Togo-La société civile exige la libération des prisonniers politiques

Le Comité pour la libération de tous les détenus politiques du Togo, à l’occasion de la journée internationale Nelson MANDELA dédiée par l’ONU aux prisonniers politiques tous les 18 juillet, a rendu public un communiqué en exigeant la libération immédiate et sans condition des détenus politiques. Annonçant la mise en liberté provisoire de M. YAKOUBOU-ABDOUL Akililou, Secrétaire général du PNP-Section Kpalimé, le 16 juillet 2021 pour des raisons de santé. A cet effet, le Comité exhorte les autorités togolaises à faire libérer tous les autres prisonniers politiques, en priorité ceux qui sont malades afin qu’ils retrouvent leur plein droit à la santé conformément aux dispositions du Code de procédure pénale et à l’article 16, alinéa 1er de la Constitution de la IVe République togolaise.

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COMITE POUR LA LIBERATION DE TOUS LES PRISONNIERS POLITIQUES DU TOGO

Déclaration liminaire de la Conférence de presse du dimanche 18 juillet 2021

Mesdames et messieurs les journalistes,

Nous tenons d’abord à vous remercier d’avoir aussi promptement répondu par votre présence à cette Conférence de presse à laquelle nous avons tenu à vous inviter en cette solennelle occasion de commémoration de la journée internationale Nelson MANDELA dédiée par l’ONU aux prisonniers politiques tous les 18 juillet.
Nous associant à la commémoration internationale de ce jour, nous tenons à rendre hommage à la mémoire de Nelson MANDELA et à tous les prisonniers politiques qui, dans tous les pays de par le monde, subissent injustement l’enfermement dans des lieux de détention de toutes natures pour le simple fait d’avoir exprimé des opinions divergentes de celles des régimes politiques établis et exigeons leur libération immédiate et sans condition.

Revenant au Togo qui vient de subir le passage de l’Examen période universel (EPU) lors duquel a été révélé à nouveau tous les travers de notre système judiciaire, carcéral et institutionnel ainsi que l’état désastreux des libertés civiles et politiques qui y prévaut, nous tenons à présenter le tableau général des prisonniers politiques comme suit :

— 5 prisonniers politiques morts en détention en octobre 2020 et pour lesquels nous continuons à exiger que justice soit rendue en faisant les investigations nécessaires sur les causes de leur décès afin que des poursuites judiciaires soient engagées contre leurs auteurs et éventuels commanditaires, ceci, afin de mettre fin à l’impunité de ces crimes politiques ;
— Plus d’une dizaine de détenus malades dont 2 hospitalisés au Cabanon du CHU-Tokoin depuis plus de 8 mois et 1 libéré pour aller se faire soigner hors du milieu carcéral, tous arbitrairement arrêtés et en détention préventive ;
— 16 détenus arbitrairement arrêtés et en détention préventive dans l’Affaire GOMA Abdel-Aziz depuis 2018 ;
— 73 détenus arbitrairement arrêtés et en détention préventive dans l’affaire « Tigre Révolution » depuis 2019 ;
— 3 détenus arbitrairement arrêtés pour cause de manifestation pacifique de 2013 à 2018, jugés, condamnés et
purgeant actuellement des peines d’emprisonnement allant de 4 à 10 ans ;
— 3 détenus arbitrairement arrêtés pour délit d’opinion depuis le début de l’année 2021 dont 1 en détention préventive et 2 jugés et condamnés à des peines de 8 à 24 mois de prison ;
— 3 détenus arrêtés depuis 2009, jugés et condamnés dans l’Affaire Kpatcha GNASSINGBE de complot contre la sûreté de l’Etat et purgeant actuellement des peines d’emprisonnement allant de 15 à 20 ans.
Soit au total 113 prisonniers politiques dont 108 sont actuellement vivants.

Nous saisissons l’occasion que nous offre cette journée solennelle pour réitérer à nouveau notre exigence de libération immédiate et sans condition de tous ces prisonniers politiques, en priorité ceux d’entre eux qui sont malades et qui vivent dans les conditions carcérales atroces que nous avons exposées dans notre Conférence de presse du jeudi 10 juin dernier.
Nous tenons à réaffirmer solennellement ici que nous ne cesserons jamais de poursuivre le combat jusqu’à la libération complète de tous ces détenus politiques.
Nous nous félicitions de ce que nos compatriotes de la diaspora ont repris à leur compte le combat que nous avons engagé pour la libération de tous les prisonniers politiques du Togo en lançant une initiative internationale de leur parrainage qui les amène à mobiliser l’opinion internationale pour intervenir auprès des autorités togolaises afin d’exiger leur libération et à collecter des fonds pour leur venir en aide dans les domaines de la santé et de leurs besoins les plus vitaux.
Nous tenons à remercier tout particulièrement les regroupements Pyramide, Coditogo, Urgence Togo Germany et toutes les bonnes volontés qui ont, à ce jour, contribué à ce fonds de parrainage des détenus politiques et les exhortons à poursuivre leurs efforts pour les soutenir.
Grâce à la convergence de toutes ces actions que nous avons poursuivies jusqu’à ce jour y compris à travers des plaidoiries auprès des institutions en charge des détenus, nous avons la joie de vous informer que nous venons d’obtenir, vendredi 16 juillet 2021, la mise en liberté provisoire de M. YAKOUBOU-ABDOUL Akililou, Secrétaire général du PNP-Section Kpalimé, arbitrairement arrêté le 25 janvier 2020 et détenu à la Prison civile de Lomé où il est tombé gravement malade, afin qu’il puisse se faire soigner dignement hors du milieu carcéral dont nous connaissons tous l’extrême précarité des conditions de détention.

Tout en nous félicitant de cette libération, nous exhortons les autorités togolaises à faire libérer tous les autres prisonniers politiques en priorité ceux qui sont malades afin qu’ils retrouvent leur plein droit à la santé conformément aux dispositions du Code de procédure pénale et à l’article 16, alinéa 1er de la Constitution de la IVe République togolaise qui dispose : « Tout prévenu ou détenu doit bénéficier d’un traitement qui préserve sa dignité, sa santé physique et mentale et qui aide à sa réinsertion
2 sociale». Ceci, afin qu’ils puissent aussi se faire soigner dans la dignité hors du milieu carcéral conformément à l’article 34 de la Constitution togolaise qui dispose : « L’Etat reconnaît aux citoyens le droit à la santé. Il œuvre à le promouvoir.” Au-delà, nous réitérons notre exigence de voir tous les prisonniers politiques du Togo libérés sans condition.

C’est pourquoi nous saisissons l’occasion solennelle que nous offre le présent événement pour annoncer le lancement d’une campagne médiatique quotidienne pour la libération des prisonniers politiques du Togo à partir de cette Conférence de presse.

Elle prendra la forme :
— 1°) de la présentation des informations de la situation de chacun des 113 prisonniers politiques chaque jour afin qu’elle soit relayée par la presse nationale, internationale ainsi que les réseaux sociaux et assimilés tous les jours de la semaine ;
— 2°) de la mise à disposition chaque jour, d’un macaron à l’effigie de chacun des 113 prisonniers politiques, macaron que nous demandons aux internautes de mettre sur leur profil Whatsapp ou facebook afin de sensibiliser l’opinion publique sur la situation de tous ces 113 prisonniers politiques ;
— 3°) de deux vidéos que nous allons projeter tout à l’heure et que nous vous invitons à relayer largement au sein de l’opinion publique sur les plateformes Whatsapp, Facebook et Youtube, pour faire connaître la situation des prisonniers politiques du Togo.

Nous vous remercions de votre attention.

Lomé, le 18 juillet 2021

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