Il n’est un secret pour personne que présentement au Togo, le secteur de l’éducation est en vive ébullition. Le syndicat des Enseignants du Togo, dernier né du monde syndical dans ce secteur a lancé, pour la deuxième fois en deux semaines, une grève de 72 heures sur toute l’étendue du territoire national.
La plateforme de revendication, objet de la pomme de discorde entre les enseignants et leur ministre de tutelle se résume en cinq petits points.
1-La réforme de l’éducation de 1975 exige qu’un enseignant puisse disposer d’un logement. A défaut, une prime devra lui être octroyée à cet effet. Cette mesure n’est malheureusement pas respectée dans les regèles de l’art. L’Etat, jusqu’à preuve du contraire, n’alloue jusqu’à ce jour, qu’une prime de 8000 f / mois aux enseignants titulaires des lycées et collèges. Là encore, ceux de Lomé en bénéficient pendant deux ans et ceux de l’intérieur pendant 4 ans ; passé ce délai, plus rien n’est accordé à l’enseignant comme si le principe de le loger était vidé de fait. Bien pire, ceux du primaire sont systématiquement laissés sur le carreau, sans rien, alors qu’ils sont non seulement les plus nombreux, mais aussi les moins payés. Du coup, le SET demande que ce traitement soit revu de fond en comble en vue d’assurer un minimum de bien-être à ces enseignants dont l’apport dans la forge des citoyens de demain n’est point discutable.
2- Tout le monde sait que les enseignants sont ceux-là que l’Etat répartit dans tous les coins et recoins les plus reculés du pays. Pendant que ces derniers se consacrent à leur mission aussi sacrée que sacerdotale, ils ne bénéficient malheureusement pas des facilités administratives. Tous les ministères étant basés à Lomé, lorsqu’un enseignant éprouve un besoin de document administratif ou est convoqué pour un besoin éventuel à son ministère de tutelle, il doit sacrifier son maigre salaire pour s’y rendre, quelle que soit la distance à parcourir. Au regard de cette situation sans doute pénalisante, les enseignants sollicitent du gouvernement, une prime d’éloignement qui servirait à remplir dignement ces impératifs.
3-Il souvient à chacun de nous, que dans les écoles, lorsque par le passé, un enseignant était affecté, des véhicules double cabines souvent de l’inspection, ou en tout cas de l’Etat, étaient mis à leur disposition pour assurer leur déménagement vers leur nouveau poste d’affectation. Depuis des années déjà, aucune assistance de cette nature n’existe encore. Résultat de course, les enseignants font la croix et la bannière pour payer à leurs frais leur déménagement. Aussi les membres du SET sollicitent de la part du gouvernement, un appui pouvant alléger ces genres de mouvements sous forme de prime d’affectation.
4-Qui peut objectivement manquer aujourd’hui de reconnaitre la pléthore d’élèves dans les écoles et classes publiques du pays ? La situation est si dramatique que les enseignants sont débordés par l’effectif qui ne cesse d’accroitre dans chaque classe et à tous les degrés, remettant ainsi en cause le quota de 45 élèves par classe initialement recommandé par la réforme de 1975. Quoi de plus normal pour les enseignants, dans un souci d’efficience et d’efficacité de l’enseignement, d’interpeller les gouvernants sur le besoin d’un recrutement conséquent du personnel éducatif, de sorte à décongestionner les classes et ainsi assurer un meilleur rendement à partir d’un suivi plus méticuleux des élèves !
5-Enfin l’enseignant étant le premier modèle dont l’apprenant s’inspire, il importe que ce dernier bénéficie d’un minimum d’égard et de respect dûs à son statut. Il se trouve malheureusement que l’actuel ministre de tutelle a pris l’habitude, tout le monde en est témoin, de tenir à leur égard, un langage particulièrement condescendant, irrespectueux et arrogant, allant jusqu’à les traiter comme de simples valets qui n’ont aucun sens de responsabilité. Or leur apport est indéniable dans la formation de la conscience des apprenants ainsi que le regard que ces derniers portent sur la vie, sur la citoyenneté et sur leur propre devenir. Voilà pourquoi, en dernier ressort, le syndicat des Enseignants de l’Education demande à leur ministre, de les traiter désormais avec plus de respect non pas simplement pour leur propre personne, mais surtout dans l’intérêt bien compris de l’éducation elle-même dont ils sont les principaux et incontournables acteurs.
Face à cette plateforme déclinée en ces cinq points, le professeur Dodzi Kokorko a opposé une fuite en avant surfant malheureusement sur l’illégalité du syndicat ou sur sa non-représentativité. En lieu et place d’une discussion franche et sincère sur les possibilités actuelles du gouvernement, le ministre s’est littéralement refugié dans les médias comme créneau d’expression de ses idées. Récemment, alors qu’il était ensemble avec certains de ses collègues à une rencontre au lycée de Nassablé, au nord du pays, le jeune ministre a emprunté un langage militaire sinon guerrier, pour menacer et intimider avec une effarante rage les enseignants grévistes. Il s’est complait dans une autosatisfaction d’avoir « rafalé » des enseignants et des directeurs d’écoles qui avaient osé observer le mouvement de grève de l’année dernière. Il promet cette fois-ci, « des missiles » à partir du fleuve de l’Oti (où il était) et qui feront « de dégâts très lourds ».
A l’entendre, tout le système éducatif est pourri, sauf naturellement lui qui voit clair comme l’eau de roche, même si, après près de deux ans de gouvernance de ce ministère, il n’a pas encore trouvé des remèdes adéquats à ces maux qui minent ce secteur.
Dans tous les cas, ce discours va-t-en-guerre n’a guère dissuadé les enseignants du primaire et du secondaire. Ceux-ci ont allègrement suivi leur mot d’ordre de grève tenu la semaine dernière et encore cette semaine. Mais ce n’est pas tout, un autre mot sera lancé pour la semaine prochaine et ainsi de suite. En tout état de cause, l’on le voit si bien, les seules victimes de ce bras de fer, restent naturellement les élèves en premier, mais aussi l’Etat lui-même qui, quoi que l’on dise, investit des ressources dans l’éducation sans veiller aux résultats en vue d’un éventuel retour sur investissement qui se matérialiserait par une formation optimale des apprenants qu’il pourrait être heureux soit d’enrôler dans l’administration publique, soit de voir se muer en de vrais entrepreneurs capables d’apporter une plus-value à la vie et à l’économie du pays.
Un vrai gâchis qui pousse les esprits avisés à s’interroger sur les qualités de leaders des dirigeants actuels. Le rôle du dirigeant est-il exclusivement de s’oublier dans un bureau douillet et de « rafaler » par un langage guerrier et actes punitifs son personnel, ou alors, de s’investir par son génie et sa disponibilité, en vue de tirer chaque acteur vers le haut en capitalisant au mieux son potentiel de sorte à maximiser son rendement sur le terrain ? La question reste entière et il appartient à chacun de se faire son opinion.
Mais en attendant, le ministre de la fonction publique, Gilbert Bawara a trouvé un raccourci musclé, rugueux et immédiat, en sautant le fusible de 137 enseignants du secteur de l’éducation, servant ainsi de boucs émissaires, sans doute avec l’intime espoir que la peur du lendemain finira par amener les enseignants à renoncer à leurs revendications pourtant compréhensibles et légitimes.
Luc ABAKI
Et mR Abaki doit arrêter ses sorties poissonneuses.Nous avons besoin des bâtonnets pour faire avancer le monde ok .Aujourd’hui le Togo ne fabrique que des paresseux c est ça que vous voulez?mais non arrêtez vos idioties.Une chose qui produit la liberté c est d avoir le bâton derrière .
Le bras de fer institué par le nouveau venu dans le monde syndical du secteur de l’éducation le syndicat des enseignants du Togo (SET) avec le gouvernement togolais. A bien voir, n’a pas lieu d’être. Quelques jours seulement après la signature du mémorandum d’accord entre un certain nombre de centrales syndicales de l’éducation et le gouvernement togolais, le SET sort un préavis de grève et rejet l’accord conclu entre l’autorité et d’autres syndicats des enseignants. Beaucoup peuvent se demander pourquoi, les camarades du SET, n’ont pas pris langue avec ces syndicalistes afin d’apporter peut être ces propositions pour parfaire un tant soit peu l’accord signé? Au-delà de la légalité ou non de ce nouveau syndicat, il faut reconnaitre qu’il serait difficile au gouvernement de discuter individuellement avec chaque l’enseignant des défis auxquels le secteur est confronté. Il est nécessaire que les enseignants puissent s’entendre entre eux et déléguer ensuite certains camarades pour les représentés dans les discussions. Tout ceci doit surtout se faire suivant les modalités que le code du travail prévaut à cet effet. Il faille que les uns les autres puissent se dépasser pour trouver une issue heureuse à cette crise.
A VOULOIR RÉGLER SON COMPTE À FAURE LE JOURNALISTE MR. ABAKI EST OBLIGÉ DE CONSTRUIRE DES ARGUMENTAIRES “INTELLECTUELLEMENT MALHONNÊTES”
: C’EST DOMMAGE POUR LE JOURNALISTE QUE NOUS AVONS CONNU QUAND IL “TRAVAILLAIT” POUR LE REGIME.
Tant que Faure et son clan sont au pouvoir le TOGO restera toujours dans les crises.Faure a ete mis KO aux dernieres elections presidentiels le chef rebelle a confisque le pouvoir par la force militarie et son armee tribale criminel de sang des togolais.
Sommes toutes, il faudra privilégier la discussion que le bras de fer. car la situation dans les savanes prouvent à suffisance que les enseignants ne sont pas prets à se laisser faire. Va t-on vider tous les enseignants vers la fonction publique alors qu’on se plaint deja qu’il sont déja peu nombreux?
vivement que la raison et la tempérance prévale des deux cotés