La grève de 72 heures que le Syndicat des Enseignants du Togo (SET) a prévu pour cette semaine, n’a pas été du goût du gouvernement. Après avoir procédé à l’arrestation des membres de ce syndicat, l’exécutif brandit des menaces et prévient les grévistes.
Après le ministre en charge des Enseignements primaire et secondaire, Prof. Dodzi Kokoroko qui a expressément demandé aux directeurs d’écoles de lui fournir les noms des enseignants qui oseront entrer en grève ce mardi, c’est au tour du ministre Gilbert Bawara de la Fonction publique de brandir sa menace.
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D’entrée, le ministre Bawara accuse le SET d’être une organisation dont le statut est inconnu et imprécis. Il demande aux premiers responsables de ce mouvement de clarifier s’ils sont un syndicat ou une association. Toujours sur ce mouvement syndical, il relève que leur plateforme revendicative concerne des sujets sans objet et sans fondement.
« Le décret de 1991 régissant le droit de grève dit que la grève doit être lancée par une organisation syndicale représentative sur le plan national. Alors pour une organisation dont le statut est encore inconnu, il est difficile de déterminer et d’apprécier sa représentativité. Même le délai de préavis de cette grève de 72 heures n’a pas été respecté. J’ai écrit au responsable de cette organisation de notre analyse sur leurs revendications. Leur plateforme revendicative concerne en substance les sujets qui sont sans objets et sans aucun fondement. Sur cette base-là, de manière formelle, je leur ai expliqué qu’une grève observée sur la base des motifs indiqués dans leur préavis de grève serait illégale avec toutes les conséquences et tous les effets qui s’en suivent », a fait savoir Gilbert Bawara.
Et d’ajouter : « Quand on a des attitudes et des agissements qui sont contraires à ce qui est attendu d’un enseignant, l’Etat en tant qu’employeur a la possibilité d’en tirer toutes les conséquences. J’encourage ceux qui seraient tentés de suivre des mots d’ordre illégaux et infondés à lire le statut particulier d’août 2018 avant de poser des actes qui pourraient leur être préjudiciables ».
Cette menace à peine voilée dit tout sur la position du gouvernement togolais par rapport à cette grève de 72 heures lancée par le SET. « Si des enseignants ont des préoccupations et souhaitent que cela soit pris en compte dans le cadre des discussions qui sont structurés, ils peuvent librement le faire. Mais ce n’est pas ce qui s’est passé », a-t-il conseillé.
Aux dernières nouvelles, la grève de 72 heures qui devrait normalement démarrée ce mardi a été annulée par le SET. Les membres dudit syndicat interpellés, ont été finalement libérés.