Devant la presse ce vendredi à Lomé, la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK) a désapprouvé la condamnation de sieur Paul Missiagbeto. Elle dénonce un « procès politique ». Dans sa déclaration liminaire, la DMK réclame justice pour le conseiller spécial de Dr Kodjo. Bonne lecture.
Déclaration Liminaire
TOGO : JUSTICE POUR PAUL MISSIAGBETO !
Mesdames et Messieurs les journalistes, chers militants et sympathisants de la DMK, la Conférence des Présidents de la DMK, a le plaisir de vous rencontrer de nouveau dans le cadre de cette conférence de presse pour vous informer et à travers vous toutes les populations du Togo et du monde entier sur les dérives autoritaires auxquelles le pouvoir de fait de Lomé ne cesse de s’adonner en instrumentalisant la justice. Le cas de Paul MISSIAGBETO nous préoccupe principalement aujourd’hui.
En Effet, depuis le 17 mai 2021 M. Paul MISSIAGBETO, Conseiller Spécial du Président du MPDD à la Jeunesse, est arbitrairement détenu en prison après avoir été enlevé dans la rue et conduit en son domicile nuitamment, brutalisé devant sa femme et ses enfants par des éléments civils de la gendarmerie nationale qui ont saccagé son domicile et celui de sa défunte mère. Malgré cette perquisition musclée et infructueuse, et sans que ne lui soient notifiés les motifs de son interpellation, Paul MISSIAGBETO a tout de même été détenu en violation des lois de la République.
Gardé à vue deux semaines au SCRIC pour les besoins de l’enquête, il a fallu recourir à son téléphone et en particulier à ses échanges dans des groupes <<WhatsApp>>, pour l’informer qu’il a diffusé de fausses nouvelles qui circulaient déjà sur la toile, ce qui est une violation du code de procédure pénale en vigueur au Togo.
Deux principes importants en matière de procédure pénale sont dès le départ de l’interpellation foulés au pied : d’abord, l’absence de notification au justiciable des motifs de l’interpellation et pour lesquels il doit être gardé à vue pour les besoins de l’enquête. Ensuite, la violation de la Constitution togolaise en ses articles 25 et 29 relatifs à la liberté d’expression et au secret de la correspondance, des communications et télécommunications.
Quid des nombreux vices de procédure qui ont entaché son mandat de dépôt et dont son conseil peut attester !
Au terme d’un procès épique intervenu au Tribunal de Première Instance de Lomé, le vendredi 13 août 2021, où l’accusé, aidé par son conseil, se défendit lui-même en affichant ses convictions politiques, le substitut du Procureur de la République a requis contre lui une peine de prison ferme de 4 ans. Le délibéré est prévu pour le 27 août 2021.
Démonstration est ainsi faite qu’il s’agit en l’espèce d’un procès politique !
Il faut faire rappel de ce que M. Paul MISSIAGBETO fut victime et témoin le 21 avril 2020 du saccage du domicile du Président KODJO, des voies de fait commis par la soldatesque du régime lors de l’enlèvement d’un candidat du scrutin du 22 Février 2020 qui légitimement et légalement revendiquait sa victoire. IL fut à l’instar d’autres camarades condamnés sans défense à 4 mois de prison ferme. C’est dans ce contexte de traumatisme national et surtout familial que la mère de M. Paul MISSIAGBETO rendit l’âme alors que son fils purgeait sa peine de prison.
La DMK tient à relever que ce procès engage notre justice pénale sur les avancées qu’elle est supposée avoir réalisé ces dernières années. Elle rappelle surtout que dans le dossier impliquant les acteurs politiques de notre nation, les principes de l’indépendance et d’impartialité du juge pénal doivent prévaloir.
M. Paul MISSIAGBETO est persécuté depuis 2019 pour ses convictions politiques et son engagement aux côtés du Président Dr Gabriel Agbéyomé Messan KODJO.
La DMK, dénonce énergiquement cette grave dérive autocratique dans notre pays avec la banalisation systématique des graves atteintes aux droits de l’Homme dans le but de mettre sous éteignoir des adversaires politiques.
La DMK interpelle les représentations diplomatiques au Togo, et en appelle au Peuple togolais, aux organisations de défense de droits de l’Homme, aux démocrates et aux patriotes à travers le monde pour faire échec à cette imposture d’une justice aux allures staliniennes dont l’unique dessein est de faire taire et intimider tous ceux qui contestent la gouvernance exécrable du Togo et contestent les résultats de la dernière élection présidentielle du 22 Février 2020.
La DMK invite les Juges Togolais à respecter leurs serments de protéger les faibles dans la société et de dire le droit plutôt que de se laisser instrumentaliser par le pouvoir exécutif.
La DMK réaffirme sa détermination à combattre toute violation des droits de l’Homme et à faire du Togo le pays véritablement démocratique auquel aspirent l’immense majorité des togolais.
La Conférence des Présidents