Après trois mois de détention à la prison civile de Conakry, le journaliste Amadou Diouldé Diallo est libéré. Il est accusé d’avoir outragé Alpha Condé, le chef de l’Etat, ambitionne d’« exterminer » la communauté peuhle dans le pays.
Le confrère a déclaré sur une radio, lors d’une émission, que le président guinéen a un « seul projet », celui d’« exterminer » la communauté peule dans le pays. Une déclaration lui vaut une arrestation puis une détention de 90 jours.
A sa sortie, l’homme de médias confie : « La prison, je suis content de l’avoir fait, parce que c’est une école de la vie qu’on apprend nulle part ailleurs si ce n’est en prison ». S’il recouvre la liberté, il doit néanmoins s’acquitter d’une amende de 420 euros pour offense au chef de l’Etat guinéen, selon le procureur Sidy Souleymane Ndiaye du tribunal de Dixinn lors de sa réquisition.
Le conseil Amadou Diouldé Diallo se félicite de la libération de son client. Toutefois, Me Mohamed Traoré relève que « C’est une joie en demi-teinte », parce que selon lui « monsieur Amadou Diouldé Diallo n’aurait jamais dû passer même une seule journée en prison. On est choqué de constater cette banalisation de la liberté des citoyens ».
Et d’ajouter : « En ce qui concerne le collectif des avocats de la défense de Amadou Diouldé Diallo et d’autres d’ailleurs, nous continuerons à nous battre pour qu’encore une fois, force reste à la loi».
L’Union des radios et télévisions de Guinée regrette que les « pouvoirs publics… prennent la presse comme des adversaires alors » qu’elle ne fait que son « travail » qui consiste à « interpeller, conscientiser, informer et sensibiliser la population ».