Nuisances sonores, de la nécessité de mettre en place un numéro vert et une brigade spéciale d’intervention

Il y’a deux semaines environs, j’ai été soumis à un phénomène de nuisance sonore. Nous étions dimanche et toute la journée, des personnes avaient joué de la musique dans le voisinage. En journée, cela était déjà suffisamment gênant, mais à 20h30, je trouvai que cela dépassait toutes les bornes. En bon citoyen, je pris ma voiture et me rendis sur place. Il s’agissait d’un mariage religieux, apparemment. Et ils étaient sur une place publique. Je m’adressai aux organisateurs, leur demandant gentiment de penser aux riverains qui devraient aller au travail le lendemain. De mettre le volume pour ceux qui assistaient à la fête, encore que la cérémonie se passant da la rue, les voisins immédiats devraient être affectés. Ils baissèrent un peu le volume en ma présence, et après quelques minutes, ils  le remirent, même un peu plus fort.

Je voulus appeler le poste de police d’Agoè, mais mes recherches sur internet furent infructueuses. C’est en ce moment que je réalisai que la disparition des annuaires téléphoniques n’avait pas été supplée par des annuaires numériques. Mais je ne voulais pas me rendre en personne à la police. Je voulais me plaindre comme simple citoyen. J’ai fini par joindre les services de la mairie qui ont fait cesser le boucan autour de 22h.

Aujourd’hui, des milliers de nos compatriotes souffrent de nuisances sonores, et ayons le courage de le dire, ces nuisances sont majoritairement causées par des cultes religieux. Dans certains quartiers, les cultes durent toute la nuit, et si vous osez porter plainte, vous êtes traités de démon et d’idolâtre. Et pire, les responsable doublent le bruit pour vous exorciser, disent-ils. La direction des cultes a pris un certain nombre de mesures qui ne sont malheureusement pas respectées. Je reviendrai sur ces mesures. Du coup, les victimes hésitent souvent à saisir la police pour éviter d’être indexés par les responsables de ces lieux de culte.

Je vais proposer au ministre de la Sécurité la création d’une brigade de police spéciale anti-nuisances sonores, disposant d’un numéro vert et de moyens d’intervention adéquats. Le numéro vert permettra des dénonciations anonymes et les moyens adéquats permettront la saisie des matériels. Cette brigade, dotée de sonomètres, sera chargée de vérifier d’abord les autorisations fournies par la commune pour la tenue de l’événement, et ensuite le respect du volume sonore autorisé. Sans autorisation, le matériel est automatiquement saisi, et en cas de simple dépassement du seuil de volume sonore, une amende sera appliquée, payable immédiatement.

Le Togo s’est refusé de donner aux communes la possibilité de disposer d’une police municipale. Ce sont les choses que je changerai en 2030. Sinon cette responsabilité incomberait à la police municipale et permettrait aux communes de renflouer les caisses.

On n’en parle pas assez mais les nuisances sonores sont responsables de plusieurs maladies neurologiques, de stress et de mal être. Ailleurs, des études auraient permis de quantifier les effets de ces nuisances sur la santé publique. Il faut sérieusement se pencher sur cette situation.

Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi certains de nos compatriotes n’arrivent pas à comprendre que le voisinage n’a pas à subir les sonorités de leur adoration. Vous êtes 100 dans votre lieu de culte, pourquoi ne pas chanter pour les 100 qui partagent la même croyance. Les 10 000 qui sont dans le quartier et qui ont d’autres croyances sont-ils obligés de subir votre adoration ? Le pire, c’est que ceux qui nous ont apporté ces religions ne font pas de pareilles choses chez eux.

Quels sont, selon vous, les mesures à prendre pour mettre un terme à ces nuisances sonores ? Donnez-moi vos avis.

En poursuivant mes recherches, j’ai fini par trouver l’annuaire des numéros de téléphone de tous les commissariats de police du Togo. Merci à la police nationale, très présente sur Facebook. On devrait trouver tous ces renseignements sur le site internet officiel du ministère de sécurité. De même, on devrait pouvoir trouver l’annuaire des standards de toutes les communes sur le site du ministère de l’administration territoriale. Mieux, madame Cina Lawson peut nous concocter un portail Web de tous les services publics, où on trouverait les numéros téléphones de toute l’administration publique et décentralisée, sur une simple requête. C’est pourtant facile à faire. Et si cela existe déjà, prière de me donner le lien.

Trouvons une solution définitive aux nuisances sonores, vivants.

Le député Gerry Taama

0 thoughts on “Nuisances sonores, de la nécessité de mettre en place un numéro vert et une brigade spéciale d’intervention

  1. Au Rwanda, les cultes chrétiens ne sont autorisés que le dimanche de 8h à 11h. Pour les adorateurs d’Allah, c’est vendredi de 15h à 18h. Le cas échéant, c’est la prison directe pour les contrevenants. C’est ce qu’il nous faut au Togo.

  2. Ne faudrait-il pas y inclure les tapages des bars et autres débits de boissons? Personnellement, j’ai eu une expérience douloureuse à mon dernier passage à Lomé. Mon ami qui a eu la gentillesse de nous accueillir avait sa maison sur la rue principale, juste en face d’un débit de boissons. Comme si la musique déjà forte ne suffisait pas, les taxis motos en mal de client klaxonnaient à tout bout de champs, ce qui donnait un tintamarre indescriptible et des insomnies jusque très tard le soir.
    La pollution sonore sera difficile à surmonter dans nos sociétés d’économie informalisée. En plus d’une réglementation en bonne et due forme, une bonne dose de sensibilisation et de temps sera nécessaire.

  3. J’adore cet article! Moi je souffre dans ma maison depuis des années. Lors de Covid, nous avons eu la paix, mais après Covid, les tappages ont repris et ça dérange, ça rend malade, ça tue à petit coup. Je suis obligé de sortir de ma maison et quitter le bloc afin d’avoir la paix dans mes oreilles, ce n’est pas normal. Je me suis plaint chez les responsables du lieu de culte en vain. Je suis monté sur mon toit et j’ai crié pour leur exprimer mon désarroi en vain.

    La semaine passée malgré les nouvelles directives de la direction des lieux de cultes, ils se sont mis à faire le tappage tous les soirs. Le Vendredi, rentré du boulot, à peine je dépose mon sac que ça recommence. J’ai alors décidé de me rendre au commisariat de ma zone où je me suis plaint. Ils n’ont pas les moyens pour intervenir et ça a trainé un peu mais finalement lorsque le commisaire a été informé de ma plainte, il a tout fait pour qu’une vérification et une intervention immédiate soient faites. Heureusement j’étais venu en voiture et j’ai transporté les forces de sécurité d’abord chez moi où ils ont constaté la nuisance sonore qui les a choqué, puis ils sont allé arrêter le tapage et saisir les instruments de tapage de la façon la plus civilisée possible. Encore, ce fut ma voiture qui a dû transporter ces instruments au commisariat ce qui ne devrait pas être le cas.

    Il faut vraiment un numéro vert et des mesures officielles pour aider les agents de l’ordre à faire leur travail sans forcément impliquer le plaignant qui risque de subir des représailles. La pollution sonore aujourd’hui des devenue un mal qui nous tue à petit coup, produit que ce soit par les bars, les lieux de cultes ou les petites entreprises avec des engins bruyants.

    Autorités Togolaises, SAUVEZ-NOUS ! NOUS N’EN POUVONS PLUS !!!

  4. C’est vrai il faut tout faire pour mettre en place un numéro vert pour permettre aux citoyens confrontés à ce fléau de pouvoir dénoncer ces personnes qui ne respecter pas la quiétude des gens. Aussi, la direction des cultes devrait mettre en place une brigade d’intervention. On dirait que ces églises dites éveillées ignore que nous sommes dans une République laïque et comme tel ce sont les lois de la République qui régentes le vivre ensemble et rien d’autres. Il va falloir que les autorités en charge de se domaine de la gestion des culte soient inflexibles en ce qui concerne le respecte de la loi en la matière. Dans la bible, Jésus disait si on veut prier, il faut rentrer à l’intérieur de sa chambre. Ceci veut clairement dire qu’on n’a pas besoin de tout ce bruit pour se faire entendre de Dieu. Aussi il faut éviter de faire l’amalgame des choses, c’est vrai que les débits de boissons aussi produisent des nuisances sonores mais ce n’est pas vraiment la même chose. Tout citoyen togolais quel que soit son activité doit respecter la loi en matière de nuisance sonore afin de garder avec son voisinage une bonne entente en faveur du renforcement d’un bon vivre-ensemble.

  5. Que dit concrètement la loi concernant les nuisances sonores en général ?
    Nous n’en pouvons plus,c’est invivable!

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