Concertation Nationale entre Acteurs Politiques (CNAP). Voilà la nouvelle trouvaille du régime cinquantenaire pour servir de creuset d’échanges et de discussions entre les acteurs politiques du pays dans le but de préparer de façon « inclusive » les prochaines élections régionales. Seulement, certains opposants ne croient pas à la sincérité de cette concertation.
Après la Dynamique Mgr Kpodzro, le Comité d’Action pour le Renouveau (CAR), c’est au tour du Parti des Togolais de jeter le discrédit sur la fameuse concertation nationale entre acteur politiques initiée par le ministre Boukpessi de l’Administration territoriale.
Pendant que des partis d’opposition à l’instar de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) et l’Union des démocrates socialistes du Togo (UDS-Togo) croient dur comme fer qu’il faut nécessairement discuter ou négocier avec le régime RPT-UNIR, le Parti des Togolais se montre plutôt vigilant.
A entendre Nathaniel Olympio, si un régime cinquantenaire qui s’inscrit dans la logique d’un pouvoir à vie n’a pas cédé à des années de pressions de rue, ce ne sera pas autour d’une table de discussion qu’il va se plier. La preuve, les nombreux dialogues avec le pouvoir des Gnassingbé n’ont rien donné.
L’ex-leader de la Coalition des 14 estime que cette fameuse concertation nationale n’est qu’une ruse du régime pour flouer une fois de plus l’opposition, en lui faisant croire qu’elle avait aussi son mot à dire dans l’organisation des élections au Togo.
« Quand nous avons un régime qui, fondamentalement, ne veut pas donner la démocratie, ne veut pas donner les libertés publiques, je ne peux pas concevoir que je m’asseye autour d’une table avec ce régime et croire qu’au sortir de notre discussion, il va me donner la démocratie et les libertés publiques que je souhaite. Je ne peux pas concevoir ça. Parce que c’est complètement opposé à leurs principes », a-t-il fait savoir.
Et de poursuivre : « Le dialogue n’a d’intérêt que s’il est mené sur un terrain sain où nous avons la certitude que les différentes parties veulent arriver à un accord d’intérêt général. Mais si le dialogue est une ruse pour démobiliser la population, si le dialogue devient un instrument de division de l’opposition, en ce moment-là, on ne peut rien obtenir. C’est pour cela que depuis 30 ans, il y a eu plus de 30 dialogues et on n’a rien obtenu. Il faut en tirer les conséquences ».
Nathaniel Olympio dénonce au passage la guerre de leadership qui gangrène la classe politique de l’opposition au Togo.