Togo- Vie chère étouffante avec une inflation de 4,1% en 2021 : Le constat sans solution de Sani Yaya

La vie chère a été un fait majeur qui a marqué l’année 2021. Au marché, tout devient cher. Autant les produits de première nécessité que les matériaux de construction, rien n’est plus à la portée. Jusqu’alors, le silence du gouvernement a été plus assourdissant. En dehors de quelques sorties du ministre du Commerce et la trouvaille d’un numéro vert, plus rien.

La déclaration du ministre de l’Économie et des Finances Sani Yaya le jeudi 23 décembre dernier au détour de la dernière réunion de l’année du Conseil National du Crédit (CNC) par visioconférence, est loin de combler les attentes.

S’agissant de la hausse incontrôlée des prix sur le marché, le successeur d’Adji Oteth Ayassor a été sans équivoque… « Notre préoccupation majeure dans cette phase de reprise de l’activité concerne la dynamique haussière du niveau général des prix. En effet, pour la première fois depuis 10 ans, le taux d’inflation moyen a atteint un niveau exceptionnel de 4,1% au terme des neuf premiers mois de l’année 2021 ».

Une évolution imputable selon lui au renchérissement de certains produits alimentaires, en raison de l’insuffisance de l’offre sur les marchés et à la hausse des prix des produits importés, en liaison avec les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement. « Nous espérons qu’il s’agit d’un phénomène passager. Car, comme vous le savez, une hausse continue des prix dilue le  pouvoir d’achat des ménages, décourage l’épargne et l’investissement. Ce qui, en retour, pourrait avoir un impact négatif sur la croissance économique », a souligné M. Yaya.

Le ministre Sani Yaya a vu juste. Mais au lieu de dénoncer, il revient plutôt au gouvernement auquel il appartient d’agir sur certains leviers pour soulager un tant soit la population. L’aggravation de cette hausse est due, sans ambages, en partie, aux multiples taxes créées par le pouvoir togolais en pleine pandémie.

« C’est une situation qui provoquera une crise économique avec des conséquences désastreuses sous peu si des mesures idoines ne sont pas prises. Le Ministre ne devrait pas seulement s’arrêter aux constats. Dans le contexte actuel où presque tous les États sont touchés par la pandémie de COVID-19, les pays à faible économie comme le nôtre devraient réfléchir sur comment réduire des dépenses publiques en  privilégiant en outre des investissements dans les secteurs vitaux ou en accordant des subventions d’investissement aux entreprises.

Si au lieu de réduire surtout les dépenses de fonctionnement, l’Etat préfère plutôt augmenter ses recettes endogènes en créant de nouveaux impôts ou en relevant le taux de certains impôts existants, la conséquence directe est que les produits deviendront chers sur le marché pour les fonctionnaires qui peinent déjà à joindre les deux bouts. Ceci est la cause de la vie chère à laquelle nous assistons. Comme je l’ai suivi dans une vidéo du PR, en gérant mal, on ne peut pas faire du social. Par conséquent, seule la bonne gouvernance économique permettrait de régler les problèmes sociaux. Encourageons donc ceux qui ont le courage de dénoncer des actes de corruption et de mauvaise gestion des ressources publiques », fait observer Pascal Edoh Agbove, Economiste et acteur de la société civile togolaise.

Il importe que le gouvernement se montre davantage responsable devant la gravité de certaines situations dont la vie chère. Un ministre du gouvernement qui s’arrête aux constats comme tout le monde alors même qu’il détient un pouvoir de décision pour changer le cours des événements, est simplement passé à côté de la plaque.

Kokou AGBEMEBIO

Le Correcteur

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