GUERRE EN UKRAINE, UN TOURNANT HISTORIQUE AU XXIè SIÈCLE

Par  Maryse QUASHIE  et  Roger Ekoué FOLIKOUE

Le  jeudi 24 février 2022, la Russie de Vladimir POUTINE a déclaré la guerre à l’Ukraine de Volodymyr  ZELENSKY. Les troupes russes sont entrées sur le territoire ukrainien et sur la place Maïdan de Kiev des sirènes ont retenti. C’est le début de l’évènement prévisible mais inacceptable par l’Occident : la guerre en Europe. Oui la guerre en Europe, le continent qui se présentait, après les deux grandes guerres, comme le continent des valeurs, le continent de la démocratie, le continent qui a su bâtir la paix sur les Droits de l’Homme et qui mettait en exergue la réconciliation entre la France et l’Allemagne et de façon plus récente la réunification de la R.F.A. et de la R.D.A. en 1989 à travers la chute du mur de Berlin. Depuis l’irruption de la guerre prévisible, prédite par les Américains et jugée improbable par les Européens, une expression domine le monde médiatique : la guerre en Ukraine, un tournant historique.

Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, l’invasion de l’Ukraine n’est pas la première guerre dans le monde. Qui peut oublier la guerre du Golfe, une invasion de l’Irak par les Américains et les Européens en 1991 (première guerre du Golfe à la suite de l’occupation du Koweït par l’Irak) en 2003 (deuxième guerre du Golfe à la suite de la fausse affirmation de la possession d’armes  de destruction massive de l’Irak de Saddam HUSSEIN) ; la guerre en Libye par les Occidentaux en 2011. Il y a eu d’autres guerres et pourtant c’est celle qui a lieu actuellement en Ukraine qui a suscité l’usage de l’expression «tournant historique », car elle se passe sur le continent européen, auto-proclamé un continent de paix ayant pour bases l’État de droit, les Droits de l’Homme et la démocratie libérale.

POUTINE a attaqué un État souverain, un pays démocratique, un pays de liberté, il a violé le droit international et il est coupable. Tout cela est vrai et pourtant des faits semblables ont eu lieu dans d’autres pays avant mais cela n’a pas entrainé les grandes décisions et sanctions actuelles. La guerre en Ukraine serait-elle vraiment un tournant historique ?

Premier fait surprenant : l’Allemagne, qui, à la suite des deux grandes guerres, avait choisi de ne pas se lancer dans le développement des armes de guerre, a décidé de moderniser son armée avec 100 millions d’euros. C’est le chancelier Olaf SCHOLZ qui a annoncé au Bundestag cet effort exceptionnel. C’est un changement de doctrine  en matière de défense de l’Allemagne.

Deuxième fait marquant, l’Union Européenne, par la présidente de la commission, Ursula Von der LEYEN, va financer l’achat et la livraison d’armes à l’Ukraine pour l’aider. Ainsi  «pour la première fois, l’UE va financer l’achat et la livraison d’armes à un pays attaqué». Pour le chef de la diplomatie de l’Union Européenne, Josef BORELL, Bruxelles va proposer aux vingt-sept d’utiliser une ligne de financement d’urgence de l’UE pour fournir aux forces ukrainiennes des armes létales. Des pays européens individuellement comme la France, la Belgique, l’Espagne etc. ont promis de l’aide mais aussi du soutien militaire et il en est de même pour les États-Unis qui ont apporté à l’Ukraine leur soutien par le discours du président Joe BIDEN. On a aussi entendu, le 1er mars, le discours musclé de la présidente du Parlement européen, Roberta METSOLA, qui réaffirme les diverses sanctions et les positions de l’Union Européenne. Pour l’Union Européenne les agresseurs, les dictateurs n’ont pas de place dans la maison  de la démocratie. Ce sont des paroles de soutien, de réconfort pour une Ukraine envahie par la Russie et qui ne cesse de clamer sa volonté d’adhésion à l’UE et à l’OTAN. Dans le registre des décisions, on note aussi la fermeture de l’espace aérien des pays de l’Union Européenne, du Canada, des  États-Unis aux avions russes civils comme militaires. L’UE retire de son espace tous les médias russes par peur de propagande. Mais que fait-elle en se positionnant en unique source d’informations sur cette guerre ? Qu’aurait-elle dit si c’était sur un autre continent qu’on excluait les médias occidentaux de l’espace public ?

Au niveau des sanctions économiques et financières, l’UE est allée très loin. Ainsi pour envoyer un message à tous ceux qui ont affirmé que les sanctions économiques n’ont jamais fait plier un pouvoir, les Occidentaux ont pris des décisions draconiennes jusqu’à l’exclusion de certaines banques russes du système SWIFT. Et la Suisse, pays neutre, a dit qu’elle va appliquer toutes les décisions prises par l’UE. Au niveau des sanctions, même la FIFA a exclu la Russie de toutes les compétitions sportives et pourtant cette même institution n’a jamais voulu se mêler du confit israélo-palestinien car ce serait une affaire politique. Et  dans le cas présent elle a pris cette lourde décision, mais au nom de quel principe ? 

Au regard  de ces décisions et de leur extension, comment ne pas affirmer que la guerre en Ukraine apparaît comme un tournant historique car des décisions qui n’ont jamais été prises en matière de sanctions économiques et financières ont été prononcées ? On a aussi entendu sur les médias que la  Russie a poussé les Européens à l’Union et à penser sérieusement l’Europe de la défense. Emmanuel MACRON, président de la France et actuel président de l’Union Européenne a réaffirmé cela dans son allocution du 2 mars, allocution dans laquelle il rendait Poutine l’unique responsable de la guerre en Ukraine. Il a magnifié l’Europe unie qui a pris les bonnes décisions. Mais une union autour de quelles valeurs ? POUTINE aurait-il poussé l’Occident a montré son vrai visage ?

Si l’Europe est incontestablement une puissance économique et financière qui peut assurer sa domination partout jusqu’à l’effondrement d’un pays, comme l’a dit le ministre Bruno LE MAIRE contraint de revoir sa phrase pour ne pas dire tout haut ce que l’Europe pense d’elle-même tout bas,   elle n’est pas une puissance militaire autonome dans sa logique de domination. La guerre en Ukraine révèlerait –elle les lignes de cette Europe, puissance militaire ? 

Une question que l’on est droit de se poser est de savoir si ce que l’Europe présente comme un tournant historique est dans le bon sens au niveau même de ses principes ?

Dans notre tribune du 25 février, le lendemain de la guerre en Ukraine nous nous demandions si cette guerre « n’a-t-elle pas été préparée depuis longtemps par des choix politiques ?… Les citoyens ne devaient-ils pas s’y attendre en entendant les discours des hommes politiques de Russie comme de l’Occident ? Est-ce vraiment le langage de la recherche de la  paix qui était utilisé, ou des mises en garde certes, mais surtout des justifications d’une probable entrée en guerre ? Tout poussait les gens à prendre position : pour ou contre la Russie ou les pays de l’OTAN, plutôt que pour ou contre la guerre. » 

Et quand on écoute sur les médias les différentes interventions, surtout celles de certains européens qui ont encore le courage et la lucidité d’analyser en Occident, on entend que cette guerre pouvait être évitée si les Occidentaux avaient respecté leur promesse envers la Russie depuis la fin de la guerre froide. Et même certains européens, dans le sens de l’esprit critique, ont remis en question le mépris de l’Europe envers la Russie de POUTINE qui a averti à plusieurs reprises. Il ne s’agit nullement de donner raison à POUTINE mais, en dehors de la condamnation  de l’invasion,  d’établir les responsabilités afin de trouver les pistes de solutions convenables aux hommes et femmes du XXIè siècle. 

L’Occident aime se présenter comme porteur du principe humaniste et à ce titre il se donne pour mission d’étendre la démocratie et ses valeurs partout dans le monde contemporain. Mais respectet-il ce principe humaniste ou bien serait-il un principe à géométrie variable ? On a entendu le président ZELENSKY solliciter l’aide des Occidentaux en disant que l’Ukraine mène une guerre pour des droits de l’homme, pour la liberté, pour des valeurs démocratiques et que l’Occident ne peut ne pas s’impliquer car des civils et surtout des enfants sont tués et en face de ces cris on a entendu la réponse des institutions européennes qui se disent, non seulement, favorables à l’aide mais se mobilisent. Cette mobilisation est à féliciter mais pourquoi ne serait-elle valable que pour l’Ukraine ? Pourquoi n’a-t-elle jamais été effective, par exemple, pour les Palestiniens dans les guerres incessantes  entre les Palestiniens et les Israéliens ? Pourquoi cette mobilisation n’a jamais été mise en œuvre pour les pays africains où des enfants sont tués et où la lutte pour la démocratie est  toujours d’actualité ? Il ne s’agit pas ici de déresponsabiliser les Africains mais de questionner  l’Occident dans certaines pratiques. 

D’ailleurs même dans la guerre en Ukraine, on a remarqué avec une grande stupéfaction les attitudes des Polonais envers les ressortissants Africains qui voulaient venir en Europe. Même en face de ce drame il y a un tri entre les êtres humains. Dire que c’est un acte de quelques individus comme on l’a entendu sur RFI ne trompe personne sur ce qui a toujours posé problème : la non considération de certains êtres humains qui n’auraient pas la même dignité que les Occidentaux. Il y a une forme d’arrogance qui pose problème et qui a conduit à  cette guerre.

 Si cela doit être un tournant historique, ce n’est pas dans le fait que la guerre se passe en Europe ou dans le changement de doctrine de défense de l’Allemagne ni même dans l’extension inédite des sanctions mais dans une vraie réflexion sur le paradigme qui gouverne le monde et qui empêche une vraie fraternité et solidarité.   

Au regard de l’actualité, nous voulons retenir  ici deux éléments :

Le premier c’est que souvent on entend dire que la politique serait comparable à un marais où se trament les affaires les moins racontables. Elle apparaît comme un domaine sale, un domaine de  ruse et du non-respect de sa parole pour agir uniquement au gré des circonstances et des intérêts basés sur des calculs égoïstes (cf. Le Prince de Machiavel). 

Et si l’intérêt était saisi comme une invitation à construire ensemble un « inter-esse » (un espace entre les hommes et qui permet à chacun d’être et de jouir de ses droits dans la sauvegarde de la pluralité) au sens du philosophe Hannah ARENDT, ne prendrions-nous pas le chemin de quitter ce marais avec les affaires les moins racontables pour construire, par exemple, une véritable union européenne  hors de la logique de domination ?

Le deuxième point c’est que l’histoire nous apprend que toutes les guerres finissent par des négociations, alors pourquoi ne pas épargner des vies humaines en ouvrant, immédiatement, un vrai dialogue entre les forces en présence et de mettre ainsi l’humain au cœur des échanges afin de cesser cette guerre ? Quand la parole donnée à l’autre n’est plus vraie mais se révèle souvent comme un simple outil de calcul et de positionnement, il serait difficile de redonner à la parole qui nous humanise tout son sens et sa valeur.  

Retrouver le sens de la parole donnée, de la parole qui relie, qui construit et reconstruit, qui réconcilie, qui permet d’éviter la guerre pour un monde plus solidaire ne serait-il pas, peut-être, un vrai tournant pour toute l’humanité?

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Lomé, le 04 mars 2022

0 thoughts on “GUERRE EN UKRAINE, UN TOURNANT HISTORIQUE AU XXIè SIÈCLE

  1. POUTINE a attaqué un État souverain, un pays démocratique, un pays de liberté, il a violé le droit international et il est coupable. Tout cela est vrai et pourtant des faits semblables ont eu lieu dans d’autres pays avant mais cela n’a pas entrainé les grandes décisions et sanctions actuelles.” (fin de citation)

    Merci aux Auteurs de pointer clairement du doigt le CYNISME dégoûtant et le MENSONGE pathologique qui constituent le socle de l’hégémonie occidentale mortifère depuis des siècles.
    Les MÉDIA-MENSONGES des occidentaux veulent faire croire aux naïfs qui s’abreuvent des imbécilités venant des médias mainstream que le Président Vladimir POUTINE aurait “personnellement” attaqué l’Ukraine et y commet des “crimes contre l’humanité” (sic!).
    Les plus rigolos vont même jusqu’à déclarer qu’il sera bientôt accusé devant la “cour pénale internationale” ou devant un “tribunal pénal internal”!
    Mais il suffit de s’informer intensivement et objectivement à travers des Médias alternatifs crédibles comme Réseau Voltaire qu’il n’en est rien !!!

    • La Vérité est que deux Régions russophones (le Donestz et le Lougansk) frontalières à la Russie et victimes de harcèlements militaires meurtriers depuis 2014 en violation constante des Accords de Minsk par le Régime de Kiev ont proclamé unilatéralement leur indépendance en 2021 pour devenir deux Républiques populaires avec des Institutions d’État régulières qui ne veulent plus rien avoir avec le reste de l’Ukraine et ont officiellement sollicité la Coopération économique et militaire avec la Fédération de Russie, et ceci conformément à la Charte des Nations Unies pour le Droit des Peuples à l’Auto-Détermination.
    • Mais voilà que le gouvernement-marionnette mis en place à Kiev par les Yankees et par leur machine militaire de destruction massive appelée OTAN ne veulent pas voir cela de leur oeil, car ils projettaient d’implanter leurs Missiles dans ces Régions frontalières devenues indépendantes pour menacer la Fédération de Russie!

    Voilà toute la Vérité crue !!!

    K. Kofi FOLIKPO
    http://www.kebo-toe.net/?page_id=2676

  2. Qu’est ce qu’elle est nulle cette dame ! Et dire qu’elle a été enseignante. Il ne suffit pas d’aligner des faits historiques pour bien les analyser.

    Cette dame n’insiste pas quelle est la nature du régime Poutine alors qu’elle indexe régulièrement celui de Lomé. Il faut être cohérent, madame !

    Chacun voit midi à sa porte. La guerre en Ukraine se passe sur le continent européen, ces pays peuvent mesurer les conséquences, on voit se dessiner les alliances à travers le monde pendant le vote à l’ONU, l’Afrique devra se déterminer également, les pouvoirs autoritaires ou alliances conjoncturelles avec la Russie et les démocraties ou souverainistes avec l’Ukraine.

    Voilà madame la réalité !

    1. cher zozo warrants,
      c’est plutôt toi qui es gravement confus comme d’habitude dans ton commentaire digressif en parlant vaguement de “la nature du régime Poutine” (sic!), d’ “alliances conjoncturelles” (sic!) avec la Russie et “les démocraties ou souverainistes” (sic!) avec l’Ukraine !!!

      • Qu’entends-tu par “alliance conjoncturelle” avec la Russie ou avec l’Ukraine?
      • Qu’entends-tu par “démocratie” en Ukraine ou avec l’Ukraine puisque le régime de ce pays est un Régime NÉO-NAZI depuis 2014?
      • L’Ukraine n’est pas une “démocratie” et le conflit actuel en Ukraine ne tourne pas autour de l’instauration d’une quelconque “démocratie”!!! Le conflit est d’ordre sécuritaire (pour la Russie) et géopolitique (concernant les conséquences néfastes de l’hégémonie occidentale dans le monde depuis 1945, et surtout depuis 1991 après l’effondrement de l’URSS et du Pacte de Varsovie, suivi des surenchères expansionistes de l’OTAN!!!
      • Qu’entends-tu par “souverainiste” ???

      Cher zozo warrants, il ne suffit pas de venir vomir ici des termes confus d’endoctrinement que tu as bêtement avalé sans réfléchir en regardant trop les chaînes de télé mainstream occidentales !!!
      Il faut utiliser un peu ta cervelle de moineau en suivant aussi les infos à travers les médias alternatifs crédibles, et surtout en écoutant objectivement la Version des Faits du côté des Russes , des Chinois, des Nord-Coréens et autres !!!
      Il ne faut pas faire bêtement le perroquet ici !!!

      K. Kofi FOLIKPO
      http://www.kebo-toe.net/?page_id=2676

      1. Sous tes sobriquets, toujours la fuite en avant. Comment interprétes-tu le vote aux Nations unies sur la guerre en Ukraine au lieu bavasser avec tes arguments vaseux ? Et les sanctions qui frappent les oligarques ayant leurs biens en occident au lieu d’investir en Russie…
        À propos de media tu préférerais lire la “Pravda”, regarder “RT” ou pourquoi pas TVT ?

        On te l’as dit à maintes reprises si tu aimes le pouvoir russe pourquoi ne vis-tu pas à Moscou ou dans un pays tiers-mondiste ou révolutionnaire? Receleur first class !

        Vous êtes bizarres au Togo, cerveaux vides !!

        1. Warrants wouya wouya
          Comme tu es un vrai cancre et lâche né de parents cancres et incultes, tu ne peux pas constater que j’interviens toujours sur ce forum sous ma vrai Identité, et non comme un vrai lâche inculte caché derrière le pseudo Warrants ….
          Allons à présent aux Faits concrets:

          • Les fameuses “sanctions” dont tu parles ici ont-elles été votées toutes à l’ONU, ou bien sont-elles essentiellement des élucubrations idiotes et des battages médiatiques manipulateurs et d’affolement des pays occidentaux?
          • Pourquoi le Conseil de Sécurité de l’ONU n’a pas encore voté une Résolution pour l’envoi de Casques Bleus en Ukraine?
          • Pourquoi c’est la Commision européenne (et non l’ONU!) qui décide de livrer des armes à l’Ukraine?

          Sale wouya wouya Warrants, quand je te dis toujours amicalement ici qu’un cancre de ton acabit n’a même pas des excréments de porc à la place du cerveau, tu me retorques avec des imbécilités monstrueuses du genre “il faut vivre dans le pays qu’on aime” , sans vouloir comprendre qu’on peut vivre aussi dans un pays pour des raisons professionnelles ou autre !
          Lorsqu’on a rien dans le crâne depuis la naissance, la moindre des choses est de ne pas toujours vouloir l’ouvrir en public, même sous l’anonymat, car c’est hautement indécent !

          K. Kofi FOLIKPO
          http://www.kebo-toe.net/?page_id=2676

  3. Kremlin, 24 février 2022 – 06:00 (heure de Moscou)

    Chers citoyens de Russie ! Chers amis !

    Aujourd’hui, je pense qu’il est à nouveau nécessaire de revenir sur les événements tragiques qui se déroulent dans le Donbass et sur les questions essentielles pour assurer la sécurité de la Russie même.

    Je commencerai par ce que j’ai dit dans mon discours du 21 février de cette année. Je parle de quelque chose qui nous préoccupe particulièrement, des menaces fondamentales qui, d’années en années, étape par étape, sont créées de manière flagrante et sans cérémonie, année après année, par des politiciens irresponsables de l’Ouest contre notre pays. Je fais référence à l’expansion du bloc de l’OTAN vers l’Est, qui rapproche son infrastructure militaire des frontières de la Russie.

    Il est bien connu que, depuis 30 ans, nous essayons avec constance et patience de parvenir à un accord avec les principaux pays de l’OTAN sur les principes d’une sécurité égale et indivisible en Europe. En réponse à nos propositions, nous nous sommes constamment heurtés soit à des tromperies et à des mensonges cyniques, soit à des tentatives de pression et de chantage, alors que dans le même, l’Alliance de l’Atlantique Nord, malgré toutes nos protestations et nos préoccupations, ne cesse de s’étendre. La machine de guerre est en marche et, je le répète, s’approche au plus près de nos frontières.

    Pourquoi tout cela arrive-t-il ? Pourquoi cette façon insolente de [nous] parler depuis une position d’exclusivité, d’infaillibilité et de permissivité ? D’où vient cette attitude indifférente et dédaigneuse à l’égard de nos intérêts et de nos demandes parfaitement légitimes ?

    La réponse est claire, [pour nous] tout est clair et évident. L’Union soviétique s’est affaiblie à la fin des années 1980 avant de s’effondrer complètement. Toute la suite des événements qui se sont alors déroulés est aujourd’hui une bonne leçon pour nous ; elle a montré de manière convaincante que la paralysie du pouvoir et de la volonté est le premier pas vers une dégradation total et une disparition complète. Il a suffi que nous perdions un temps notre confiance, et voilà le résultat, , l’équilibre des forces dans le monde a été rompu.

    Cela a conduit au fait que les traités et les accords précédents, ne sont plus dans les faits appliqués. Les tentatives de persuasion et les demandes ne servent à rien. Tout ce qui ne convient pas aux Puissants, à ceux qui ont le pouvoir, est déclaré archaïque, obsolète et inutile. Et vice versa : tout ce qui leur semble avantageux est présenté comme la vérité ultime, à faire passer à tout prix, sans ménagement, par tous les moyens. Les contradicteurs sont brisés.

    Ce dont je parle maintenant ne concerne pas seulement la Russie, et ces préoccupations ne sont pas seulement les nôtres. Cela concerne l’ensemble du système des relations internationales, et parfois même les alliés des États-Unis eux-mêmes. Après l’effondrement de l’URSS, une redistribution du monde a effectivement commencé, et les normes établies du droit international – et les principales, fondamentales – adoptées à la fin de la Seconde Guerre mondiale et ont largement consolidé ses résultats – ont commencé à gêner ceux qui se sont déclarés vainqueurs de la guerre froide.

    Bien sûr, dans la vie pratique, dans les relations internationales et dans les règles qui les régissent, il faut tenir compte des changements de la situation mondiale et de l’équilibre des forces.

    Toutefois, cela devait être fait de manière professionnelle, sans heurts, avec patience, en tenant compte et en respectant les intérêts de tous les pays et en comprenant sa propre responsabilité.

    Mais non – un état d’euphorie né de leur supériorité absolue, une sorte d’absolutisme moderne, qui plus est, sur fond de faible niveau de culture générale et d’arrogance de ceux qui ont préparé, adopté et fait passer les décisions qui n’étaient profitables que pour eux-mêmes. La situation a commencé à évoluer d’une manière différente.

    Il n’est pas nécessaire d’aller bien loin pour trouver des exemples. Premièrement, sans aucune autorisation du Conseil de sécurité des Nations unies, ils ont mené une opération militaire sanglante contre Belgrade, en utilisant des avions et des missiles en plein cœur de l’Europe. Plusieurs semaines de bombardements continus ont été effectués sur des villes et des infrastructures indispensables à la vie. Nous devons rappeler ces faits, car certains collègues occidentaux n’aiment pas se souvenir de ces événements, et lorsque nous en parlons, ils préfèrent pointer du doigt non pas les normes du droit international, mais des circonstances, qu’ils interprètent comme bon leur semble.

    Puis vint le tour de l’Irak, de la Libye et de la Syrie. Le recours illégitime à la force militaire contre la Libye et la perversion de toutes les décisions du Conseil de sécurité des Nations unies sur la question libyenne ont conduit à la destruction totale de l’État [libyen], à la création d’un immense foyer de terrorisme international et à la plongée du pays dans un désastre humanitaire et dans l’abîme d’une longue guerre civile qui se poursuit encore. La tragédie qui a condamné des centaines de milliers, des millions de personnes non seulement en Libye, mais dans toute la région, a créé une migration massive de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient vers l’Europe.

    Un sort similaire était réservé à la Syrie. L’action militaire de la coalition occidentale dans ce pays, sans le consentement du gouvernement syrien et sans l’autorisation du Conseil de sécurité des Nations unies, n’est rien d’autre qu’une agression, une intervention.

    Mais l’invasion de l’Irak occupe également une place de choix dans cette liste, bien entendu sans aucune base juridique. Le prétexte était que les États-Unis disposaient prétendument d’informations fiables sur la présence d’armes de destruction massive en Irak. Pour le prouver publiquement, devant le monde entier, le Secrétaire d’État américain a secoué un genre de tube contenant une poudre blanche, assurant à tout le monde qu’il s’agissait d’une arme chimique développée en Irak. Et puis il s’est avéré que c’était une manipulation, du bluff : il n’y avait pas d’armes chimiques en Irak. Incroyable, étonnant, mais les faits restent les faits. Des mensonges ont été proférés au plus haut niveau de l’État et du haut de la tribune de l’ONU. Le résultat a été d’énormespertes humaines, des destructions et une incroyable poussée de terrorisme.

    D’une manière générale, il semble que presque partout, dans de nombreuses régions du monde, là où l’Occident vient établir son ordre, il y laisse des blessures sanglantes, non cicatrisantes, les plaies du terrorisme international et de l’extrémisme. Tous les exemples ci-dessus sont les plus flagrants, mais loin d’être les seuls exemples de mépris du droit international.

    Cela inclut la promesse faite à notre pays de ne pas étendre l’OTAN d’un pouce vers l’Est. Une fois encore, ils nous ont trompé ou, dans le langage populaire, tout simplement arnaqué. Oui, on entend souvent dire que la politique est un sale métier. Peut-être, mais pas aussi sale que cela, pas à ce point quand même. Après tout, un tel comportement de pipeur de dés est non seulement contraire aux principes des relations internationales, mais surtout aux normes de moralité et d’éthique généralement acceptées. Où sont la justice et la vérité ici ? Rien que des mensonges et de l’hypocrisie.

    D’ailleurs, les politiciens, les analystes politiques et les journalistes américains eux-mêmes écrivent et disent que ces dernières années qu’un véritable “Empire du mensonge” a été créé aux des États-Unis. Il est difficile de ne pas être d’accord avec cela – c’est vrai. Mais, disons-le : les États-Unis restent quand même un grand pays, une puissance à la base d’un système.

    Tous ses satellites ne se contentent pas de l’approuver docilement, d’acquiescer, de reprendre en cœur [ses positions] à chaque occasion, mais aussi de copier son comportement et acceptent avec enthousiasme les règles qu’ils leur proposent. Avec raison, on peut dire avec certitude que l’ensemble du soi-disant bloc occidental, formé par les États-Unis à son image et à sa ressemblance, est ce même “Empire du mensonge”.

    Quant à notre pays, après l’effondrement de l’URSS, malgré l’ouverture sans précédent de la nouvelle Russie moderne et sa volonté de travailler honnêtement avec les États-Unis et d’autres partenaires occidentaux, dans des conditions de désarmement réellement unilatéral, ils [l’Ouest] ont immédiatement essayé de nous enfoncer, de nous achever et de nous détruire pour de bon. C’est exactement ce qui s’est passé dans les années 90 et au début des années 2000, lorsque le soi-disant Occident collectif a soutenu activement le séparatisme et les bandes de mercenaires dans le sud de la Russie. Quels sacrifices et quelles pertes cela nous a coûté, quelles épreuves nous avons dû traverser avant de pouvoir enfin de définitivement briser les reins du terrorisme international dans le Caucase.

    Nous nous en souvenons et ne l’oublierons jamais.

    En fait, jusqu’à récemment, les tentatives de nous utiliser dans leurs intérêts, de détruire nos valeurs traditionnelles et de nous imposer leurs pseudo-valeurs, qui nous rongeraient, nous, notre peuple, de l’intérieur n’ont pas cessé. Ces attitudes ils les imposent déjà agressivement dans leurs pays et elles mènent directement à la dégradation et à la dégénérescence, car elles sont contraires à la nature humaine elle-même. Cela n’arrivera pas [ici], cela n’a jamais marché pour personne. Cela ne marchera pas non plus maintenant.

    En dépit de tout cela, en décembre 2021, nous avons tenté une nouvelle fois de parvenir à un accord avec les États-Unis et leurs alliés sur les principes de la sécurité en Europe et au non- élargissement de l’OTAN. Tout a été en vain. La position des États-Unis n’a pas changé. Ils ne considèrent pas qu’il est nécessaire de parvenir à un accord avec la Russie sur cette question essentielle pour nous, ils poursuivent leurs propres objectifs et ne tiennent aucun compte de nos intérêts.

    Et bien sûr, dans cette situation, nous nous posons la question : que faire ensuite, à quoi s’attendre ? L’histoire nous apprend qu’en 1940 et au début de 1941, l’Union soviétique a tenté d’empêcher ou, du moins, de retarder le déclenchement de la guerre. Pour ce faire, il faut notamment essayer littéralement jusqu’à la dernière minute de ne pas provoquer un agresseur potentiel, ne pas prendre voir de reporter les mesures les plus nécessaires et les plus évidentes pour se préparer à repousser une attaque inévitable. Et les mesures qui ont finalement été prises étaient désastreusement tardives.

    En conséquence, le pays n’était pas préparé à faire face à l’invasion de l’Allemagne nazie, qui a attaqué notre Patrie sans déclaration de guerre le 22 juin 1941. L’ennemi a été arrêté puis écrasé, mais à un coût colossal. La tentative de plaire à l’agresseur à la veille de la Grande Guerre patriotique a été une erreur qui a coûté cher à notre peuple. Au cours des premiers mois de combat, nous avons perdu de vastes territoires stratégiquement importants et des millions de personnes. Nous ne ferons pas une telle erreur une deuxième fois, nous n’en avons pas le droit.

    Ceux qui aspirent à la domination du monde déclarent publiquement, en toute impunité et, je le souligne, sans aucune justification, que nous, la Russie, sommes leur ennemi. En effet, ils disposent aujourd’hui d’importantes capacités financières, scientifiques, technologiques et militaires. Nous en sommes conscients et évaluons objectivement les menaces qui sonnent constamment à notre adresse dans le domaine de l’économie, ainsi que notre capacité à résister à ce chantage impudent et permanent. Je le répète, nous les évaluons sans illusions et de manière extrêmement réaliste.

    Dans le domaine militaire, la Russie moderne, même après l’effondrement de l’URSS et la perte d’une grande partie de son potentiel, est aujourd’hui l’une des puissances nucléaires les plus importantes du monde et dispose en outre d’avantages certains dans un certain nombre d’armements de pointe. À cet égard, personne ne doit douter qu’une attaque directe contre notre pays entraînerait une défaite et des conséquences désastreuses pour tout agresseur potentiel.

    Cependant, la technologie, y compris celle de la défense, évolue rapidement. Le leadership dans ce domaine a changé et changera de mains [souvent]. Mais l’aménagement militaire des territoires adjacents à nos frontières, si nous le permettons, se poursuivra durant des décennies, peut-être même pour toujours, et constituera une menace toujours plus grande et totalement inacceptable pour la Russie.

    Aujourd’hui déjà, alors que l’OTAN s’étend vers l’Est, la situation de notre pays empire et devient chaque année plus dangereuse. De plus, ces derniers jours, les dirigeants de l’OTAN ont explicitement parlé de la nécessité d’accélérer, de forcer l’infrastructure de l’alliance jusqu’aux frontières de la Russie. En d’autres termes, ils renforcent leur position. Nous ne pouvons plus nous contenter de regarder ce qui se passe. Ce serait complètement irresponsable de notre part.

    La poursuite de l’expansion de l’infrastructure de l’Alliance de l’Atlantique Nord et l’aménagement militaire du territoire de l’Ukraine sont inacceptables pour nous. Le problème, bien sûr, n’est pas l’organisation de l’OTAN elle-même – elle n’est qu’un instrument de la politique étrangère américaine. Le problème, c’est que sur les territoires qui nous sont adjacents – je tiens à le préciser, nos territoires historiques – se crée une “anti-Russie” ennemie, placée sous un contrôle extérieur total, qui est intensivement colonisée par les forces armées des pays de l’OTAN et qui est gavée des armes les plus modernes.

    Pour les États-Unis et leurs alliés, il s’agit d’une politique dite d’endiguement de la Russie, d’un dividende géopolitique évident. Pour notre pays, c’est en fin de compte une question de vie ou de mort, la question de notre avenir historique en tant que Nation. Et ce n’est pas une exagération – c’est tout simplement comme ça. Il s’agit d’une menace réelle, non seulement pour nos intérêts, mais aussi pour l’existence même de notre État, pour sa souveraineté. C’est la ligne rouge qui a été évoquée à plusieurs reprises. Ils l’ont franchi.

    Dans ce contexte, [revenons sur] la situation au Donbass. Nous constatons que les forces qui ont réalisé un coup d’État en Ukraine en 2014, se sont emparées du pouvoir et l’ont conservé au moyen de procédures électorales essentiellement décoratives, ont définitivement refusé de résoudre le conflit de manière pacifique. Pendant huit ans, huit infiniment longues années, nous avons tout fait pour que la situation soit résolue par des moyens pacifiques et politiques.

    En vain.

    Comme je l’ai dit dans mon allocution précédente, il est impossible de regarder ce qui se passe là-bas sans compassion. Il n’était tout simplement plus possible de le tolérer. Il faut arrêter immédiatement ce cauchemar – le génocide contre les millions de personnes vivant là-bas. Ceux-ci n’espèrent plus que [dans l’aide de] la Russie, ils n’espèrent plus qu’en vous et moi. Ce sont ces aspirations, ces sentiments et cette douleur des gens qui nous ont poussés à prendre la décision de reconnaître les Républiques populaires de Donbass.

    Ce qu’il me semble important de souligner. Les principaux pays de l’OTAN, afin d’atteindre leurs propres objectifs, soutiennent en Ukraine les ultra-nationalistes et les néonazis, qui, à leur tour, ne pardonneront jamais aux habitants de Crimée et de Sébastopol leur libre choix de se réunifier à la Russie.

    Ils [les ultra-nationalistes et les néonazis] tenterons, bien évidemment, de s’infiltrer en Crimée, comme ils l’ont fait dans le Donbass, pour y faire la guerre et tuer des gens sans défense. Tout cela comme l’on fait bandes punitives des nationalistes ukrainiens, les supplétifs d’Hitler pendant la Grande Guerre patriotique. Ils déclarent aussi ouvertement qu’ils revendiquent un certain nombre d’autres territoires de la Russie.

    L’ensemble du déroulement des événements et l’analyse des informations qui nous parviennent montrent que l’affrontement entre la Russie et ces forces est inévitable. Ce n’est qu’une question de temps : ils se préparent et attendent le moment opportun. Maintenant, ils revendiquent également la possession d’armes nucléaires. Nous ne permettrons pas que cela se produise.

    Comme je l’ai dit précédemment, la Russie a accepté les nouvelles réalités géopolitiques après l’effondrement de l’URSS. Nous respectons et continuerons à respecter tous les pays nouvellement formés dans l’espace post-soviétique. Nous respectons et continuerons à respecter leur souveraineté, et un exemple de cela est l’aide que nous avons apportée au Kazakhstan, qui a été confronté à des événements tragiques et à des défis pour son statut d’État et son intégrité. Mais la Russie ne peut se sentir en sécurité, ne peut se développer, ne peut exister avec une menace constante émanant du territoire de l’actuelle Ukraine.

    Permettez-moi de vous rappeler qu’en 2000-2005, nous avons riposté militairement aux terroristes dans le Caucase, défendu l’intégrité de notre État et préservé la Russie. En 2014, nous avons soutenu la population de Crimée et de Sébastopol. En 2015, nous avons utilisé nos forces armées pour mettre une barrière fiable aux infiltrations de terroristes depuis la Syrie vers la Russie. Il n’y avait pas d’autre moyen pour nous de nous défendre.

    La même chose se produit maintenant. Vous et moi n’avons simplement pas eu d’autre possibilité de défendre la Russie, notre peuple, que celle que nous serons forcés d’utiliser aujourd’hui.

    Les circonstances nous obligent à agir de manière décisive et immédiate. Les Républiques populaires de Donbass ont demandé l’aide de la Russie.

    À cet égard, conformément à l’article 51 de la partie 7 de la Charte des Nations unies, avec l’autorisation du Conseil de la Fédération de Russie et conformément aux traités d’amitié et d’assistance mutuelle avec les Républiques populaires de Donetsk et de Louhansk ratifiés par l’Assemblée fédérale le 22 février de cette année, j’ai pris la décision de mener une opération militaire spéciale.

    Son but est de protéger les personnes qui ont été soumises à des abus, à un génocide par le régime de Kiev pendant huit ans. Et à cette fin, nous chercherons à démilitariser et à dénazifier l’Ukraine, à traduire en justice ceux qui ont commis de nombreux crimes sanglants contre des civils, y compris des citoyens de la Fédération de Russie.

    Dans le même temps, nos plans n’incluent pas l’occupation de territoires ukrainiens. Nous n’avons pas l’intention d’imposer quoi que ce soit à qui que ce soit par la force. Dans le même temps, nous entendons de plus en plus souvent ces derniers temps à l’Ouest que les documents signés par le régime totalitaire soviétique, qui consacrent les résultats de la Seconde Guerre mondiale, ne devraient plus être appliqués. Quelle pourrait être la réponse à cette question ?

    L’issue de la Seconde Guerre mondiale est sacrée, tout comme les sacrifices consentis par notre peuple sur l’autel de la victoire sur le nazisme. Mais cela ne contredit pas les hautes valeurs des droits de l’homme et des libertés, fondées sur les réalités des décennies d’après-guerre. Elle n’annule pas non plus le droit des nations à l’autodétermination consacré par l’article premier de la Charte des Nations unies.

    Permettez-moi de vous rappeler que ni lors de la fondation de l’URSS, ni après la Seconde Guerre mondiale, personne n’a jamais demandé aux habitants des territoires qui constituent l’actuelle Ukraine la manière dont ils voulaient organiser leur vie. Notre politique est fondée sur la liberté, la liberté de choix pour chacun de déterminer son propre avenir et celui de ses enfants. Et nous pensons qu’il est important que tous les peuples vivant sur le territoire de l’Ukraine actuelle, tous ceux qui le souhaitent, puissent exercer ce droit – le droit de choisir.

    À cet égard, je lance également un appel aux citoyens de l’Ukraine. En 2014, la Russie avait l’obligation de protéger les habitants de Crimée et de Sébastopol contre ceux que vous appelez vous- même des “nazillons”. Les habitants de Crimée et de Sébastopol ont fait le choix d’être avec leur Patrie historique, avec la Russie, et nous l’avons soutenu. Encore une fois, nous ne pouvions tout simplement pas faire autrement.

    Les événements d’aujourd’hui ne visent pas à porter atteinte aux intérêts de l’Ukraine et du peuple ukrainien. Il s’agit de protéger la Russie elle-même contre ceux qui ont pris l’Ukraine en otage et tentent de l’utiliser contre notre pays et son peuple.

    Encore une fois, nos actions relèvent de l’autodéfense contre les menaces que l’on fait peser sur nous et contre une calamité encore plus grande que celle qui se produit aujourd’hui. Aussi difficile que cela soit, je vous demande de le comprendre et j’appelle à la coopération pour que nous puissions tourner cette page tragique le plus tôt possible et avancer ensemble, sans permettre à quiconque de s’immiscer dans nos affaires, dans nos relations, mais en les construisant de manière indépendante, afin de créer les conditions nécessaires pour surmonter tous les problèmes et, malgré les frontières étatiques, nous renforcer de l’intérieur en tant qu’entité unie. Je crois en cela – c’est notre avenir.

    Je dois également m’adresser aux militaires des forces armées de l’Ukraine.

    Chers camarades ! Vos pères, grands-pères, arrière-grands-pères ont à leur époque combattu les nazis, en défendant notre Patrie commune, ce n’est pas pour qu’aujourd’hui les néonazis prennent le pouvoir en Ukraine. Vous avez prêté serment au peuple ukrainien, et non à la junte antipopulaire, qui vole l’Ukraine et maltraite ce même peuple.

    N’exécutez pas les ordres criminels [de cette junte]. Je vous appelle à déposer les armes immédiatement et à rentrer chez vous. Soyons clairs : tous les membres de l’armée ukrainienne qui se plieront à cette exigence pourront quitter la zone de guerre sans entrave et retourner auprès de leurs familles.

    Permettez-moi d’insister une fois de plus : toute la responsabilité d’une éventuelle effusion de sang reposera entièrement sur la conscience du régime au pouvoir sur le territoire de l’Ukraine.

    Maintenant, quelques mots importants, très importants pour ceux qui pourraient être tentés de l’extérieur d’interférer dans les événements qui se déroulent. Quiconque tente d’interférer avec nous, et encore moins de mettre en danger notre pays et notre peuple, doit savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et vous conduira à des conséquences auxquelles vous n’avez jamais été confrontés dans votre histoire. Nous sommes prêts à faire face à tout développement d’événements.

    Toutes les décisions nécessaires ont été prises à cet égard.

    J’espère que je serai entendu.

    Vladimir Poutine

    (Source: http://www.voltairenet.org )

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