Sans surprise, le Comité d’action pour le renouveau (CAR) quitte le dialogue initié par le gouvernement en prélude aux prochaines élections. Le parti demande le règlement de la crise postélectorale d’abord avant toute chose.
Le CAR a mis sa menace à exécution. Déjà à l’issue du deuxième jour des discussions, le parti à la couleur rouge, et symbolisé par un bélier noir, a conditionné sa poursuite des travaux du dialogue par une solution consensuelle à la crise politique née au landemain du scrutin présidentiel du 22 février dernier dont la Cour constitutionnelle a proclamé Faure Gnassingbé, le président sortant, vainqueur dès le premier tour, pour un quatrième mandat. Un résultat contesté par son principal adversaire, le candidat Agbéyomé Kodjo, ancien Premier ministre, soutenu par la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK), arrivé second, selon toujours les résultats officiels.
C’est donc dans cette ligne droite que le Comité d’action pour le renouveau passe à la vitesse supérieure, informant dans un courrier en date de ce mardi 2 février 2021 le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et du Développement du territoire de sa suspension aux discussions censées déboucher sur les meilleures conditions d’organisation des élections sénatoriales en ligne de mire.
Dans la correspondante envoyée à Payadowa Boukpessi, le parti de feu Maître Yaovi Agboyibo continue d’insister sur le « règlement de la crise » postélectorale. Pour ce parti de l’opposition, la justice est instrumentalisée à des fins politiques, regrettant que les questions qui le préoccupent n’aient pas été prises en compte dans les débats préliminaires.
Le CAR tire donc toutes les conséquences et « suspend sa participation aux travaux » du dialogue, rallongeant ainsi la liste des partis ayant boycotté les discussions avec le gouvernement, notamment la Convention démocratique des peuples africains (CDPA), le Mouvement patriotiques pour la démocratie et le développement (MPDD), tous les deux membres de la DMK, le Parti national panafricain (PNP)…
Selon le gouvernement, le dialogue enclenché vise à réfléchir sur les questions importantes d’actualité dans le pays, principalement celles touchant la préparation des prochaines élections régionales. Dès la prise de contact avec les acteurs politiques au premier jour de la rencontre, le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et du Développement du territoire, a précisé que l’objectif est de « recueillir vos différentes préoccupations et suggestions pour une organisation réussie de ces élections régionales dans un contexte sanitaire incertain au regard de la situation de la pandémie du Covid-19 ».