Un sentimental peut-il faire de la politique?
Au regard de la grande charge, du sérieux que constitue la gestion d’un État et de tout ce qui va avec, la politique n’est clairement pas faite pour les faibles, les tendres, les pleurnichards et les complaisants. Ce n’est en aucune manière pour dire qu’être un « Sans-cœur » ou un gros méchant ouvre grandement les portes du succès et du respect en matière de politique. Cependant, en avoir dans les tripes convient mieux à cette tâche hyper républicaine.
Être fort mentalement, avoir de la rigueur dans les idées, une attitude ferme et de la poigne sont des traits de caractère qui peuvent aider dans les grandes instances décisionnelles et encore plus en tant qu’acteur politique majeur. Avoir les larmes faciles, la chair de poule à la moindre petite situation ou les sentiments à fleur de peau ne s’accordent guère avec le profil et le programme politique en général.
En illustration succinte, face à une situation de crise générale et plus précisément en temps de soulèvements populaires, de désobéissances collectives, de crises ou de guerres qui embrasent tout un pays, le dirigeant ne peut absolument pas se permettre de traîner en longueur pour réagir promptement car de la vie de ses concitoyens et de la stabilité de sa nation dépendent à ce instant T, les moindres décisions qu’il sera tenu de prendre. Il pourra encore moins se permettre de tirer sur les cordes d’un violon.
De la politique, on ne retiendra pas seulement que c’est « l’art de gérer la cité », car d’une certaine manière, il s’agit également de décider du sort de ses concitoyens, par son leadership. Parfois, jouer la carte de « Papa Noël » ou de « Papa bohneur », ces deux figures connues pour leur débordement de gentillesse et de sensibilité, pourrait malheureusement desservir aux populations. Et de quelles manières par exemple?!
En effet pour ne citer que cet exemple, confronté à l’éternel problème de la commercialisation des faux médicaments dans son pays, un président de la république, qui plus est le commandant en chef, ne devrait pas s’autoriser à avoir un « état d’âme sentimental » pour donner des instructions afin que cesse ce « Trafic » sur son territoire car, il est question de santé publique et aussi du danger que représente pour les citoyens, la consommation régulière de ces médicaments vendus à vil prix au bord des voies sous le nez et la barbe de monsieur « Tout le monde » et dans des quartiers malfamés.
En politique, lorsqu’il revient aux femmes et aux hommes qui agissent à ce titre de prendre des options et de faire des choix importants voire urgents pour l’équilibre de leur pays, il n’y a pas de place pour la pitié, la largesse, les hésitations ou tergiversations sentimentales.
En « récompense » à cette rigueur et fermeté recommandées, les acteurs politiques d’ici et d’ailleurs sont souvent incompris, critiqués, jugés et désavoués sans aucune possibilité de réactions. L’expérience semble pourtant prouver que les plus grandes nations du monde n’ont pas réussi à se hisser haut grâce à des gouvernants « Bonbons » qui sont trop dans les émotions.
Ceci dit, être un dirigeant ferme ne suppose pas non plus qu’il ne doit pas s’écouter et faire preuve d’humanisme quand il le faut. L’acteur politique peut se laisser aller à « avoir du cœur » sans pour autant être un distributeur automatique de bisous, de câlins et d’amour dégoulinant. Vous imaginez un peu le schéma?! (Sourire).
À l’image du président de la république du Togo, Faure Gnassingbé qui sait équilibrer fermeté, rigueur et sentimentalisme; Un peu comme l’ex chancelière allemande Angela MERKEL, l’ancien président des États-Unis d’Amérique Barack OBAMA qui ont déjà prouvé que selon les différents cas qui se présentaient à eux, ils pouvaient être strictes et également compatissants.
Le défi en politique revient à être dans la mesure en tout. Pourvu qu’au compteur des actions entreprises par les leaders politiques, des résultats favorisants le mieux-être, l’épanouissement des populations et le développement notoire d’une nation soient relevés. Parvenir à cette fin concluante, n’existera que si la rigueur fait partie intégrante de l’aventure politique. Affirmer « Trop bon, trop con » à cette partie de ma chronique, ce n’est pas parler en vain quand on sait tous que être excessivement gentil n’a pas toujours que du bon.
Anita MARCOS.