Double vente, harcèlement, intimidation…Ces mots sont ceux désignés par dame Vicentia Abra Ayissou, qui a été vraisemblablement victime des subterfuges de la collectivité Fianyo. Un litige foncier en cours dans la localité d’Adétikopé au lieu dit Tonoukouti (préfecture du Golfe).
L’affaire remonte à 2013, époque où dame Vicentia Abra Ayissou, par procuration, a, au nom de la collectivité Fianyo, financé la levée topographique de tous les domaines appartenant à l’entité. La collectivité étant dans l’incapacité financière à faire face à ce projet, a eu recourt à cette dernière. Ce qui fut fait.
Et une fois le projet exécuté, ladite collectivité a offert 52 lots de ses parcelles à dame Ayissou en guise de compensation. Un acte qui a été saluée par cette dernière et qui a également contribué au renforcement des liens entre la collectivité et celle-ci.
Mais, cette entente sera très vite brisée en raison de l’appétit vorace de certains membres de la collectivité Fianyo. « En effet, lors d’une visite sur ma parcelle, je me suis rendu compte que quelqu’un d’autre est en train d’occuper une portion de mon domaine. J’ai pris le numéro et le nom de la personne et j’ai demandé à savoir celui qui lui a vendu le terrain. C’est là que je me rends compte qu’il s’agit des mandataires de la collectivité Fianyo, les mêmes qui m’ont octroyé la parcelle en guise de compensation », a confié dame Vicentia.
« J’ai demandé à rencontrer celui qui est en train d’occuper le terrain, mais il m’a dit qu’il allait en mission et qu’il va m’envoyer un de ses frères, notamment le General Katanga pour discuter avec moi parce que ce dernier a été témoin lors de l’achat du terrain. Et depuis ces coups de fil, je fais l’objet d’intimidation. Le vendredi dernier par exemple, deux militaires en civile se sont pointés chez moi vers 4 heures du matin. Ils disaient vouloir me rencontrer. J’étais à l’intérieur et mes voisins apeurés par les comportements étranges des visiteurs ont dit que je ne suis pas là. Selon les voisins, les deux agents ont clairement signifié qu’ils sont de l’Etat-major », a-t-elle ajouté. Pour dame Vicentia, cette visite des deux militaires serait forcément l’œuvre de celui qui cherche à occuper son terrain.
Joint au téléphone, le mis en cause a assuré qu’il n’y est pour rien. « En fait, ça fait deux mois que j’ai acheté le terrain. La dernière fois elle m’a appelé qu’elle est partie sur le terrain et elle a vu mon numéro et mon nom et qu’il parait que c’est son domaine. Elle m’a demandé celui qui m’a signé le reçu d’achat et je lui ai donné le nom des mandataires… Elle m’a également proposé de me rencontrer pour essayer de discuter et régler l’affaire à l’amiable et je lui ai répondu favorablement. Avant que je n’achète le terrain c’est quelqu’un qui m’a conduit là-bas et j’ai appelé la personne pour lui dire qu’il y a une dame qui m’a appelé au sujet du terrain. Et c’est celle qui m’a amené là-bas qui a contacté les propriétaires pour leur faire part de la situation. Je lui ai dit que je serai en mission donc je ne pourrai pas répondre à un entretien dans un bref délai mais je vais déléguer un de mes frères qui va discuter avec elle. Après cela, elle m’est revenue pour dire que ce n’est qu’avec moi qu’elle veut avoir l’entretien. Je lui ai toutefois dit que je vais discuter avec elle dès que le temps me sera favorable sinon pour ce qui concerne l’intimidation, je n’y suis pour rien et je n’ai jamais mentionné le nom du General Katanga devant cette dame », a indiqué le second acquéreur.
Nous avons également joint l’ancien mandataire de la collectivité qui s’est indigné du comportement de ses frères. « Il y a certains de nos frères qui rentrent dans le domaine et vendent les terrains dans le désordre. Quand je me suis opposé, ils ont cherché à me faire arrêter et j’ai fui », confie Dzokpé Théophile, ancien mandataire de la collectivité.
Quant aux actuels mandataires dont le sieur Folly Kokou avec qui nous avons également échangé, ils estiment que la plaignante peut se présenter à eux avec ses papiers. Toutefois, Vicentia Abra Ayissou dénonce le caractère véreux de certains membres de la collectivité Fianyo à travers le phénomène de double vente.