Les réactions fusent de partout suite à l’inculpation des trois confrères : Ferdinand Ayité, Joël Egah et Isidore Kouwonou. Sur son compte Twitter, Me François Boko monte au créneau. L’ancien ministre dénonce une instrumentalisation de la justice togolaise à des fins de règlement de comptes.
« Au Togo, trois grandes figures du dernier rempart de la liberté de presse et d’expression et une figure de l’engagement citoyen mises sous éteignoir par le biais d’une grotesque instrumentalisation de la justice. Faute d’avoir réussi à les apprivoiser, le régime de Faure Gnassingbé jette en prison une icône de la presse libre, le célèbre journaliste d’investigations Ferdinand Ayité et son confrère Joël Egah et place sous contrôle judiciaire le journaliste Isidore Kouwonou », a écrit l’ancien ministre togolais en exile en France.
Selon lui, ces trois journalistes « connus pour leur professionnalisme et leur liberté de penser et d’analyses », n’ont rien fait de mal en réalité. Ils ont juste osé mettre en évidence sur une chaîne YouTube, « le cynisme et l’inconséquence des “Ministres Pasteurs” du gouvernement ».
« Le « Ministre Pasteur » Pius Kokouvi Agbétomey, ministre de la Justice et Chef du parquet, présumé victime de l’outrage, dénonce les faits auprès du Parquet de Lomé, tenu par son ancien directeur de Cabinet devenu comme par hasard, depuis un mois, Procureur de la République. Le plaignant, Ministre de la Justice, Chef des Parquets, devient-il Juge et partie ? Sa conscience de « Pasteur et d’Homme de Dieu assumé » est-elle troublée ? La déontologie de son métier de magistrat est-elle atteinte ? Y a-t-il conflit d’intérêt ? Circulez, rien à signaler ! Qu’y a-t-il d’attentatoire pour un journaliste de dénoncer le cynisme de ministres qui à leurs heures perdues s’essaient comme pasteurs en prêchant la bonne parole de Dieu alors que l’exercice de leurs charges publiques est marqué par des scandales de corruption et d’injustice ? », se demande Me François Boko.
L’ancien ministre de l’Intérieur trouve anormal que ces ministres qui se disent « pasteurs » et qui « prêchent dans leurs églises le pardon, la tolérance, la justice, instrumentalisent le service public de justice pour régler des comptes personnels ». « Le Togo de Faure Gnassingbé n’est pas à une contradiction près », a-t-il lâché.
Pour Me Boko, l’arrestation du journaliste Ferdinand Ayité et ses collègues cache mal un règlement de comptes. « En Juin 2021, sur dénonciation relayée par le journal l’Alternative, le Ministre de la Justice a dû interdire l’accès du Palais à son fils qui y officiait clandestinement comme magistrat », a révélé Me Boko.
Les ministres pasteurs prechent aussi l’humilite, le respect de soi et du prochain. La justice de Dieu est differente de celle des hommes. Les hommes ont des lois pour preserver la liberte de chacun dans la cite… Elles doivent etre appliquees.
Merci Me Boko pour cette analyse cohérente et lucide. Mon coeur saigne quand je découvre que dans mon cher pays nul n’a le droit de critiquer une autorité. C’est triste et lamentable quand le mot humanisme n’a pas de sens au Togo.
C’est triste quand la corruption, le clientélisme, la gabégie financière, le népotisme et la violence sont devenus des normes au Togo. Tôt ou tard vous serz tous rattrapés par l’histoire. COGITO ERGO SUM.
Boko est mal placé pour dire quoique se soit dans cette affaire.Il a lui même été un ministre de l intérieur et de la sécurité sous Eyadema et il connaît bien les journalistes que nous avons ici au Togo. Je le demande humblement de se mettre dans la peau de ces 2 ministres et sur un plateau d une télévision on l ‘humilie de cette façon.Vous savez laissons l hypocrisie de côté ce n est pas parce que on est contre l action du pouvoir en place qu il faut toujours donner raison à ceux qui s opposent contre leurs actions ce n est pas possible on ne peut pas construire un pays cette façon ,quand ces mrs les ministres sont insultés de détournement de sous sans preuve et sans une investigation, vous trouvez cela normal? Boko lui même aurait eu des pots de vin chez les libanais quand il était ministre de l intérieur,Et même détourner les fonds sous ce pouvoir lui même le reconnaît.Qui en parle?
Hihihi notre chihuahua gnassional aboie encore
Bientôt cette pratique te rattrapera. Donc du courage.
Plus que Pius, la révélation du PetroleGate a mis à nu tout un pan du système de déprédation déployé au Togo depuis le Nigéria, le Gabon et l’Angola. Alors, il fallait instrumentaliser le travail des journalistes pour leur porter l’estocade. mais la partie n’est guère finie!