L’opposant sénégalais a été inculpé lundi de ”fomentation d’insurrection” entre autres, trois jours après avoir été arrêté à son domicile, une inculpation assortie d’un mandat de dépôt.
Le candidat déclaré à la présidentielle de l’année prochaine a été placé en détention dans la foulée. Le juge d’instruction du tribunal de Dakar n’a pas suivi les demandes de ses avocats. Au total, le maire de Ziguinchor est sous le coup de 8 chefs d’accusation selon ses conseils.
« Ousmane Sonko a été entendu et mis sous mandat de dépôt par le doyen des juges d’instruction donc il sera conduit à la prison aujourd’hui. Donc à la suite de débats qui ont duré à peu près 3h, le doyen a pris sa décision. C’est une décision souveraine, mais nous, nous considérons que c’est une décision qui n’est pas normale », a déclaré Youssoupha Camara, un des avocats de l’opposants.
« Je viens d’être injustement placé sous mandat de dépôt. Si le peuple sénégalais, pour qui je me suis toujours battu, abdique et décide de me laisser entre les mains du régime de Macky Sall, je me soumettrai, comme toujours, à la volonté divine », a réagi Ousmane Sonko sur les réseaux sociaux après son face-à-face avec le juge.
Aussitôt son incarcération annoncée, ses partisans sont descendus dans les rues de Ziguinchor notamment. Ils ont dressé des barricades et affronté les forces de sécurité.
Moins de deux heures après son inculpation, le ministre de l’Intérieur Antoine Diome a annoncé dans un communiqué la dissolution de son parti, le Pastef, créé en 2015, justifiant sa décision par ses appels « fréquents » à des « mouvements insurrectionnels » qui ont fait, selon lui, de nombreux morts en mars 2021 et juin 2023 et entraîné « des actes de saccage et de pillage de biens publics et privés ».
« Les biens du parti dissous seront liquidés », ajoute le communiqué.
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