratégie dans la lutte contre la corruption. Présenté officiellement à la presse le 29 juillet 2025 à Lomé, un programme novateur d’éducation à l’intégrité sera progressivement intégré dans le système éducatif, avec une généralisation prévue pour l’année scolaire 2027-2028.
Porté par la HAPLUCIA et soutenu par le ministère de l’Enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’apprentissage, ce projet vise à inculquer aux élèves dès le plus jeune âge des valeurs fondamentales telles que la probité, l’honnêteté, la responsabilité et la redevabilité.
Le programme adopte une double approche pédagogique : l’approche intégrée — qui insère les notions d’éthique dans les matières existantes à tous les niveaux, y compris le primaire — et l’approche modulaire, destinée à l’enseignement technique et supérieur. Les cours d’Enseignement civique et moral (ECM) seront les principaux vecteurs de ce contenu.
La mise en œuvre se fera progressivement, sans perturber le calendrier scolaire. Dès novembre 2024, les instances de pilotage seront installées, suivies de l’élaboration des curricula en 2025, puis d’une phase de pré-test jusqu’en 2027, avant le déploiement national. Le budget global est estimé à plus de 650 millions de FCFA.
Pour le président de la HAPLUCIA, Aba Kimelabalou, la prévention est essentielle : « Il ne s’agit pas de réprimer, mais d’inculquer une culture de l’intégrité dès le bas âge ». Inspiré par des modèles internationaux, le projet ambitionne de transformer en profondeur les mentalités, en misant sur l’éducation plutôt que la seule répression.
Les médias auront un rôle-clé dans ce chantier, en sensibilisant le public et en accompagnant les débats citoyens. Comme l’a rappelé M. Kimelabalou : « Vous êtes les catalyseurs de la mobilisation sociale ».
Par cette initiative, le Togo parie sur sa jeunesse pour construire une société plus éthique et durable. Un pari audacieux, mais nécessaire.
