Togo-Foot : Samuel Ekoé Galé, lentement mais sûrement

S’il n’a pu faire la carrière de footballeur qu’il souhaitait, bien que talentueux, c’est dans l’entraînorat qu’il s’épanouit à tel point qu’il nourrit de grandes ambitions.

Dimanche 18 juillet 2021. C’est un coach tout heureux que nous avons rencontré, dans un hôtel de la place à quelques minutes du départ pour le stade de Kégué où a lieu, ce jour-là, la finale du championnat national de deuxième division contre Kakadal. L’équipe de Doufelgou sera finalement championne de la D2 aux tirs au but 3-3, temps réglementaire 2-2.

Nous avons parlé, pendant une demi-heure, de lui, de sa conception du football moderne surtout au Togo. Alors, encore entraîneur prinicipal des porcs-épics de Lavié, il a évité soigneusement de nous révéler qu’il allait rendre le tablier quelques jours plus tard, sans jouer aucun match en première division.

Ce qui frappe chez Samuel Ekoé Galé, c’est sa simplicité sur fond de politesse et de bienveillance. Aujourd’hui âgé de 46 ans, sa vie pourrait se résumer en une détermination à vouloir titiller le sommet.

Bercail

Le Germano-togolais se sent bien sur le vieux continent lorsqu’il reçoit un jour un appel de John Agoulou. Si dans un premier temps, ce dernier n’a pas réussi à le convaincre de revenir au bercail, prendre en charge Kotoko de Lavié dont lui-même, élu président le 25 août 2018 lors d’une assemblée générale élective organisée dans l’enciente de l’école primaire publique centrale de la localité, ambitionne de le faire monter dans l’élite, les relations entre les deux personnes deviennent ensuite rapidement cordiales.

Samuel Ekoé Galé, au début hésitant, franchit finalement le pas. Le projet à lui proposé aurait été déterminant dans sa décision. C’est ainsi qu’il signe un contrat de de trois ans avec les porcs-épics et s’emploie à atteindre l’objectif prinicipal: la montée en première division deux après sa signature.

Le promotionnaire d’Emmanuel Shéyi Adebayor, de Djima Oyawolé, d’Olufadé Adekamni, entre autres, à l’Academy Akoussah Camelio avant de revenir au pays s’est constitué un bad ground à faire pâlir certains.

En effet, titulaire de la Licence UEFA B, obtenue en Belgique, le coach togolais a traîné sa bosse, surtout chez les jeunes en Allemagne, en France, en Luxembourg, au Qatar, au Portugal, etc.

Démission

Alors que certains techniciens à sa place auraient voulu poursuivre l’aventure avec Kotoko de Lavié dans l’élite, lui choisit de rendre le tablier, une fois que sa mission a été accomplie, deux ans après son arrivée sur les bancs.

Ce n’est pas parce qu’il sait que John Agoulou, le président du club, va démissionner dans la foulée qu’il devance les évènements? Toujours est-il qu’il prend quelques mois sabbatiques, le temps de revoir sa famille restée en Europe.

Ambitions

Bien qu’il n’ait jamais caché son envie de diriger un jour une équipe nationale, l’ancien international donne l’impression de ne pas brûler les étapes, de faire ses preuves dans son pays, lentement mais sûrement. Si la montée des porcs-épics occupera toujours une place importante dans son parcours d’entraîneur, il déborde d’ambitions pour s’arrêter-là.

Il fait partie de ses compatriotes qui ont déposé leurs dossiers lorsque la Fédération togolaise de football (FTF) a lancé un appel à candidatures pour le poste de sélectionneur des Eperviers A, suite au départ de l’incorrigible Claude Le Roy. Figurent également sur cette liste Jean-Paul Abalo Dosseh, Nibombé Daré, Jonas Kokou Komla…

Samuel Ekoé Galé n’est pas retenu. Il ne se décourage nullement, espérant que son jour viendra d’une manière ou d’une autre à force d’y croire et de mettre toutes les chances de son côté.

Entente

Selon nos informations, les relations entre lui et John Agoulou sont plus qu’amicales. L’homme d’affaires épanoui aurait dépensé, en trois ans de présidence de Kokoto, au moins, cinq cent (500) millions de FCFA. Jusqu’à son élection le 25 août 2018 peu de personnes lui connaissent son penchant pour le football. Mais il a su démontrer qu’il est un général qui sait conduire sa troupe à la victoire. Il est parti. Mais son nom restera collé à jamais à Kotoko de Lavié. Passons!

Il se susurre que John Agoulou resterait le mentor de Samuel Ekoé Galé. Le second n’a-t-il pas travaillé pendant plusieurs mois dans l’une des boîtes créées par le premier à Lomé avant d’accepter finalement un nouveau challenge il y a seulement quelques jours?

Un nouveau défi

Celui que certains appellent affectueusement “Bielsam”pour sa propension pour le football offensif total à l’image de celui prôné par l’Argentin Marcelo Bielsa a décliné plusieurs propositions venant des clubs togolais, béninois, ghanéens… Mais, alors qu’il se prépare pour repartir en Europe à la quête de la Licence UEFA A, une offre va tout bousculer.

En pleine saison, l’Association sportive de l’Office togolais des recettes (AS OTR), un club corporatiste supposé avoir les moyens de ses ambitions, licencie son entraîneur Sena Fiaboè. Et pour le remplacer le nom de Samuel Ekoé Galé est coché. Au grand de l’Etoile Filante qui, lui aussi, le convoite.

Ce dernier fait partie de ce qu’il y a du mieux au Togo. Le nouveau coach signe un contrat de trois ans. Le rigoureux technicien est missionné à travailler sur un projet à trois phases (court, moyen et long termes) devant permettre à l’AS OTR d’avoir un effectif solide et compétitif. Sera-t-il mis dans les bonnes conditions afin de monter quelque chose de spécial? Seul le temps nous le dira.

Néanmoins, le club otérois semble pour lui un nouveau tremplin devant le conduire à l’objectif final qu’il s’est fixé: une équipe nationale du Togo.

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