« Tout être humain à qui le pouvoir monte à la tête est toujours ridicule » (Henry de Montherlant) Lorsque, suite à la « catastrophe nationale » de 2005, Faure Gnassingbé, dans un tour de passe-passe constitutionnel avait voulu remplacer son père sur le trône, la manière dont il s’y était pris avait choqué le monde et provoqué une levée de boucliers à travers la planète.
Face à la pression en interne que sur le plan international, il confiera alors à ses partisans chauffés à blanc au Palais des congrès de Lomé, que son père lui avait conseillé de ne jamais laisser le pouvoir lui échapper. Le mot est lâché. Pour obéir aux prescriptions de son père, le fils va remuer ciel et terre pour monter sur le trône laissé vacant. En s’imposant au sommet de l’Etat dans la ruine, le sang, les pleurs, la désolation.
Et comme le fils est à l’image du père, il va prendre lui aussi goût au pouvoir et collectionner depuis lors les mandats présidentiels. Prolongeant ainsi la dynastisation du Togo. Son ambition, battre le record de longévité présidentielle de son géniteur. Il se donne les moyens pour ne jamais perdre le pouvoir.
Entretemps, à travers une once de lucidité, il s’était retrouvé dans la peau d’un démocrate hors pair, défendant l’idéal démocratique sur le continent. « Pour que la démocratie progresse en Afrique, il faut nécessairement limiter les mandats à deux ou trois », avait-il plaidé. Comme le bon démocrate se voit à l’épreuve du pouvoir, Faure Gnassingbé ne s’appliquera malheureusement pas les leçons qu’il donnait à tout le continent.
A Accra en 2015, le chef de l’Etat togolais s’était énergiquement opposé à la volonté de la Commission de la CEDEAO de limiter le mandat présidentiel à deux dans l’espace communautaire. Par la suite, il initia le syndrome du troisième mandat avec la remise du « compteur à zéro » où les mandats déjà effectués ne sont pas pris en compte. Une vaste escroquerie politique et constitutionnelle qui lui a permis de s’octroyer un quatrième mandat, un record dans la région ouest-africaine.
Faure Gnassingbé songe déjà à un cinquième mandat. Probablement un sixième, un septième, puis… Pour y parvenir, il a fait verrouiller drastiquement le jeu politique. Depuis plusieurs mois, sous prétexte de la crise sanitaire, le régime a restreint les espaces de liberté et interdit toute manifestation publique. L’Assemblée quasi monocolore, toujours dans un mauvais rôle, a corsé l’addition en prorogeant l’état d’urgence sanitaire jusqu’en septembre de cette année alors même qu’aujourd’hui la maladie n’existe pratiquement plus.
Pour tracer et ouvrir à Faure Gnassingbé un boulevard qui devrait le conduire à un 5ème mandat en 2025, son régime multiplie les actes d’intimidations et les entraves à l’exercice des activités politiques de certaines formations de l’opposition, mais aussi l’Assemblée nationale, encore elle, a introduit de nouvelles dispositions dans la charte des partis politiques qui stigmatisent et excluent de la vie publique une catégorie de Togolais.
Faure Gnassingbé veut écarter tout obstacle qui devrait l’empêcher de jouir d’un nouveau mandat en 2025. Aujourd’hui, le fils et le père totalisent à eux deux, 55 ans de pouvoir absolu. Ils ont vu défiler pas moins de 10 présidents en France. Aux Etats-Unis, 11 chefs d’Etat se sont succédé au pouvoir…
Médard Amétépé
Qu’est-ce que ce torchon ennuyeux apporte concrètement comme information ou comme analyse aux lecteurs que nous sommes?
Certains scribouilleurs togolais doivent apprendre à ne pas toujours vouloir défoncer des portes ouvertes!
Ecrire aujourd’hui que Faure Gnassingbé est mis violemment au pouvoir depuis 2005 pour toute sa vie par la mafia militaro-clanique formée autour de son père défunt, c’est comme si on venait enseigner que le soleil se lève à l’est et se couche à l’ouest!
Les togolais doivent grandir dans leur réflexions.